Accueil / Économie

Plus de 10 millions de tonnes de céréales importées en 2024

Temps de lecture

Illustration © Depositphotos

Le Maroc fait face à une demande croissante de produits agricoles et alimentaires et reste fortement dépendant des importations de céréales pour satisfaire les besoins de sa population et de ses secteurs industriels. Cette dépendance est en effet accentuée par des conditions climatiques souvent défavorables qui affectent la production locale. Les données de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) pour la période 2023-2024 mettent en évidence les tendances des importations de différents types de céréales, ainsi que les principaux partenaires commerciaux du Maroc.

Les céréales constituent un pilier essentiel de l’économie alimentaire du Maroc. En 2024, le total des importations de céréales a atteint plus de 10,2 millions de tonnes, marquant une augmentation de 10% par rapport à 2023. Parmi les produits principaux, le blé tendre occupe une place prépondérante avec près de 4,8 millions de tonnes importées. Cet aliment de base, essentiel à la fabrication du pain, a enregistré une progression modeste de 1%, reflétant une stabilité de la demande malgré des fluctuations de prix sur le marché international.

En revanche, le blé dur, généralement utilisé dans la production de pâtes et de semoules, a connu une hausse significative de 22%, avec un volume total de plus d’un million de tonnes importées. Cette augmentation peut s’expliquer par une diversification accrue de l’offre alimentaire pour répondre aux préférences des consommateurs marocains.

Lire aussi: Le Maroc compte sur ses importations de céréales pour combler la production nationale

Le maïs, qui représente une ressource fondamentale pour l’alimentation animale, a enregistré une croissance de 17%, atteignant environ 2,8 millions de tonnes en 2024. Cette tendance met en évidence l’importance accordée au soutien du secteur élevage, un secteur crucial pour l’économie agricole marocaine. De même, l’orge a vu ses volumes augmenter de 15% pour atteindre près de 1,2 million de tonnes. Bien que le Maroc importe également des quantités modestes d’avoine et d’autres céréales, celles-ci restent marginales par rapport aux volumes de blé et de maïs.

Cette répartition des importations souligne l’adaptation du Maroc à des besoins alimentaires et industriels spécifiques. Les importations de céréales visent non seulement à garantir la sécurité alimentaire, mais également à répondre à la demande croissante de l’industrie agroalimentaire et des éleveurs.

Lire aussi: Commerce extérieur : repli des indices à l’importation et à l’exportation au T2-2024

La France, traditionnellement en tête des exportateurs, détrônée par Moscou

L’analyse des origines des importations céréalières montre une diversification géographique significative. En 2024, la France n’a pas renforcé sa position comme principal fournisseur de blé tendre au Maroc. En effet, l’Hexagone a été supplanté par la Russie, premier exportateur mondial de blé tendre, qui est devenue le principal fournisseur du Maroc depuis août 2024. Pour le maïs, les États-Unis et les pays d’Amérique du Sud, notamment le Brésil et l’Argentine, dominent les exportations vers le Maroc. Ces pays bénéficient de leurs vastes capacités de production et de prix compétitifs sur le marché international.

Les ports marocains jouent un rôle crucial dans l’acheminement et la distribution des céréales importées. Casablanca se distingue comme le principal point d’entrée avec 55% des importations nationales. Suivent Jorf Lasfar avec 25% et Nador avec près de 6%. Cette centralisation logistique dans les grands ports traduit une stratégie visant à optimiser les coûts de transport et à réduire les délais de livraison. Toutefois, une dépendance excessive à ces infrastructures pourrait limiter la répartition équilibrée des ressources dans les régions plus enclavées.

Les volumes traités par les ports illustrent également l’efficacité de la chaîne logistique marocaine. Cependant, pour améliorer cette efficacité, des investissements supplémentaires dans les ports secondaires et une meilleure coordination entre les parties prenantes seront nécessaires. Par ailleurs, la diversification des partenaires commerciaux pourrait réduire la dépendance aux grands exportateurs et mitiger les risques liés aux fluctuations des prix internationaux et aux aléas climatiques.

Lire aussi: PLF 2025 : des amendements sur les douanes, la fiscalité et la santé

Quel impact économique et quelles perspectives ?

L’évolution des importations céréalières a des implications économiques importantes pour le Maroc. D’une part, la hausse des volumes d’importations témoigne d’une capacité accrue à répondre à la demande nationale. D’autre part, elle reflète une vulnérabilité persistante aux marchés mondiaux. Les fluctuations des prix des céréales et des coûts logistiques peuvent affecter l’équilibre budgétaire du pays, en particulier en période de tensions économiques globales.

Rappelons que des programmes d’investissement ciblés, axés sur l’irrigation, l’amélioration des rendements et le développement des variétés résistantes aux conditions arides, pourraient réduire la dépendance à l’étranger. La dépendance du Maroc aux importations de céréales souligne l’importance d’une stratégie cohérente pour assurer la sécurité alimentaire. Si le pays a diversifié ses sources d’approvisionnement, il reste vulnérable aux fluctuations des marchés internationaux et aux aléas climatiques qui affectent sa production locale.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Adjudication du 31 décembre : plus de 7 MMDH de bons du Trésor souscrits (DTFE)

Économie - La direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) a révélé qu’un montant de 7,055 milliards de dirhams (MMDH) a été desservi suite à l'opération d'adjudication de bons du Trésor (BdT) de mardi dernier.

Mbaye Gueye - 2 janvier 2025

Maroc : 78.244 entreprises créées à fin octobre 2024 (OMPIC)

Économie - L’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) rapporte que 78.244 entreprises ont été créées au Maroc entre janvier et octobre 2024.

Mbaye Gueye - 2 janvier 2025

Janvier 2025 : qu’est-ce qui change pour les ménages ?

Économie Pour janvier 2025, les ménages marocains verront leurs revenus augmentés, comme certains prix.

Mouna Aghlal - 2 janvier 2025

Fès-Taounate : une voie express pour relier et dynamiser

Économie - La réalisation de la voie express entre Fès et Taounate avance rapidement, avec un taux de progression notable de 65% pour la première section.

Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025

Cigarettes au Maroc : les prix flambent en 2025

Économie - Les prix des cigarettes au Maroc connaîtront une hausse notable dès le 1er janvier 2025, à la suite d’une décision de la commission d’homologation des prix.

Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025

Le déficit commercial du Maroc se creuse de 6,5% à fin novembre

Économie - Le déficit commercial du Maroc a connu une nouvelle aggravation à fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de dirhams.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Les transferts des MRE sont à plus de 108,67 MMDH à fin novembre

Économie -Selon l’Office des changes, les transferts de fonds effectués par les MRE ont atteint plus de 108,67 MMDH à fin novembre 2024.

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

Une belle croissance au T3 2024

Économie - La croissance économique nationale du troisième trimestre 2024 a atteint 4,3%, contre 3% à la même période en 2023.

Rédaction LeBrief - 31 décembre 2024
Voir plus

Les oasis : une richesse fragile à préserver

Économie - Les oasis abritent un patrimoine culturel et naturel inestimable maiss subissent une pression croissante, en raison de la baisse des ressources en eau.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Mbarka Bouaida fait le point sur les réalisations dans la province de Sidi Ifni

Économie - « Cette réhabilitation va aussi améliorer l’attractivité du port, et ainsi attirer davantage d’investisseurs », Mbarka Bouaida.

Rédaction LeBrief - 5 novembre 2024

Tourisme : Marrakech affiche déjà presque complet pour le Nouvel An

Économie - La plupart des grands hôtels de la ville ocre affichent déjà des taux de réservation qui se rapprochent des 70%.

Manal Ben El Hantati - 28 novembre 2022

CMGP Group : une entrée en Bourse qui restera dans les mémoires

Économie - Ce jour restera dans les mémoires. Celui où CMGP Group et a raflé le gros lot avec 33.771 souscripteurs.

Sabrina El Faiz - 16 décembre 2024

Régularisation fiscale volontaire : ouverture des guichets de la DGI les 28 et 29 décembre 2024

Économie - La DGI a annoncé une ouverture exceptionnelle de ses guichets le samedi 28 et le dimanche 29 décembre 2024.

Rédaction LeBrief - 26 décembre 2024

PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique

Économie - Le PLF 2025 a été adopté vendredi par la Chambre des représentants avec 171 voix en faveur, 56 contre et une abstention.

Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024

Chambre des conseillers : la première partie du PLF-2025 a été adoptée à la majorité

Économie - La Chambre des conseillers a adopté à la majorité la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire