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Le projet de loi de Finances pour l’exercice 2025 (PLF 2025), déposé en novembre dernier devant la Chambre des conseillers, marque un tournant dans l’engagement du gouvernement marocain à renforcer les fondamentaux de l’État social. Lors d’une réunion de la Commission des finances, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a souligné que ce projet reflète une démarche pragmatique et résolue pour répondre aux défis sociaux actuels, notamment l’emploi des jeunes, la généralisation de la couverture sociale, et la réforme du système de santé. Ce PLF 2025 se veut un levier pour soutenir les familles vulnérables et promouvoir la solidarité nationale. À travers des mesures financières structurantes et des investissements stratégiques, le gouvernement entend améliorer la vie des citoyens, en particulier des couches les plus fragiles de la société.
Des mesures ambitieuses pour les citoyens vulnérables
Le soutien social est une priorité stratégique du gouvernement marocain dans le cadre du PLF 2025. Ce projet de loi marque la poursuite des réformes engagées en 2023, avec notamment la mise en place du programme des aides sociales directes, destiné à alléger la précarité des familles les plus vulnérables. Le budget alloué à ce programme pour 2025 est conséquent, avec 37 milliards de dirhams destinés à soutenir près de 4 millions de foyers. Ces mesures visent principalement à renforcer les classes moyennes et vulnérables, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration du niveau de vie de millions de Marocains.
Lors de la présentation du PLF 2025, la ministre Nadia Fettah a rappelé que le programme des aides sociales directes, qui bénéficie déjà à plus de 5 millions d’enfants et 1,2 million de personnes âgées, constitue un pilier fondamental de la politique sociale du gouvernement. Ce programme, qui repose sur une transparence totale grâce au Registre social unifié (RSU), permet de cibler les familles en fonction de leurs besoins réels et d’assurer une distribution équitable des aides. Le déploiement de ces aides est également accompagné de réformes visant à améliorer la gouvernance des dispositifs sociaux, en garantissant leur efficacité et leur accessibilité.
Le rôle de l’Agence nationale de soutien social (ANSS), créée dans le cadre des orientations royales, est essentiel dans ce dispositif. L’ANSS est responsable de la gestion et de la distribution des aides sociales directes, avec un budget prévisionnel de 25 milliards de dirhams pour l’année 2024. Sa première réunion, présidée par le chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a permis de valider son programme d’action pour 2025, confirmant ainsi la volonté du gouvernement de renforcer l’impact social de ces initiatives.
Lire aussi : PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique
La question de l’emploi et de l’accompagnement des entreprises
Au-delà des mesures sociales, la question de l’emploi demeure un enjeu central pour le gouvernement dans le cadre du PLF 2025. Nadia Fettah a mis en évidence que l’emploi, et plus particulièrement l’insertion des jeunes sur le marché du travail, est une priorité qui nécessite des investissements rapides et conséquents. Alors que le Maroc fait face à des défis importants en matière de chômage, notamment parmi les jeunes diplômés, le gouvernement a lancé plusieurs initiatives pour stimuler la création d’emplois et soutenir l’entrepreneuriat.
Une des mesures phares dans ce domaine est le soutien accru aux petites et moyennes entreprises (PME), essentielles pour l’économie nationale. Un projet de décret est actuellement en préparation pour offrir des incitations fiscales et financières aux PME, afin de favoriser leur développement et leur capacité à générer des emplois durables. Selon la ministre, il est indispensable de ne pas se limiter à attendre que les grandes entreprises créent de l’emploi, mais plutôt de multiplier les opportunités pour les jeunes, en milieu rural comme urbain.
Le soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation est également au cœur des priorités du gouvernement. En ce sens, plusieurs mesures sont prévues pour encourager la création d’entreprises, notamment des subventions à la création d’emplois dans des secteurs stratégiques tels que les nouvelles technologies, l’agriculture, et les industries vertes. Le gouvernement marocain envisage également d’allouer une part importante de son budget à la formation et à la reconversion des jeunes, afin de les préparer à un marché du travail en constante évolution.
Il convient de noter que le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a évoqué la prévision d’une croissance économique de 4,6% en 2025, fondée sur une série d’hypothèses réalistes, telles que la stabilité de l’inflation et une récolte céréalière estimée à 70 millions de quintaux. Ces prévisions visent à assurer un environnement économique favorable à la création d’emplois et à la consolidation de l’économie nationale.
La généralisation de la couverture sociale
Un autre axe central du PLF 2025 réside dans la généralisation de la couverture sociale, un projet ambitieux qui vise à garantir une protection sociale universelle pour tous les citoyens marocains. Depuis 2023, le gouvernement a lancé la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), une réforme majeure qui a déjà bénéficié à près de 11 millions de personnes, en incluant leurs ayants droit. Cette avancée est rendue possible grâce à un financement public de 9,5 milliards de dirhams, alloués pour couvrir les cotisations des personnes vulnérables, notamment celles incapables de payer leur part.
Le ministre Fouzi Lekjaa a également souligné que le gouvernement poursuivra cette réforme avec la construction de nouveaux centres hospitaliers universitaires à Laâyoune, Agadir, Errachidia et Rabat, afin d’améliorer l’accès aux soins dans toutes les régions du pays. De plus, la réhabilitation de 1.400 établissements de santé figure parmi les priorités gouvernementales pour renforcer l’offre de soins. Le soutien à la réforme du système de santé est également marqué par la création de 6.500 nouveaux postes pour les ressources humaines dans le secteur de la santé, afin de combler les lacunes en personnel et de garantir une prise en charge de qualité pour tous les citoyens.
Dans cette optique, le gouvernement met également en œuvre des politiques pour améliorer l’accès aux soins en milieu rural, où l’infrastructure de santé reste insuffisante, et garantir une couverture médicale complète pour l’ensemble de la population. La généralisation de la couverture sociale ne concerne pas uniquement la santé, mais aussi les autres domaines de la sécurité sociale, comme la retraite et les indemnités de chômage, renforçant ainsi la protection des citoyens face aux risques sociaux.
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