Le Parlement marocain. © DR
Que font réellement les parlementaires au niveau de la Chambre des représentants ? La question vaut son pesant d’or puisque le rapport l’association SimSim-Participation citoyenne montre que les parlementaires proposent de moins en moins de projet de loi.
Le rapport s’est basé sur l’analyse des données fournies par l’association en parallèle avec les informations du site du Parlement. Il révèle une diminution des propositions de loi durant les trois premières années de la 11ᵉ législature. Sur un total de 350 propositions, seulement 16 ont été adoptées. Ce qui représente un pourcentage de 4,57%. Ce chiffre souligne la difficulté qu’éprouvent les députés à faire aboutir leurs initiatives et met en lumière un déficit d’efficacité qui soulève de nombreuses interrogations. En effet, la première année a connu un certain dynamisme avec environ 170 propositions, mais seulement trois ont abouti. La deuxième année, le nombre de textes a chuté à 84, avec deux adoptés. Et la troisième année, 70 propositions ont été déposées, dont 11 uniquement ont été acceptées.
Le rapport de SimSim-Participation citoyenne, qui analyse les activités de contrôle parlementaire pour la troisième année, met en avant un constat inquiétant : une seule proposition a été adoptée durant cette période, tandis que dix autres correspondaient à des textes des années précédentes. Cela illustre le parcours difficile pour faire passer une loi, nécessitant un consensus délicat entre les différents acteurs parlementaires.
L’opposition s’illustre dans les propositions de loi
Une autre tendance notable est la prédominance des groupes de l’opposition dans la soumission de propositions. Lors de la troisième année, les groupes d’opposition ont déposé plus de textes que ceux de la majorité. Le groupe socialiste Union socialiste des forces populaires (USFP) est en tête avec 27 propositions. Il est suivi par le Mouvement populaire (MP) avec 22 propositions. En revanche, le Rassemblement national des indépendants (RNI) n’a présenté que cinq propositions, montrant ainsi une faible implication des membres de la majorité dans le processus législatif.
Enfin, la majorité des propositions adoptées concernent des modifications ou des amendements des lois existantes. Sur l’ensemble des textes approuvés, 30,6% l’ont été à l’unanimité, tandis que deux ont été acceptées à la majorité. Ce constat démontre l’urgence pour les groupes parlementaires de la majorité d’accroître leur participation à l’initiative législative pour renforcer l’efficacité du processus parlementaire.
Des parlementaires à la solde de leurs partis au lieu du peuple
Selon le politologue, Driss Aissaoui, la baisse constatée au niveau des propositions de loi durant cette 11ᵉ législature s’explique par le fait que la plupart des parlementaires ne se considèrent plus comme des producteurs actifs de lois. Ce changement de mentalité est alarmant, car il suggère un déclin de l’engagement politique et de l’implication dans le processus législatif. Au lieu de se concentrer sur des projets législatifs innovants, les membres du Parlement semblent prioriser des questions internes à leurs partis, souvent marquées par des conflits et des rivalités.
Cette situation est d’autant plus problématique qu’elle nuit au rôle essentiel du Parlement : contrôler l’action de l’exécutif. Lorsque la production législative est quasi inexistante, la capacité des parlementaires à exercer un contrôle significatif sur le gouvernement est compromise. Comme l’indique Driss Aissaoui, l’exercice de contrôle devient alors une formalité, sans impact réel sur les décisions gouvernementales. Cette incapacité à produire des textes de loi renforce le sentiment d’impuissance au sein du Parlement et érode la confiance du public envers ses représentants.
Un contrôle quasi inexistant
Au rythme où va la situation, le politologue est pessimiste sur la capacité du Parlement à contrôler l’action de l’exécutif. Lorsqu’il y a peu de production législative et que les initiatives de loi sont rares, «comment peut-on exercer un contrôle effectif sur l’action du gouvernement ?», s’interroge l’expert. Dans cette situation, le contrôle est dénué de pouvoir. La préoccupation des parlementaires se concentre davantage sur leur propre réélection que sur leur rôle de législateurs. Ils se demandent s’ils auront des opportunités futures plutôt que de s’engager dans des projets significatifs.
Driss Aissaoui ajoute que si ces parlementaires produisaient davantage de textes de loi, ils gagneraient le respect de leurs collègues et des membres du gouvernement. Or, en l’absence de propositions concrètes, il est illusoire de croire qu’ils peuvent prétendre à un véritable contrôle sur l’action gouvernementale. Le manque d’initiatives législatives nuit non seulement à leur crédibilité, mais aussi à la fonction même du Parlement. Finalement, sans une production significative de lois, la capacité de contrôle s’amenuise, et les parlementaires ne peuvent espérer jouer un rôle central dans le processus législatif, déplore-t-il.
Parc automobile : la Cour des comptes alerte sur une gestion inefficace et coûteuse
Politique - Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes pointe des dysfonctionnements majeurs dans la gestion du parc automobile marocain. Coûts élevés, mauvaise organisation et impact environnemental préoccupant nécessitent des réformes urgentes pour optimiser ce secteur vital.
Farah Nadifi - 20 décembre 20242e Assises nationales de la régionalisation avancée : le discours intégral du Roi
Politique - Voici le texte intégral du Message Royal, dont lecture a été donnée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Le roi Mohammed VI appelle à l’élaboration d’une feuille de route pour la régionalisation avancée
Politique - Lors des 2e Assises nationales de la régionalisation avancée, le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’élaborer une feuille de route claire pour la prochaine étape de ce chantier stratégique.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Rencontre à Rabat : les femmes socialistes au cœur du changement mondial
Politique - Le siège de l’USFP à Rabat a accueilli une session importante du Conseil de l’Internationale socialiste des femmes.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Réformes majeures pour les agents pénitentiaires et l’administration
Politique - Le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de décret n°2.24.1096 relatif au statut des agents de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion.
Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024Collectivités territoriales : des défis structurels pointés par la Cour des comptes
Politique - Le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les dysfonctionnements persistants dans la gestion des collectivités territoriales.
Farah Nadifi - 19 décembre 2024Tanger va accueillir la deuxiéme édition des Assises nationales de la régionalisation avancée
Politique - La deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée, prévue les 20 et 21 décembre à Tanger, constitue une étape clé dans la mise en œuvre de cette réforme structurelle.
Mbaye Gueye - 19 décembre 2024Le Maroc et le Chili renforcent leur coopération bilatérale (Nasser Bourita)
Politique - Le Maroc et le Chili ont décidé d'intensifier leur coopération bilatérale en activant tous les mécanismes existants, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, lors d’un point de presse à Rabat mercredi.
Farah Nadifi - 18 décembre 2024Ex-camarades du Roi : que sont-ils devenus ?
Politique - Ils s’appellent Fouad Ali El Himma, Mohamed Yassine Mansouri et Noureddine Bensouda. Ils font partie des ex-camarades du roi Mohammed VI pendant ses années de collège.
Hafid El Jaï - 22 mai 2022Le roi Mohammed VI opéré ce dimanche à Rabat
Rédaction LeBrief - 8 décembre 2024Le Roi adresse un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle »
Politique - Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », organisé à Rabat
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Bourita reçoit le président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie
Politique - Le Maroc et la Mauritanie confirment leur volonté de renforcer leurs relations, comme en témoigne la rencontre entre Bourita et Bemba Meguett.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024CDM 2030 : la BAD investit 650 M€ au Maroc
Politique - Le président de la BAD, a annoncé l’élaboration d’un projet de financement de 650M d’euros, destiné au développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires du Royaume.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Les dessous de la carte
Dossier - Prononcé devant le Parlement du Maroc le 29 octobre, quels secrets, quelles promesses, quelle histoire se cache derrière le discours d'Emmanuel Macron ?
Sabrina El Faiz - 2 novembre 2024PLF 2025 : des réformes pour un avenir social plus équitable
Politique - Le projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025 met en avant un ensemble de mesures visant à consolider l’État social.
Farah Nadifi - 22 novembre 2024