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Une révolution financière s’est opérée récemment, marquée par l’introduction de diverses solutions de paiement mobile. Depuis le lancement de «M-Wallet» par Bank Al Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) en 2018, et de «CAM Pay» par Visa et le Crédit Agricole du Maroc (CAM), les Marocains ont commencé à adopter ces méthodes de paiement innovantes et pratiques, offrant une alternative rapide et sécurisée au paiement en espèces.
Ces services permettent des transactions instantanées, des paiements de factures et des transferts d’argent sécurisés, nécessitant seulement un smartphone et une connexion Internet. Leur facilité d’utilisation a augmenté leur popularité au Maroc, avec BAM enregistrant 3,1 millions de comptes M-Wallet au premier semestre de 2021. Cependant, selon Rachid Saihi, directeur du centre monétaire interbancaire (CMI), malgré près de 8 millions de portefeuilles électroniques, leur utilisation reste faible.
Des avantages et des défis
Le paiement mobile offre plusieurs avantages, notamment une meilleure traçabilité des transactions pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, et favorise l’inclusion financière. Il contribue également à réduire les coûts liés à la gestion des espèces, qui s’élèvent à plus de 10 milliards de dirhams annuellement, soit environ 0,8% du PIB marocain.
Toutefois, la préférence pour le paiement en espèces persiste au Maroc en raison de la confiance et de la sécurité qu’il représente, malgré les craintes liées à la sécurité des données et à la cybercriminalité. Pour remédier à cette « résistance culturelle », Saihi souligne la nécessité de renforcer la confiance des utilisateurs envers le paiement mobile, tant en termes de sécurité des transactions que de leur capacité à convertir leur solde électronique en achats ou en espèces.
Pour encourager l’adoption du paiement mobile, le Maroc a lancé des incitations fiscales et des campagnes de sensibilisation, notamment dans le cadre de la «stratégie média» en décembre 2022, en collaboration avec l’Agence de développement du digital et l’écosystème du paiement mobile du pays. Ces initiatives visent à minimiser l’utilisation du cash dans l’économie nationale, pour mieux intégrer tous les acteurs économiques, accélérer les transactions et améliorer la performance globale de l’économie marocaine.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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