Le président français Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs français au palais de l'Élysée, à Paris, le 20 septembre 2022. © Mohammed Badra, AFP
Devant les ambassadeurs et les ambassadrices de France, réunis le 28 août en ouverture de la Conférence annuelle, qui se tient à Paris jusqu’au 30 août, le président Emmanuel Macron a déroulé sa feuille de route diplomatique dans un contexte de crise où l’Hexagone continue de subir des revers et des affronts inédits. En effet, entre l’hostilité anti-française croissante en Afrique subsaharienne et les crises avec les pays du Maghreb, Paris semble déroutée.
À cette occasion, Emmanuel Macron a tenté de fixer le cap de la diplomatie française dans un contexte international de crises aiguës, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine et le recul des démocraties. Alors que le Sahel fait face à une «épidémie de putschs», dernier en date, le Gabon ce mercredi matin, Macron a réfuté tout «paternalisme» mais aussi toute «faiblesse» de la France en Afrique.
Lire aussi : Coup d’État au Gabon, les militaires annoncent la fin du régime
«Ni paternalisme, ni la faiblesse parce que sinon on n’est plus nulle part», a-t-il insisté, appelant aussi les pays du Sahel à avoir une «politique responsable» en la matière. «La faiblesse que d’aucuns ont montrée à l’égard des putschs précédents a nourri des vocations régionales. Il y a une épidémie de putschs dans tout le Sahel», a-t-il déploré.
Des relations détériorées avec le Maghreb, Macron dans le déni
Dans son discours, Emmanuel Macron a reconnu l’évidente réalité. «Soyons lucides, les relations ne sont pas au niveau qu’elles devraient être», a avoué le chef de l’État français, évoquant une série de pays, en commençant par le Maroc avant d’enchaîner avec l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte. C’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième République que la France se trouve en désaccord avec autant de pays.
Mais, s’il y a bien crise avec les pays de la région, le président français a refusé d’en assumer la responsabilité. «C’est dû à quoi ? Je ne pense pas qu’il s’agit d’un manque d’engagement avec beaucoup de pays de la part de la France, y compris dans les efforts que nous avons pu faire sur les questions de mémoire ou sur les questions économiques», a insisté le locataire de l’Élysée. Pour Macron, la crise d’organisation régionale serait à l’origine des tensions diplomatiques, provoquant ainsi des relations tendues entre la France, le Maroc et les autres pays de la région.
🇫🇷/ Macron : "les relations ne sont pas au niveau qu'ils devraient être… Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte".
Le Président français veut revoir sa diplomatie avec l'Afrique, particulièrement le Maghreb dans une conjoncture particulière, caractérisée par un sentiment de haine… pic.twitter.com/k36CXOFjOS
— Pr Mehdi EL KAROUANI (@karouani_M) August 28, 2023
L’heure est toutefois venue pour la France de «repenser sa relation» avec ces pays, a poursuivi Macron. «Nous devons repenser nos partenariats avec les pays du Maghreb et du Moyen-Orient», a-t-il affirmé. Le président français a, en effet, fait part de sa volonté d’engager «un agenda de relance intergouvernemental avec toute la région» sous l’autorité de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sans pourtant donner une feuille de route claire.
Une ambiguïté qui semble décevoir les observateurs. Ces derniers espéraient que la conférence des ambassadeurs soit porteuse d’une nouveauté, en particulier concernant les relations avec le Maroc. «Macron n’a présenté aucune excuse pour les désagréments causés par les restrictions de visa imposées aux citoyens africains, en particulier ceux du Maghreb, ni pour ses commentaires controversés sur l’islam, qui ont offensé les nations à majorité musulmane», déplorent les médias. Admettant que les relations sont froides depuis deux ans entre Paris et Rabat, le chef de l’État français a affirmé cependant entretenir des relations personnelles positives avec le roi Mohammed VI.
Lire aussi : Visa Schengen, le Maroc dans le top 10 des pays les plus touchés par les refus
Avec ce discours, le président français a réitéré sa position du 27 février lorsqu’il avait exprimé sa volonté de coopérer avec le Maroc et nié que la France ait contribué aux difficultés. «Ma volonté est vraiment d’avancer avec le Maroc. Sa Majesté le Roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales et elles le demeureront. (Mais) il y a toujours des gens qui essaient de monter en épingle des péripéties, des scandales au Parlement européen, des sujets d’écoute qui ont été révélés par la presse (…) Est-ce que c’est le fait du gouvernement de la France ? Non ! Est-ce que la France a jeté de l’huile sur le feu ? Non !», avait-il assuré lors d’un point de presse animé à Paris.
«Le président a sacrifié notre relation avec le Maroc»
La position de Macron concernant sa politique étrangère à l’égard du Maroc et d’autres pays de la région a fait l’objet de réactions négatives de la part de tout le spectre politique. Pour les Républicains, les choses sont claires : le président français est allé tellement loin dans son tropisme algérien qu’il a provoqué une crise sans précédent avec le Maroc, considéré comme l’allié le plus crédible de la France en Afrique.
Lire aussi : Sarkozy accuse Macron d’éloigner la France du Maroc
La crise silencieuse qui ne cesse de s’ébranler est si préoccupante que le sujet s’est imposé lors de la rentrée politique des camarades d’Éric Ciotti. Lors d’un meeting tenu le 27 août en présence des poids lourds de la droite républicaine, la députée Michèle Tabarot, a crié haut et fort son indignation de la politique du président Macron, coupable, à ses yeux, de sacrifier l’amitié franco-marocaine en faveur d’un rapprochement infructueux et inutile avec Alger.
«Notre pays est ciblé, et j’en veux au chef de l’État [Emmanuel Macron] de n’avoir rien dit», a-t-elle martelé sous les applaudissements des militants. «Je lui en veux d’avoir sacrifié notre relation avec le Maroc, pour tenter de plaire au pouvoir algérien. Nous sommes allés dans ce grand pays avant quelques semaines pour y rencontrer des responsables politiques. Je veux leur dire notre volonté de relancer nos relations parce que pour nous, il n’y aura pas de politique méditerranéenne sans le Maroc, et il faut que le président le comprenne enfin», a-t-elle poursuivi.
Les Républicains n’en sont pas à leur première mise en garde. Cela fait des mois qu’ils l’appellent à changer de politique afin de tourner la page de la crise avec le Royaume. Le président du parti, Éric Ciotti, s’est même rendu au Maroc, en mai dernier, en compagnie de Michèle Tabarot et Rachida Dati, pour engager un débat. Une visite lors de laquelle Ciotti a publiquement affirmé son soutien à la marocanité du Sahara, estimant qu’il était temps que son pays reconnaisse la souveraineté du Maroc.
Lire aussi : Les Républicains au Maroc : face au laxisme de l’Élysée, le parti contre-attaque
En ce sens, 94 parlementaires français ont condamné la position hésitante de la France sur la question du Sahara et son délicat exercice d’équilibre avec l’Algérie. Cette position est partagée par les personnalités éminentes de la droite française, dont l’ex-président Nicolas Sarkozy qui estime que la France devrait prendre clairement position en faveur de la marocanité du Sahara.
Incendies : 1,5 million de décès annuels liés à la pollution de l’air
Monde - La pollution de l'air générée par les incendies est responsable de 1,5 million de décès par an dans le monde
Farah Nadifi - 28 novembre 2024CPI : la France évoque l’«immunité» de Netanyahu malgré le mandat d’arrêt
Monde - Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, bénéficie d’une « immunité » qui devra être prise en compte.
Farah Nadifi - 27 novembre 2024Cessez-le-feu en vigueur au Liban : le Hamas se déclare «prêt» à une trêve avec Israël à Gaza
Monde - Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban est entré en vigueur à 3 heures du matin, pour une durée indéterminée.
Farah Nadifi - 27 novembre 2024Israël annonce un cessez-le-feu au Liban
Monde - Netanyahu a annoncé mardi un projet d’accord de cessez-le-feu au Liban visant à mettre fin aux combats entre Israël et le Hezbollah.
Rédaction LeBrief - 26 novembre 2024Le G7 s’engage à respecter les obligations liées au mandat de la CPI contre Netanyahu
Monde - Les membres du G7 s'engagent à respecter leurs obligations concernant le mandat d'arrêt délivré contre Netanyahu
Farah Nadifi - 26 novembre 2024Le doyen de l’humanité est décédé à l’âge de 112 ans
Monde - John Tinniswood, reconnu comme l'homme le plus âgé de la planète, est décédé à 112 ans dans le nord de l'Angleterre.
Mbaye Gueye - 26 novembre 2024ONU : Omar Hilale élu président de la 6e Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient
Monde - Omar Hilale a été élu à la présidence de la 6e Conférence pour l’établissement d’une zone exempte d’armements au Moyen-Orient
Farah Nadifi - 26 novembre 2024Emirats : la communauté juive secouée par le meurtre d’un rabbin
Mbaye Gueye - 26 novembre 2024Stade de Rennes : hommage à Arman Soldin, journaliste mort en Ukraine
Monde - Le Stade rennais a rendu hommage dimanche à Arman Soldin, journaliste de l'AFP mort cette semaine en Ukraine
Nora Jaafar - 15 mai 2023ONU : l’AG adopte le moratoire sur la peine de mort
Monde - La dixième résolution pour un moratoire sur l’application de la peine de mort a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Au JDD, une grève historique pour l’indépendance du journal
Monde - La rédaction du JDD est en grève depuis plus de 10 jours, un mouvement social inédit depuis la création du journal il y a 75 ans.
Atika Ratim - 4 juillet 2023Royaume-Uni : grève des cheminots contre les effets de l’inflation
Monde - Les gares britanniques sont paralysées depuis le 21 juin par une grève de grande ampleur, la plus importante depuis plus de trente ans.
Nora Jaafar - 24 juin 2022Royaume-Uni : l’époux de la reine est mort
J.R.Y - 9 avril 2021Qui était Arman Soldin ? le journaliste de l’AFP mort en Ukraine
Monde - Le journaliste de l'AFP Arman Soldin a été tué en Ukraine. Qui était ce reporter, dont la mission était de dénoncer la guerre
Nora Jaafar - 15 mai 2023Martinique : accélération préoccupante de la montée des eaux
Monde - Le village du Prêcheur, au nord-ouest de la Martinique, est désormais le symbole de la menace pressante de la montée des eaux sur l’île. Ce phénomène naturel s’est accéléré ces dernières années.
Nora Jaafar - 24 juin 2022