Perspectives alimentaires : les catégories vulnérables, victimes de la crise mondiale
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«Les pauvres paieront plus, pour avoir moins». Un fait soulevé dans le nouveau rapport publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’agence onusienne a indiqué que la facture des importations alimentaires dans le monde pourrait atteindre des sommes records. Une hausse de 51 milliards de dollars (USD) est attendue cette année par rapport à 2021.
En effet, la flambée des prix intervient en raison du conflit entre Moscou et Kiev. Par conséquent, le prix des transports a grimpé et les pays vulnérables qui en dépendent ont du mal à s’en sortir. «Le constat a de quoi inquiéter : bon nombre de pays vulnérables dépensent davantage sans toutefois recevoir plus de nourriture», indique la FAO dans la dernière édition de Perspectives de l’alimentation.
De plus, les pays les moins avancés (PMA) et l’Afrique subsaharienne subiront une contraction de leur facture d’importations alimentaire. C’est le cas aussi pour le groupe des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires qui verront le total de leur facture d’importation hausser. «Ce sont des signes alarmants du point de vue de la sécurité alimentaire, car ils indiquent que les importateurs ont du mal à financer ces coûts internationaux toujours plus élevés, ce qui annonce peut-être la fin de leur résilience face à la hausse des prix», alerte le rapport.
La guerre en Ukraine a entrainé des répercussions mondiales en matière de sécurité alimentaire. Après la crise de la Covid-19, les pays ont commencé à reprendre un rythme normal et à mettre en place des stratégies de relance de leur système économique. Notons que même les pays les plus développés n’ont pas été épargnés par les effets de la pandémie.
Lire aussi : Sécurité alimentaire : quelle riposte à la dépendance du blé russe et ukrainien ?
Céréales : la flambée des prix des produits essentiels
Concernant le blé, la FAO rapporte que sa production mondiale devrait légèrement baisser à 771 millions de tonnes. En Ukraine, principal pays exportateur du blé, la production céréalière baissera d’au moins 40%, avec un recul de 50% des exportations cette année. C’est ce qu’a indiqué l’association céréalière nationale ukrainienne.
De plus, les factures d’importation des graisses animales et huiles végétales vont aussi afficher d’importante hausse cette année. Une progression qui fait suite à la baisse des importations de céréales, de viande et de graines oléagineuses en provenance des pays en développement.
Du côté marocain, l’importation du blé brésilien a atteint 360.000 tonnes au cours des quatre premiers mois de 2022. Elle a augmenté de 632% par rapport à la même période en 2021. De fait, la valeur des exportations est passée de 122 à 714 millions de dollars.
En Chine, en Russie et en Ukraine, les réserves mondiales pourraient par contre croitre légèrement durant l’année, en raison de l’accumulation des stocks, rapporte la FAO.
Par ailleurs, l’Organisation a mis en place un nouvel outil relatif à l’indice des prix mondiaux des intrants. Il a effectivement «atteint un niveau inédit et a progressé encore plus vite de l’indice FAO des prix des produits alimentaires», indique le rapport.
Pour y faire face, l’institution onusienne propose un mécanisme de financement des importations alimentaires. Ce dernier a pour objectif d’apporter un appui en matière de balance des paiements aux pays qui dépendent des importations alimentaires. Ces pays à faible revenu pourront, ainsi, préserver leur sécurité alimentaire.
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