Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Le Maroc continue d’être le principal fournisseur de l’Espagno dans le domaine des fruits. Entre mars et mai 2024, le Maroc a exporté 37,68% du total de pastèques. Ce qui traduit une augmentation de 15,2% par rapport à la même période en 2015, durant laquelle 17,64 millions de kilogrammes avaient été écoulés, a rapporté Hortoinfo, la plateforme dans l’analyse des données agricoles.
Le portail souligne que la valeur des pastèques marocaines exportées vers l’Espagne a connu une hausse significative, passant de 10,61 millions d’euros entre mars et mai 2015, à 17,18 millions d’euros pour la même période en 2024. Le prix moyen a également augmenté, passant de 0,60 euro par kilogramme en 2015 à 0,85 euro par kilogramme en 2024.
Lire aussi : Prix des fruits : l’été de toutes les hausses
Cependant, cette performance économique s’accompagne d’un paradoxe inquiétant : la culture de fruits telle que la pastèque, grande consommatrice d’eau, est interdite dans plusieurs régions du Maroc en raison du stress hydrique croissant. Et face à la pénurie d’eau, exacerbée par les changements climatiques, les autorités marocaines ont dû prendre des mesures drastiques pour préserver les ressources en eau.
Plusieurs régions, autrefois prolifiques en production de pastèques, ont vu leurs surfaces agricoles réduites ou complètement interdites à cette culture, en raison de l’impact négatif sur les nappes phréatiques locales. Pendant ce temps, le niveau global des barrages était rempli à moins d’un tiers, soit 32,5% au mois de mai 2024, contre 32,4% à la même période de l’année précédente.
Selon une estimation faite par des experts, la culture de la pastèque nécessite environ 300 à 500 litres d’eau douce par kilogramme de fruit produit. Pour une pastèque de 10 kg, cela représente entre 3.000 et 5.000 litres d’eau douce. Par contraste, en 2022, l’Office national de l’électricité et de l’Eau potable (ONEE) estimait que le besoin d’un Marocain en eau était compris entre 120 et 200 litres par jour.
Le Maroc domine le marché malgré le stress hydrique
Malgré ces restrictions, le Maroc continue de dominer le marché espagnol, en partie grâce à l’optimisation des techniques de production et l’utilisation de zones encore non touchées par l’interdiction. Les exportateurs marocains ont réussi à maintenir, voire à augmenter, leur production pour répondre à la demande européenne croissante.
Sur la même période, Hortoinfo rapporte également que le Sénégal s’est imposé comme le deuxième plus grand fournisseur de pastèques à l’Espagne, affichant une augmentation spectaculaire de 273,2% des importations par rapport à 2015. Le volume de pastèques exporté est passé de 5,36 millions à 20 millions de kilogrammes en 2024, avec un prix moyen de 0,60 euro par kilogramme. Ce bond reflète la capacité du Sénégal à adapter son agriculture pour répondre aux exigences du marché européen, tout en améliorant les techniques de production pour augmenter les rendements.
Parallèlement, la Mauritanie a enregistré une progression tout aussi remarquable, se classant troisième fournisseur de pastèques à l’Espagne. Le volume de pastèques exporté vers l’Espagne a connu une augmentation de 1.190% par rapport aux trois premiers mois de 2015, passant de 0,82 à 10,61 millions de kilogrammes. Le prix moyen des pastèques mauritaniennes a également grimpé, passant de 0,66 euro à 0,90 euro par kilogramme en 2024. Ce succès met en lumière les efforts de la Mauritanie pour se diversifier économiquement et renforcer ses exportations agricoles.
Lire aussi : Tomates: le Maroc est-il toujours le premier fournisseur de l’Espagne?
Cependant, malgré l’ascension de ces nouveaux acteurs, le Maroc demeure le principal fournisseur de pastèques sur le marché espagnol. Les provinces espagnoles les plus importantes en termes d’importation de pastèques marocaines sont Valence, qui domine avec 18,95% du total des importations, suivie de près par Almería avec 18,71%. Barcelone se classe, pour sa part, en troisième position avec 9,62 millions de kilogrammes, suivie par Séville avec 6,35 millions de kilogrammes et Murcie avec 5,53 millions de kilogrammes.
Il convient de souligner que le Maroc se trouve à un carrefour délicat, où la nécessité de préserver ses ressources naturelles doit être équilibrée avec la poursuite de ses ambitions économiques sur le marché international. La hausse des exportations de pastèques, malgré les interdictions locales, témoigne de la résilience du secteur agricole marocain, mais aussi des défis énormes qui l’attendent dans un avenir marqué par le stress hydrique.
Temps de lecture : 4 minutes
TGR : «Il est essentiel d’être agile afin de protéger nos entreprises et nos citoyens», Noureddine BensoudaLa seizième édition du Colloque international des Finances publiques, organisée par la Trésorerie générale du Royaume, se déroule les 1ᵉʳ et… |
Alstom décroche le contrat pour les rames de la LGV Kénitra à MarrakechLe constructeur ferroviaire français Alstom a été sélectionné pour fournir les rames automotrices de la future ligne à grande vitesse (LGV) … |
Agriculture : l’OCP dévoile une vision ambitieuse pour l’AfriqueLa sécurité alimentaire est un enjeu majeur du 21ᵉ siècle, particulièrement dans un contexte où les défis climatiques et démographiques se f… |
MAS 2024 : quelles stratégies pour l’aéronautique au Maroc ?Sous patronage royal, le MAS 2024 accueille cette année 200 exposants, 75 délégations officielles et des professionnels de plus de 20 pays p… |
PLF 2025 : bilan d’exécution des budgets des SEGMALe bilan d'exécution des budgets des Services de l'État gérés de manière autonome (SEGMA) pour les années 2022 et 2023 révèle des dynamiques… |
PLF 2025 : évolution de la performance portefeuille publicsLe rapport sur les établissements et entreprises publics a révélé que le chiffre d’affaires (CA) des établissements et entreprises Publics (… |
PLF 2025 : le foncier, un catalyseur d’investissement et de développement durableFace à la pression sur le foncier, l'État a lancé une stratégie pour valoriser ses terres. C’est ce qu’a révélé le rapport sur le foncier pu… |
PLF 2025 : évolution de la charge de la compensationLes subventions jouent un rôle crucial pour compenser les fluctuations des prix des produits de base. Ces subventions visent à préserver le … |