Youssef Chraibi, président du Groupe Outsourcia et président de la FMES © LeBrief
S’appuyant sur une année 2023 remarquable, caractérisée par des percées technologiques et une stratégie de développement proactive, le secteur de l’outsourcing s’engage sur la voie de 2024 avec des objectifs audacieux. L’accent est mis sur l’innovation, la consolidation des acteurs du marché, et l’élargissement du rayonnement international.
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Une croissance de plus de 15%
Selon Youssef Chraibi, le bilan de l’année 2023 reflète une trajectoire ascendante surprenante pour le secteur de l’outsourcing, confirmant ainsi sa position en tant que moteur de croissance économique. Malgré l’absence de chiffres définitifs, les données disponibles pour le premier semestre sont des indicateurs solides d’une croissance soutenue.
En effet, une croissance supérieure à 15% a été enregistrée, propulsant le chiffre d’affaires du secteur à près de 9 milliards de DH (MMDH) pour cette période. Cette performance s’inscrit dans la lignée d’une tendance de croissance observée au cours des années précédentes. Le secteur de l’outsourcing avait d’ailleurs déjà démontré sa résilience et son potentiel de développement en enregistrant une progression, passant de 15 MMDH en 2021 à 16 MMDH en 2022.
L’intelligence artificielle : une révolution positive
L’année précédente a été marquée par l’intégration de l’intelligence artificielle, nous révèle Youssef Chraibi. Selon lui, cette innovation est loin d’être une menace redoutée pour le secteur. Au contraire, elle s’est plutôt avérée être une source d’opportunités, menant le secteur vers de nouveaux sommets de performance et d’efficacité.
Chairibi explique que l’intégration de technologies telles que les chatbots et les cobots, alimentées par l’expertise humaine, a ouvert la voie à de nouvelles perspectivesde développement. Ces solutions novatrices ont non seulement permis une gestion automatisée de 20 à 25% des flux, mais ont également catalysé une augmentation significative de la productivité et de la qualité des services offerts aux clients.
Et ce n’est pas tout. L’essor de l’intelligence artificielle a aussi engendré une transformation profonde dans la manière dont les entreprises abordent la gestion de leurs fonctions support. En utilisant des outils comme chatbots et cobots, les acteurs du secteur ont été en mesure de créer de nouvelles opportunités d’affaires, tout en optimisant les processus existants. D’après notre interlocuteur, cette synergie entre l’homme et la machine a permis d’obtenir des résultats remarquables, notamment en termes de gains de productivité et d’amélioration de la qualité des réponses apportées aux clients. De plus, l’intégration des agents augmentés a contribué à élever le niveau de pertinence et d’efficacité des interactions, renforçant ainsi la position du Maroc en tant que destination d’outsourcing de premier plan.
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Quels objectifs pour 2024 ?
Interrogé sur les objectifs de cette année, le patron du Groupe Outsourcia s’est montré optimisme. Il a souligné que 2024 s’annonce comme une période charnière pour le secteur de l’outsourcing, marquée par une quête incessante d’excellence et d’innovation.
Le secteur vise, selon lui, à consolider ses acquis en matière de compétences technologiques, tout en repoussant les limites de la créativité pour offrir aux clients des solutions toujours plus novatrices et adaptées à leurs besoins. Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large de consolidation, où les acteurs majeurs du secteur unissent leurs forces pour couvrir un spectre encore plus large de régions, de langues et de services.
Parallèlement, la montée en puissance de l’externalisation de fonctions de plus en plus complexes souligne la pertinence et la pérennité du modèle d’affaires de l’outsourcing au Maroc. Cette tendance haussière confirme la confiance croissante des entreprises dans les compétences et l’expertise des acteurs marocains, tout en offrant de nouvelles opportunités de croissance et d’expansion pour le secteur dans son ensemble.
Le Maroc, N°2 en Afrique et leader francophone
Classé au deuxième rang en Afrique après l’Afrique du Sud, le Maroc s’est longtemps distingué dans les langues francophone et hispanophone. Cependant, le pays a élargi son offre linguistique pour répondre aux besoins diversifiés du marché. Cette expansion est largement attribuée au retour croissant de la diaspora marocaine, qui a favorisé une diversification linguistique. Aujourd’hui, le Maroc propose une gamme plus étendue de langues, telles que l’italien, l’allemand, le néerlandais et l’anglais.
Youssef Chraibi met en avant la position dominante du Maroc dans le paysage francophone, avec une part de marché impressionnante de 50%. Toutefois, malgré ce leadership, le Maroc reconnaît l’importance croissante de l’anglais dans le secteur de l’outsourcing. Bien que le pays demeure en retrait par rapport à des destinations plus abondantes en ressources telles que les Philippines ou l’Inde, il affiche une volonté résolue d’explorer de nouvelles opportunités dans le domaine de l’Anglais.
Pour conclure, la Fédération marocaine de l’externalisation des services (FMES), présidée par Youssef Chraibi, a mis en place une série d’actions ambitieuses pour le développement du secteur. En collaboration avec le ministère de la Transition numérique, la FMES élabore une nouvelle stratégie sectorielle axée sur la création d’emplois, la formation et l’attraction de nouveaux donneurs d’ordre. Elle s’engage aussi à mettre en place des dispositifs fiscaux attractifs pour attirer les investisseurs et à promouvoir activement le Maroc en tant que destination d’outsourcing de premier plan.
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