Accueil / Économie

PLF 2023 : la réforme fiscale dans le collimateur

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Les critiques envers le projet de loi de Finances 2023 (PLF 2023) se poursuivent. Après plusieurs négociations avec le gouvernement d’Akhannouch, les représentants des professions libérales ne sont toujours pas satisfaits. La réforme fiscale présentée dans le PLF 2023, définie par la majorité comme « injuste » et « sans fondement », a suscité l’indignation dans plusieurs secteurs d’activité. Le point.

La réforme fiscale inscrite dans le projet de loi de Finances 2023 (PLF 2023) continue de susciter la colère des professionnels libéraux. Du côté des avocats, cette indignation s’est traduite par des grèves et des manifestations devant les tribunaux du Royaume, et ce, depuis plusieurs semaines. Après des négociations tendues avec le gouvernement de Aziz Akhannouch, l’accord conclu a divisé les robes noires. Certains avocats ont repris leur travail normalement à partir du 16 novembre. Quant aux autres, plus résistants aux « solutions » du gouvernement, choisissent de poursuivre leur grève à Rabat, Casablanca, Tanger, Oujda et Tétouan. Dernière nouvelle ! Le barreau de Casablanca s’est retiré de l’Association des barreaux du Maroc (ABAM). Toutefois, cette bataille, qui dure maintenant depuis plusieurs jours, semble paralyser l’appareil judiciaire du pays.

Pour rappel, le PLF 2023 prévoit de soumettre les opérations effectuées par certaines professions libérales, telles que les avocats, les traducteurs, les notaires, les adouls, les auxiliaires de justice et les vétérinaires, à un taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 20%, au lieu de 10% appliqué actuellement.

La semaine dernière, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a assuré que les résultats du dialogue avec l’ABAM, actuellement en examen à la Chambre des conseillers, seront pris en compte dans le PLF 2023.

Lire aussi : Avocats vs gouvernement : les tensions se poursuivent

Le secteur privé de la Santé réagit

Les nouvelles mesures fiscales concernent aussi d’autres secteurs. L’Association nationale des cliniques privées (ANCP) et le Collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP) ont réaffirmé leur rejet de la réforme fiscale relative au prélèvement à la source. Ces deux instances avaient proposé l’adoption d’un taux de 5% accompagné d’un ensemble d’incitations fiscales. Cette proposition inclut également les jeunes médecins et les professionnels qui exercent dans des zones reculées. «En réaction au débat qui se poursuit autour du PLF 2023, et à la lumière de la position exprimées par de nombreux acteurs du secteur de la santé, nous nous inscrivons dans la même position et rejoignons la demande collective de révision des mesures relatives à la retenue à la source», annoncent l’ANCP et le CSNMSP.

Cependant, les deux parties appellent l’exécutif à revoir en urgence le tarif national de référence. Il s’agit d’un prix de référence sur la base duquel se font les remboursements des frais de santé. Ce dernier s’inscrit dans le cadre du régime Assurance maladie obligatoire (AMO). Cette révision a pour objectif «de passer à une nouvelle étape dans le système santé et aboutir à une justice sanitaire en réduisant les dépenses médicales», d’après les signataires. En effet, la loi exige la révision, chaque trois ans, de ce tarif national de référence. En revanche, la tarification actuelle, entrée en vigueur depuis 2006, stipule que «le patient supporte près de 60% des dépenses de chaque dossier médical, ce qui empêche l’accès régulier aux examens et aux traitements», expliquent-ils.

Lire aussi : Fiscalité : nouveau bras de fer entre le gouvernement et les avocats

La Confédération marocaine des PME&TPE demande une révision

Les opposants aux mesures fiscales que prévoient le PLF 2023 sortent tous de leur silence. À quelques jours seulement de l’adoption officielle de ce projet, le risque d’un effet domino des manifestations ne peut être écarté. Le président de la Confédération marocaine des Très petites entreprises (TPE) et des Petites et moyennes entreprises (PME), Abdellah El Fergui, s’est réuni, le 24 novembre, avec la ministre des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Cette rencontre avait pour but de demander une révision de la réforme fiscale que contient le PLF. «Avec la ministre, les échanges ont porté sur des problèmes que vivent les PME, les TPE et les auto-entrepreneurs avec l’inflation, le manque d’accompagnement et de soutien pour ces structures qui représentent 95% du tissu économique national», souligne El Fergui. La confédération plaide pour une révision de la disposition relative à un taux d’imposition de 30% des auto-entrepreneurs qui réalisent un chiffre d’affaires de 50.000 DH avec le même client. De plus, elle demande l’examen de celle relative à la hausse de 10% de l’Impôt sur les sociétés (IS). D’après la confédération, ces mesures n’ont aucun fondement objectif.

Enfin, le PLF 2023 prévoit des mesures fiscales handicapantes pour plusieurs secteurs. En ces temps de crise économique, les impôts sont devenus le pire ennemi des citoyens. Par ailleurs, le vote des amendements déposés par les conseillers est prévu entre les 3 et 5 décembre. Ce lundi 28 novembre, les derniers amendements devront être présentés avant de procéder au vote le 30 novembre. À suivre…

Dernier articles
Les articles les plus lu

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Crédit du Maroc clôture avec succès le placement relatif à l’emprunt obligataire subordonné perpétuel de 500 MDH

Économie - Crédit du Maroc a réussi son placement relatif à l'emprunt obligataire subordonné perpétuel, , doté d’un mécanisme d’absorption des pertes et d’annulation de paiement des coupons, pour un montant global de 500 millions de dirhams (MDH).

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

L’ONMT s’allie à Norwegian pour relier Tanger à Copenhague

Économie - L’ONMT a signé un partenariat avec la compagnie aérienne Norwegian pour lancer une liaison aérienne directe.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD

Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).

Mbaye Gueye - 5 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

70 millions de dollars pour moderniser la protection sociale

Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024
Voir plus

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

COMADER : Rachid Benali élu président

Économie - La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a un nouveau président.

Hajar Toufik - 20 mars 2023

De Lydec à la SRM : ce qui va vraiment changer pour les habitants de Casablanca-Settat

Économie - La gestion des services publics dans la région de Casablanca-Settat entre désormais dans une nouvelle ère.

Hajar Toufik - 2 octobre 2024

Francfort : le Maroc engagé pour des partenariats économiques renforcés au forum « Africa Trade & Invest »

Économie - Le Forum annuel "Africa Trade & Invest meets Managing Risk" a ouvert ses portes à Francfort.

Farah Nadifi - 7 novembre 2024

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire