Casino de Tanger. DR
Dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) 2025, le gouvernement marocain propose d’introduire une taxe directe sur les gains des joueurs de casino. Bien que cette mesure vise à augmenter les recettes fiscales, elle soulève des préoccupations parmi les professionnels du secteur et pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’industrie du jeu et l’économie touristique du pays. Un des 7 opérateurs de casino du Maroc nous fais savoir que cette taxe ne concernerait pas exclusivement les casinos mais aussi les jeux comme le Loto ou la MDJS, mais elle pourrait néanmoins nuire gravement à l’attractivité du Maroc comme destination de jeu.
Une mesure complexe et peu réaliste
Avant même de déterminer le montant de la taxe, il est essentiel de bien définir ce que l’on entend par «gain» dans le contexte des jeux de casino. Selon un opérateur de l’industrie, la question est loin d’être simple. «Prenons l’exemple d’un joueur qui perd 1.000 dirhams un jour, puis 1.000 dirhams supplémentaires le lendemain avant de gagner 5.000 dirhams trois jours plus tard. Sur quel montant la taxe serait-elle appliquée ? Est-ce sur le gain net ou brut ? Et à quelle fréquence ? Chaque visite ? Chaque mois ?».
Cette complexité logistique, associée à la gestion des nombreux joueurs, rend une telle taxation difficile à appliquer de manière équitable et fiable.
Un pourcentage de 30% : un risque pour l’attractivité des casinos
Le texte de loi en projet envisage un prélèvement de 30% sur les gains des joueurs supérieurs à 5.000 dirhams. Cependant, l’opérateur souligne qu’aucune précision n’a encore été donnée quant à la définition exacte du «gain». Il met également en garde contre la mise en place d’une telle taxe, estimant que cela pourrait décourager les joueurs et nuire à l’attractivité des casinos marocains.
Lire aussi : PLF 2025 : plus de 17 MMDH de budget d’investissement pour le ministère de l’Agriculture
Si le texte venait à être adopté, il est à craindre qu’il pousse les joueurs à chercher des destinations plus attractives comme celles de la Méditerranée ou du Proche-Orient, où la taxation des gains est moins contraignante.
Impact sur les comportements des joueurs
Si cette taxe venait à entrer en vigueur, ses répercussions seraient désastreuses pour l’industrie du jeu et l’économie touristique du pays. L’opérateur prévoit une désertification des casinos et des champs de courses, entraînant ainsi des pertes importantes sur les recettes fiscales de l’État.
Cela affecterait aussi les secteurs liés au tourisme tels que l’hôtellerie, la restauration, et les transports. En effet, une telle mesure pourrait également provoquer une fuite des joueurs vers des alternatives non régulées ce qui favorise le développement du jeu illégal et nuisant à la stabilité du marché.
Comparaison internationale sur les dangers d’une taxation des gains
Les expériences internationales montrent les dangers d’une taxation sur les gains des joueurs. En France et au Royaume-Uni, où les autorités ont choisi de taxer directement les opérateurs de jeux, l’industrie a continué de prospérer tout en garantissant des recettes fiscales substantielles.
Lire aussi : PLF 2025 : répartition régionale des investissements
En revanche, des pays comme le Portugal, l’Italie ou les Pays-Bas, qui ont imposé une taxe sur les gains des joueurs, ont constaté une baisse de la fréquentation de leurs casinos, accompagnée d’une hausse du jeu illégal. Cette situation a conduit ces pays à revoir leur politique fiscale en faveur d’une taxation des opérateurs plutôt que des joueurs.
Taxer les opérateurs pour protéger l’industrie
Pour éviter les dérives et les effets négatifs de cette taxation, l’étude d’InGame Factory, cabinet parisien, recommande au Maroc de privilégier une fiscalité qui touche directement les opérateurs de jeux plutôt que les joueurs. Cette approche offrirait une double protection : elle garantirait des revenus fiscaux pour l’État tout en préservant l’attractivité des casinos.
Elle permettrait également de limiter les risques de jeu illégal en favorisant un contrôle plus strict du secteur. Avec une fiscalité bien pensée et un cadre réglementaire rigoureux, le Maroc pourrait non seulement renforcer son secteur du jeu mais aussi garantir la stabilité économique et financière du pays.
La proposition de taxer les gains des joueurs semble risquée et contre-productive. Le Maroc devrait se concentrer sur des solutions alternatives pour améliorer sa fiscalité sans compromettre l’intégrité de son secteur du jeu.
HCP : 69% des grossistes prévoient à une stabilité des ventes au T4-2024
Économie - Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 69% des grossistes prévoient une stabilité, tandis que 25% envisagent une hausse.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Lancement de l’opération de recensement général du cheptel national 2024 à Taounate
Économie - L'opération de recensement général du cheptel national 2024 vient d'être lancée avec succès au niveau de la province de Taounate.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Mutandis SCA : émission obligatoire ordinaire par placement privé de 300 MDH
Économie - Cette opération a été structurée en deux tranches remboursables par amortissement progressif sur une période de 5 ans.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Le Maroc, destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille
Économie - e Maroc s’est affirmé comme la destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille en 2024.
Mbaye Gueye - 11 décembre 2024Pêche côtière et artisanale : hausse de 6% de la valeur des produits commercialisés à fin novembre (ONP)
Économie - L’Office national des pêches (ONP) a indiqué que les produits commercialisés de la pêche côtière et artisanale ont enregistré une hausse de 6%, atteignant près de 10 milliards de dirhams (MMDH)
Mbaye Gueye - 11 décembre 2024OCP : émission obligataire ordinaire de 5 MMDH
Économie - L'OCP a annoncé une émission obligataire ordinaire d'un montant total de 5 milliards de dirhams (MMDH).
Mbaye Gueye - 11 décembre 2024BAM : les dépôts bancaires ont progressé 7% à fin octobre
Économie - BAM indique que les dépôts bancaires se sont établis à 1.213,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre, soit une hausse de 7%.
Mbaye Gueye - 11 décembre 2024BAM : les crédits bancaires ont atteint 1.121,1 MMDH à fin octobre
Économie - L’encours du crédit bancaire s’est établi à 1.121,1 milliards de dirhams (MMDH) durant les dix premiers mois de 2024.
Mbaye Gueye - 11 décembre 2024PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique
Économie - Le PLF 2025 a été adopté vendredi par la Chambre des représentants avec 171 voix en faveur, 56 contre et une abstention.
Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024Chambre des conseillers : la première partie du PLF-2025 a été adoptée à la majorité
Économie - La Chambre des conseillers a adopté à la majorité la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Dolidol décroche la certification ISO 45001 V 2018
J.R.Y - 16 mars 2021Économie nationale en 2023 : quelles perspectives de reprise ?
Économie - Quelles sont donc les perspectives de reprise de l'économie nationale dans un contexte d'incertitudes ?
Manal Ben El Hantati - 23 janvier 2023Hydrogène vert : le Maroc s’engage dans la transition énergétique
Économie - Nizar Baraka a souligné le potentiel du secteur portuaire dans la transition vers des alternatives utilisant l'hydrogène vert.
Chaima Aberni - 15 janvier 20245G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030
Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024ADM : 85 M€ de la BEI pour la digitalisation
J.R.Y - 8 mars 2021Adoption de la 1ère partie du PLF 2025 par la Chambre des conseillers
Économie - La Chambre des conseillers a adopté, à la majorité, la 1ère partie du PLF 2025 lors d'une séance plénière tenue le 5 décembre 2024, en présence de Fouzi Lekjaa.
Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024