Accueil / Politique

Parlement : une rentrée « normale » dans un contexte de crise

Temps de lecture

Vendredi 14 octobre, le Parlement entamera sa deuxième année législative après l’ouverture de sa session d’automne par le Roi. La reprise des séances plénières à la Chambre des représentants et à celle des Conseillers intervient dans un contexte de crise. Le contrôle et l’évaluation parlementaires, l’exercice du pouvoir législatif, ainsi que la capacité de l’institution législative à répondre aux défis qui secouent le quotidien des Marocains soulèvent moult questions.

Vendredi, la classe politique tout entière suivra avec beaucoup d’intérêt le discours que prononcera le Souverain devant les élus de la Nation à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du Parlement. Après une parenthèse de deux années pendant lesquelles le chef de l’État procédait à l’ouverture de l’année législative en distanciel avec un discours prononcé depuis le Palais royal, cette année marque le retour à la normale avec la présence du Monarque, des parlementaires et des membres du gouvernement sous la coupole.

Lire aussi : Parlement : à quoi sert-il ?

Des dossiers prioritaires

La rentrée parlementaire coïncide avec l’amplification de problématiques sérieuses que le Maroc doit résoudre sans plus tarder. Il s’agit en premier lieu du stress hydrique avec l’amenuisement des réserves en eau. L’érosion du pouvoir d’achat des citoyens est aussi un épineux dossier auquel les pouvoirs législatif et exécutif doivent s’attaquer en toute urgence. Ensuite, il va falloir se pencher sur les textes de loi dans le pipe et surtout ceux relatifs à la réforme du système sanitaire (projet de loi-cadre n° 06.22) et à la nouvelle charte de l’investissement (projet de loi-cadre n° 03-22). Ce dernier a été adopté la semaine dernière en commission à la 1?? Chambre. Par ailleurs, les élus des deux Chambres plancheront sur l’examen du projet de loi de Finances 2023 sans oublier la loi-cadre relative à l’éducation et à la formation et les projets de loi inscrits dans le cadre de la loi-cadre relative aux impôts. Enfin, plusieurs autres textes législatifs relatifs à la diaspora marocaine seront soumis à l’appréciation des parlementaires dans le cadre de la mise en œuvre des orientations royales contenues dans le discours du 20 août dernier.

Quel rôle pour le Parlement ?

Les élus des deux Chambres sont là pour contrôler et évaluer l’action gouvernementale au service des intérêts supérieurs de la Nation. Pour ce faire, l’opposition parlementaire doit jouer pleinement son rôle en présentant des alternatives. L’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Mouvement populaire (MP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti de la justice et du développement (PJD), le Mouvement démocratique et social (MDS), le Parti de l’unité et de la démocratie (PUD) et l’Alliance de la fédération de gauche (AFG) doivent unir leurs forces pour contrecarrer le diktat des trois partis de la majorité que sont le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI). Il est décevant de voir que l’opposition n’exerce aucune influence sur les politiques menées par l’exécutif. À titre d’exemple, lors de la session d’avril de la première année législative, 95% des lois ont été adoptées à l’unanimité !

Lire aussi : Gouvernement : quelles sont ses attributions ?

Le remaniement écarté ?

Alors que Jeune Afrique avait annoncé comme imminent le remaniement ministériel au mois d’août dernier, présumant le départ des deux Abdellatif PAMistes, Ouahbi et Miraoui, jusque-là, aucun indice sur un changement dans la composition du cabinet d’Akhannouch n’a été perçu. Début septembre, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a assuré que le gouvernement travaille de manière homogène et dans un esprit participatif. Même son de cloche du côté du secrétaire général du PAM. Mi-septembre, Ouahbi a profité de l’organisation du congrès régional du parti du tracteur à Rabat pour démonter toutes spéculations sur le remaniement. «Les connaisseurs travaillent sérieusement en silence pour relever les grands défis et répondent par des actes et non par des paroles», a-t-il affirmé. Le ministre de la Justice a tenu à préciser que son parti ne démissionnera pas des responsabilités qu’il a assumées avec intégrité et courage, allant même à qualifier de «sales plumes» ceux qui spéculent sur le remaniement. Mais en toute logique, au-delà des deux noms qui ont été cités comme partants, cette information peut faire office d’un ballon d’essai, surtout que l’arrivée des secrétaires d’État, annoncée lors de la nomination du gouvernement Akhannouch, se fait toujours attendre.

Quoi qu’il en soit, si remaniement, il devait y avoir, il se ferait avant l’ouverture de la session d’automne du Parlement, à moins que ça ne soit un remaniement purement technique avec nomination des secrétaires d’État. À suivre.

Lire aussi : Bilan de la majorité : un satisfecit qui soulève des questions

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le Roi adresse un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle »

Politique - Le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », organisé à Rabat

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

CDM 2030 : la BAD investit 650 M€ au Maroc

Politique - Le président de la BAD, a annoncé l’élaboration d’un projet de financement de 650M d’euros, destiné au développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires du Royaume.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Le Maroc milite pour un financement urbain agile

Politique - Lors de la deuxième session de 2024 du Conseil exécutif d’ONU-Habitat, le Maroc a appelé à une amélioration significative du financement de base de l’organisation.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Hammouchi effectue une visite de travail en Belgique

Politique - Abdellatif Hammouchi, a effectué le 5 décembre 2024 une visite de travail en Belgique à la tête d'une importante délégation sécuritaire.

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Entretien entre Aziz Akhannouch et le président de la BAD

Politique - Aziz Akhannouch a rencontré le 5 décembre 2024 à Rabat le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD).

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive

Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Soutien public à la presse : un décret qui divise

Politique - Six organisations éditrices représentant plus de 800 entreprises médiatiques ont exprimé leur désaccord face au décret fixant les plafonds de soutien aux secteurs de la presse.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024
Voir plus

Forces auxiliaires : un corps de supplétifs ?

Composante essentielle du Makhzen marocain. Les Forces auxiliaires Maroc sont chargées du maintien de l'ordre public. Obtenez des informations précieuses sur Lebrief.

Hafid El Jaï - 16 juillet 2022

Le Maroc hôte de l’African Lion 2023

Politique - le Maroc accueillera la prochaine édition de l'exercice militaire African Lion, prévue du 15 mai au 18 juillet 2023.

Rédaction LeBrief - 26 octobre 2022

Sport et sport scolaire : les grandes lignes de la stratégie du développement

Politique - Les grandes lignes de la stratégie du développement du sport et du sport scolaire ont été présentées à la Chambre des représentants, par le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa.

Manal Ben El Hantati - 23 juin 2022

Les bourses d’études au menu du Conseil de gouvernement

Politique - Le Conseil de gouvernement du 6 juillet suivra un exposé de la ministre du Tourisme, de l'Artisanat.

Manal Ben El Hantati - 3 juillet 2023

Sahara : la Gambie réaffirme son soutien fort au plan marocain d’autonomie

Afrique, Diplomatie, Politique - Le président de la Gambie, Adama Barrow, a réaffirmé le fort soutien de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie.

Hajar Toufik - 23 septembre 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire