Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?
Fiscalité (image d'illustration) © DR
Les parlementaires du groupe socialiste n’ont pas été tendre avec le ministre délégué en charge du Budget, Fouzi Lekjaa. Ces derniers ont formulé un amendement visant à étendre les exonérations fiscales sur les envois adressés aux associations caritatives. Les députés ont soutenu que cet amendement allait inclure toutes les associations de la société civile dans le cadre des exonérations fiscales et s’appuyait sur une valorisation du rôle que ces organismes jouent, souvent en complément de l’action publique. Les ramifications de cette exclusion ne s’arrêtent pas à des considérations fiscales, elles interrogent la capacité des acteurs de la société civile à opérer efficacement sans le soutien adéquat qui leur permettrait d’atteindre leur plein potentiel.
Devant cet argumentaire, le ministre a affirmé que les associations engagées dans des œuvres caritatives profitent déjà d’une exonération intégrale des droits de douane. Il s’exprimait lors de la réunion de la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants en perspective du vote sur les amendements parlementaires et la première partie du projet de loi de Finances 2025. En répondant de la sorte, Fouzi Lekjaa a confirmé la position du gouvernement face à cette préoccupation, tout en soulignant la présence de certaines organisations qui évoluent à la frontière entre l’activité caritative et commerciale.
Lire aussi : La Chambre des représentants examinera et votera le PLF 2025 lors de plénières jeudi et vendredi
Selon lui, le rejet de l’amendement s’inscrit dans une logique d’équité fiscale. Élargir les exonérations à de nombreuses associations, sans discernement, pourrait créer un certain déséquilibre.
C’est dans ce sens que l’économiste Driss Aissaoui explique que le principe fondamental réside dans le fait que les exonérations doivent être réservées exclusivement aux entités engagées dans des activités sociales et caritatives, sans objectif de profit personnel.
Toute organisation qui génère des bénéfices et exerce des activités commerciales ne devrait pas bénéficier de ces avantages fiscaux, car cela créerait une concurrence déloyale vis-à-vis des véritables associations caritatives. Le cadre fiscal doit, donc, être structuré pour identifier les associations qui collectent et capitalisent des fonds à des fins lucratives, précise-t-il.
Distinctions entre les associations caritatives des organisations à but lucratif
Pour éviter les abus du système fiscal, il est essentiel de définir des critères clairs permettant de différencier les associations caritatives des organisations à but lucratif. Les exonérations fiscales devraient être réservées aux associations dont les objectifs sont purement sociaux, sans visée commerciale ni recherche de profit personnel. Ainsi, les critères doivent tenir compte de la nature des activités exercées, des sources de revenus, et de l’usage des fonds collectés.
D’après lui, les associations à but lucratif, qui tirent des bénéfices de leurs opérations, devraient être exclues de ces exonérations, afin de prévenir toute concurrence déloyale avec les véritables associations caritatives. L’administration fiscale doit donc examiner soigneusement les profils des associations pour s’assurer que seules les structures ayant un impact social, et non commercial, bénéficient de ces avantages. Ce cadre permettrait d’instaurer une fiscalité juste et transparente, conforme aux principes de bonne gouvernance.
L’impact des exonérations fiscales sur la concurrence
Driss Aissaoui est d’avis que l’extension des exonérations fiscales pour les associations caritatives peut engendrer des distorsions de concurrence, surtout lorsqu’il devient difficile de distinguer les associations sociales des entités à but lucratif. En bénéficiant d’avantages fiscaux tout en réalisant des profits, certaines organisations peuvent entrer en concurrence déloyale avec les entreprises soumises à l’impôt. Ce déséquilibre menace l’équité sur le marché, en créant un avantage pour des entités qui capitalisent sur des exonérations normalement réservées à des initiatives sociales.
Pour éviter ces effets, l’économiste estime qu’il est crucial de revoir le cadre fiscal des exonérations, en définissant des critères plus stricts qui assurent que seules les associations à but non lucratif en bénéficient. Ces critères pourraient inclure une évaluation rigoureuse des sources de financement, des activités exercées, et des impacts sociaux concrets. De plus, une transparence accrue des activités financières des associations permettrait de mieux distinguer celles qui utilisent les fonds pour des projets de développement social des autres.
Ce dernier préconise un suivi régulier des associations bénéficiant des exonérations fiscales permettrait de s’assurer de leur conformité aux objectifs d’intérêt public. L’administration fiscale devrait également prévoir des sanctions pour les associations qui dévient de leur mission sociale en exploitant ces avantages à des fins commerciales. Ces mesures pourrait garantir un système fiscal plus juste, soutenant les initiatives sociales tout en maintenant l’équité dans la concurrence sur le marché.
Un volume d’échanges de 1,21 MMDH à la Bourse de Casablanca
Économie - La bourse de Casablanca a clôturé, ce lundi, avec un volume global des échanges qui a dépassé 1,2 milliards de dirhams (MMDH)
Mbaye Gueye - 16 décembre 2024Bourse de Casablanca : près de 4,2 MMDH levés, 6 IPO opérées sur 4 ans
Économie - Depuis 2020, la bourse de Casablanca a réalisé six introductions en bourse (Initial Public Offering) pour un montant global souscrit à 82,3 s MMDH, avec des levées de près de 4,2 MMDH.
Mbaye Gueye - 16 décembre 2024La MAP tient son 39e Conseil d’administration
Économie - La MAP a tenu à Rabat son 39ᵉ Conseil d’administration sous la présidence de Mohamed Mehdi Bensaid.
Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024CMGP Group : une entrée en Bourse qui restera dans les mémoires
Économie - Ce jour restera dans les mémoires. Celui où CMGP Group et a raflé le gros lot avec 33.771 souscripteurs.
Sabrina El Faiz - 16 décembre 2024Viande rouge : le Maroc s’approvisionne en Espagne
Économie - La flambée des prix de la viande rouge au Maroc pousse les acteurs économiques et les autorités à s'approvisionner en Espagne pour endiguer cette crise persistante.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024OCP Africa et le Niger : un accord pour transformer l’agriculture
Afrique, Économie, Économie - OCP Africa, filiale du Groupe OCP, a signé un accord stratégique avec le ministère nigérien de l’Agriculture et de l’Élevage.
Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024Cour des comptes : radiographie des finances publiques
Économie - En matière de vérification et de jugement des comptes, 3.951 arrêts et jugements ont été rendus.
Rédaction LeBrief - 13 décembre 2024Renforcement du partenariat économique entre le Maroc et la Zambie
Afrique, Diplomatie, Économie - Le Maroc et la Zambie ont décidé de consolider leur coopération économique à travers la première session de la Commission mixte de coopération (CMC), tenue à Laâyoune.
Mbaye Gueye - 13 décembre 202470 millions de dollars pour moderniser la protection sociale
Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Hydrogène vert : Akhannouch émet la circulaire de mise en œuvre de « l’Offre Maroc »
Aziz Akhannouch a émis la circulaire de mise en œuvre de "l’Offre Maroc" pour le développement de la filière de l’hydrogène vert.
Rédaction LeBrief - 11 mars 2024FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB
Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations
Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.
Farah Nadifi - 18 décembre 2024Un bug sur Google affichait l’euro à 18,54 DH, BAM dément
Économie - Mercredi soir, les Marocains ont retenu leur souffle après avoir constaté une chute soudaine de la valeur du dirham face à l’euro.
Hajar Toufik - 19 janvier 2023CNSS : rappel de l’amnistie
J.R.Y - 4 juin 2021Forum de la PME africaine: le Maroc, acteur engagé dans la dynamique d’intégration africaine (Akhannouch)
Économie - Aziz Akhannouch a indiqué que le Maroc est pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024