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Le Maroc s’est distingué ces dernières années comme un modèle de progrès en matière de droits des femmes dans le monde arabe. Grâce à des réformes législatives ambitieuses et à un engagement royal fort, le pays a fait des avancées significatives, notamment en termes de représentation politique féminine. L’adoption de systèmes de quotas et la mise en place de lois pour lutter contre les violences faites aux femmes ont permis une meilleure visibilité de ces dernières dans les sphères publiques et politiques. Cependant, si ces avancées sont importantes, elles ne doivent pas occulter un autre aspect tout aussi essentiel : l’impact de l’inégalité économique sur la condition des femmes. La parité n’est pas seulement une question de représentation, mais aussi d’autonomie financière, un domaine dans lequel des progrès restent à faire.
L’égalité de genre comme facteur clé d’autonomisation économique
Le Maroc a réalisé des progrès significatifs en matière d’égalité de genre, en particulier grâce à des réformes législatives telles que la loi contre les violences faites aux femmes et la loi électorale. L’ONU Femmes a souligné l’importance de l’augmentation de la représentation des femmes au parlement, qui est passée de 20,5% à 24,3% après les élections de 2021. Toutefois, l’égalité dans les instances décisionnelles ne se traduit pas nécessairement par une égalité sur le terrain économique. Les femmes marocaines, en particulier dans les zones rurales, restent fortement dépendantes de l’économie informelle ou d’une occupation familiale non rémunérée. Le manque d’accès aux ressources financières et à l’entrepreneuriat limite leur indépendance et leur capacité à s’affirmer dans le domaine public.
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Cette situation d’inégalité économique peut être perçue comme une forme de violence indirecte, car elle prive les femmes de leur autonomie, les exposant à la dépendance vis-à-vis de leurs conjoints ou familles. Une dépendance qui est non seulement préjudiciable pour leur bien-être personnel mais qui les maintient également dans une précarité socio-économique.
La violence économique : une conséquence de l’inégalité persistante
Si le Maroc a fait des avancées sur le plan législatif, le manque de mesures concrètes pour éradiquer la violence économique est un obstacle majeur à la parité. La violence économique prend différentes formes : inégalités salariales, accès limité à des financements pour les femmes entrepreneures, ou encore discriminations dans l’accès aux ressources publiques et privés. Selon l’ONU, la violence à l’égard des femmes reste la violation des droits humains la plus répandue dans le monde, et ce phénomène ne se limite pas à la violence physique. Il inclut aussi la violence psychologique et économique, qui a des conséquences dramatiques sur l’autonomisation des femmes et/ou leur précarité.
Au Maroc, les femmes confrontées à la violence économique peuvent se retrouver dans des situations de vulnérabilité accrue, ce qui peut favoriser des abus, des situations de travail précaires ou de non-déclaration de leurs droits sociaux. Dans ce contexte, il est nécessaire de renforcer les politiques de soutien aux femmes en termes de formation professionnelle, d’égalité salariale et de financement de projets. L’intégration systématique de la dimension de genre dans les politiques économiques et financières nationales permettrait de réduire ces inégalités et d’offrir des perspectives d’autonomie financière aux femmes marocaines.
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Un avenir inclusif : des réformes législatives à des actions concrètes
Le Forum parlementaire annuel sur l’égalité et la parité, organisé sous haut patronage royal, met en lumière les progrès accomplis, mais aussi les défis restant à relever. Le Maroc, en s’engageant fermement à promouvoir l’égalité de genre, a déjà intégré ces valeurs dans sa constitution et ses politiques publiques. Le défi aujourd’hui réside dans la mise en œuvre effective de ces réformes, afin que les avancées législatives se traduisent en changements concrets pour les femmes.
Les politiques publiques doivent prendre en compte non seulement les aspects législatifs, mais aussi des mesures pratiques pour favoriser l’accès des femmes à des emplois décents, à une couverture sociale complète, et à une éducation de qualité. Le rôle du parlement, mais aussi de la société civile, reste crucial pour accélérer ce processus et pour éviter que les avancées réalisées ne demeurent que des symboles, loin des réalités vécues par de nombreuses femmes. Le Maroc doit devenir un modèle de parité, non seulement en termes de représentativité, mais aussi en matière d’inclusivité économique et de lutte contre toutes les formes de violence, y compris la violence économique.
Le Maroc se présente indéniablement comme un acteur de premier ordre de l’avancée des droits des femmes dans le monde arabe. Cependant, pour qu’un véritable changement se produise, il est essentiel que la lutte pour l’égalité des genres inclut une dimension économique forte. Une parité complète implique non seulement la participation des femmes aux instances de décision, mais aussi leur indépendance financière, afin qu’elles puissent échapper à toute forme de violence, qu’elle soit physique, psychologique ou économique. La route est encore longue, mais le Maroc, à travers ses réformes législatives et son engagement en faveur de l’autonomisation des femmes, trace le chemin vers un avenir plus égalitaire.
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