Accueil / Société

PLF 2025 : le Maroc mise sur l’égalité des genres

Temps de lecture

DR : Dépositphotos.

Alors que le Maroc poursuit son chemin vers un développement inclusif, un dispositif ambitieux se met en place pour garantir que chaque dirham public contribue à réduire les inégalités de genre. Mais comment ce mécanisme budgétaire, encore peu connu du grand public, pourrait-il transformer les politiques publiques et changer le quotidien des Marocaines ? Découvrez les coulisses d’une démarche qui promet de faire de l’égalité une réalité concrète.

Le Maroc poursuit ses efforts pour atteindre l’égalité des genres à travers un dispositif de Budgétisation sensible au genre (BSG), un cadre essentiel qui place la question de l’égalité au cœur des politiques publiques. La récente édition du rapport sur le budget axé sur les résultats tenant compte de l’aspect Genre (RBG 2025) reflète cette dynamique avec une méthodologie renforcée pour assurer un suivi rigoureux des dépenses liées à la promotion de l’égalité entre les genres.

Contexte et cadre référentiel

La Budgétisation sensible au genre (BSG) est un outil mis en place pour combler les inégalités entre hommes et femmes en allouant des ressources financières de manière équitable. Ce dispositif repose sur les recommandations internationales, notamment celles de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Il vise à rendre l’égalité de genre concrète et mesurable en évaluant les politiques publiques à travers le prisme du genre. L’objectif de ce cadre est de garantir que les ressources budgétaires servent effectivement à promouvoir l’égalité de genre.

Le Maroc a initié ce processus en 2002 et a depuis renforcé ses pratiques avec des réformes continues, notamment la loi de Finances organique de 2015 qui impose la prise en compte de l’égalité de genre dans la programmation budgétaire.

Un engagement fort au niveau international et national

Dans son engagement pour l’égalité des sexes, le Maroc a su se positionner comme un modèle international. L’une des principales innovations introduites dans ce processus est le système de marquage des dépenses budgétaires allouées à la réduction des inégalités de genre. Cette méthode, développée en partenariat avec ONU Femmes, permet de suivre précisément les ressources allouées à des initiatives favorisant l’égalité.

Lire aussi : PLF 2025 : augmentation des taxes sur l’alcool et le tabac

L’évaluation du Maroc par le programme d’évaluation de performance des systèmes de gestion des finances publiques (PEFA) en 2023 a confirmé les avancées du pays en matière de BSG, notamment grâce à la qualité de ses rapports annuels de performance et la rigueur de son système budgétaire. Le Maroc est aujourd’hui en mesure de démontrer comment les budgets alloués contribuent concrètement à l’égalité des sexes.

Une méthodologie pionnière

Le rapport RBG 2025 présente une nouvelle méthodologie de marquage des budgets sensibles au genre, adaptée aux spécificités nationales. Cette méthodologie repose sur un cadre analytique rigoureux qui s’inspire des meilleures pratiques internationales, notamment celles du Cadre d’aide au développement (CAD) de l’OCDE. Le système de notation à trois niveaux (0, 1, 2) permet de classifier les programmes budgétaires selon leur impact sur l’égalité de genre.

• Niveau 0 : Le programme n’a pas d’impact direct sur l’égalité de genre.
• Niveau 1 : Le programme contribue de manière significative à la réduction des inégalités de genre.
• Niveau 2 : L’égalité de genre est l’objectif principal du programme.

Ce système de marquage permet une traçabilité des dépenses et garantit une meilleure cohérence entre les engagements du gouvernement et les ressources mobilisées pour réduire les inégalités.

Exemples concrets d’application

Plusieurs départements ministériels participent à l’effort de budgétisation sensible au genre, notamment les ministères de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Transition énergétique. Ces départements ont mis en place des actions spécifiques pour promouvoir l’égalité, telles que l’amélioration de l’accès des filles à l’éducation ou encore le renforcement des capacités des femmes dans les secteurs de l’énergie et des nouvelles technologies.

Lire aussi : Grands axes du PLF 2025 : santé, éducation et emploi au premier plan

Le processus de marquage a également été testé sur des projets pilotes entre 2022 et 2024 avec des résultats prometteurs. Les formations dispensées aux ministères ont permis une meilleure compréhension des enjeux de genre et les ajustements apportés à la méthodologie ont renforcé son efficacité.

Vers un modèle inclusif

L’engagement du Maroc envers l’égalité de genre est illustré par son approche progressive mais constante, pour intégrer la dimension genre dans toutes les strates de la gestion publique. À travers la BSG, le pays ne se contente pas de suivre les directives internationales mais cherche à créer un modèle unique, adapté à ses spécificités socioculturelles et économiques.

Le système de marquage, tel qu’il est décrit dans le RBG 2025, vise à renforcer la transparence et la redevabilité des institutions publiques. En permettant un suivi plus précis des dépenses liées à l’égalité, le Maroc se dote d’un outil précieux pour s’assurer que les engagements pris en matière de genre se traduisent par des actions concrètes et mesurables sur le terrain.

Le rapport sur le budget sensible au genre démontre les progrès significatifs accomplis par le Maroc dans la promotion de l’égalité de genre. Grâce à une méthodologie innovante et une volonté politique forte, le pays s’inscrit dans une dynamique de transformation en faveur d’une société plus équitable. La BSG n’est plus un concept abstrait mais un moteur réel de changement qui permettra à terme de faire de l’égalité entre les sexes une réalité quotidienne.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Résidences universitaires : Azzedine El Midaoui annonce la signature de 18 conventions

Société - Azzedine El Midaoui, a déclaré que 18 conventions de partenariat ont été signées avec des investisseurs privés pour la création de résidences universitaires totalisant une capacité d'accueil d'environ 12.000 lits.

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

Nouvel an : la sécurité avant tout

Société - Un important dispositif sécuritaire a été installé dans les principales artères de Casablanca à l’occasion de la célébration du Nouvel an.

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

Suites aux incidents des taxis, l’Intérieure rappelle à l’ordre

Société Le ministre de l’Intérieur a publié une circulaire visant à remettre de l'ordre dans les villes connu des incidents de taxis.

Mouna Aghlal - 31 décembre 2024

Carburants : nouvelle hausse et défis à venir

Société - Les prix des carburants connaîtront une nouvelle augmentation dès le 1er janvier 2025, avec une hausse d’environ 20 centimes pour le gasoil et 17 centimes pour l’essence.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Les maux et les espoirs d’une Nation

Dossier - 2024 a marqué le Maroc par des réformes audacieuses, des drames surmontés avec résilience et des défis sociétaux qui interrogent.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Réforme des retraites : première présentation prévue en janvier

Société - Nadia Fettah, a annoncé que le gouvernement se prépare à présenter un premier aperçu de la réforme des régimes de retraite dès janvier prochain.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

Protéger les enfants handicapés : un appel à l’action

Société - Une réunion régionale a examiné le bilan des violences faites aux femmes et aux enfants, avec un focus sur les enfants handicapés.

Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024

CNOPS : 76% des dossiers médicaux sont remboursés en moins de 60 jours (Nadia Fettah)

Société - Nadia Fettah indique que 76% des dossiers médicaux des adhérents de la CNOPS sont remboursés dans un délai de moins 60 jours.

Mbaye Gueye - 30 décembre 2024
Voir plus

Bistouri : du glamour à la dérive

Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.

Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Solitude urbaine : l’invisible poids des villes

Dossier - La solitude urbaine au Maroc n’est pas qu’une anecdote, elle est le reflet d’une fracture sociale, d’une urgence humaine.

Sabrina El Faiz - 16 novembre 2024

Immigration en Italie : les Marocains en 3e position

Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.

Farah Nadifi - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire