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Office des changes : les points clés du rapport annuel 2022 sur le commerce extérieur

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L’Office des changes vient de publier son rapport annuel sur le commerce extérieur, fournissant des données statistiques sur les importations et les exportations de marchandises. Les résultats indiquent une croissance significative des échanges commerciaux avec le reste du monde en 2022. Cependant, cette croissance asymétrique a été marquée par une augmentation plus rapide des importations par rapport aux exportations, entraînant une dégradation du solde commercial. Les détails.

Dans un contexte mondial marqué par de nombreux défis, tels que les tensions géopolitiques, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, l’augmentation des prix des matières premières et une forte inflation, les échanges commerciaux du Maroc avec le reste du monde ont affiché une croissance exceptionnelle de 35,9%.

Cette croissance se traduit par une hausse de 308,1 milliards de DH (MMDH), portant la valeur totale des échanges à 1,166 MMDH par rapport aux 858 MMDH enregistrés en 2021, indique le rapport annuel de l’Office des changes sur le commerce extérieur du Maroc pour l’année 2022.

Lire aussi : Echanges extérieurs : une évolution satisfaisante à fin mai

Le déficit du commerce extérieur se creuse !

Selon le rapport, les importations ont enregistré une croissance plus rapide que les exportations, augmentant de 208,9 MMDH, soit +39,5% par rapport à 2021, atteignant un total de 737,4 MMDH. Les exportations ont également augmenté, mais à un rythme légèrement inférieur, enregistrant une hausse de 99,3 MMDH (+30,1%).

Cet écart entre les importations et les exportations a entraîné une détérioration du déficit commercial, qui s’est établi à 308,8 MMDH en 2022 par rapport à 199,2 MMDH l’année précédente, représentant une aggravation de 109,6 MMDH.

La balance commerciale du Maroc avec ses partenaires commerciaux a connu des variations. Le déficit commercial persiste avec l’Espagne, s’aggravant à 19,9 MMDH en 2022 par rapport à 12,1 MMDH en 2021. En revanche, le Maroc maintient un excédent commercial avec la France depuis 2017, mais celui-ci diminue en 2022 à 2,5 MMDH par rapport à 11,7 MMDH l’année précédente, marquant une baisse de 9,2 MMDH.

Les échanges commerciaux avec la Chine ont enregistré un déficit commercial croissant depuis 2011, atteignant 70,6 MMDH en 2021 et 58,7 MMDH en 2021, par rapport à 21,7 MMDH en 2011. De plus, le déficit commercial avec les États-Unis s’est également creusé, passant de 23,6 MMDH en 2021 à 40,4 MMDH en 2022, tandis que la balance commerciale avec l’Arabie saoudite reste également déficitaire, subissant une détérioration de 31 MMDH en 2022 par rapport à l’année précédente, avec un déficit commercial total de 46,7 MMDH.

Évolution de la balance commerciale. Source : Office des changes

Envolée des importations énergétiques

La croissance des échanges commerciaux s’est reflétée en termes de volume, avec une augmentation de 4% par rapport à 2021, passant de 60,472 millions de tonnes (mT) à 62,920 mT en 2022. Cette tendance haussière a d’ailleurs touché tous les groupes de produits, à l’exception des produits finis d’équipements agricoles.

En effet, la dynamique des importations s’explique en grande partie par les achats de produits énergétiques, de demi-produits et de produits alimentaires, qui ont contribué à hauteur de plus de 75,7% à la hausse totale des importations. Parmi ces catégories, les produits énergétiques ont enregistré une croissance continue, largement influencée par la hausse des prix et par l’augmentation des quantités importées.

Les importations de produits énergétiques ont plus que doublé, passant de 75,8 MMDH en 2021 à 153,2 MMDH en 2022. Ce sont les importations de gas-oils et de fuel-oils qui ont été particulièrement dynamiques, représentant plus de la moitié de l’augmentation des approvisionnements en produits énergétiques.

Cette évolution des importations témoigne des réalités économiques, des fluctuations des prix mondiaux et des besoins nationaux en matière d’énergie et de matières premières. Ces tendances illustrent également l’importance des politiques et des stratégies d’approvisionnement du pays pour assurer la stabilité économique et répondre ainsi aux besoins des secteurs industriels et alimentaires.

Lire aussi : BAM : quelles prévisions macroéconomiques pour les prochains mois ? 

Phosphates et dérivés : pilier des exportations marocaines

Les phosphates et dérivés ont pris la première place parmi les secteurs exportateurs au Maroc en 2022, atteignant une valeur de 115,5 MMDH, ce qui représente une croissance de 43,9% par rapport à 2021. 

Ces exportations ont contribué à hauteur d’un tiers (+35,5%) à l’augmentation globale des exportations, marquant ainsi un impact significatif sur l’économie. De plus, les ventes à l’étranger du secteur automobile ont aussi enregistré une hausse de 33% en 2022 par rapport à l’année précédente. Cette croissance est attribuée en partie aux exportations de l’écosystème de la construction (+15,7 MMDH) et de l’écosystème du câblage (+7,3 MMDH).

Les exportations dans le secteur de l’Agriculture et agroalimentaire ont augmenté de 19,1%, principalement grâce à la progression des ventes dans l’industrie alimentaire (+19,8%) et dans l’agriculture, la sylviculture et la chasse (+17,9%). Le secteur textile a aussi enregistré une hausse de 20,7% de ses exportations, principalement attribuée à l’augmentation des ventes de vêtements confectionnés (+5 MMDH).

Les secteurs de l’aéronautique et de l’électronique et de l’électricité ont suivi la même tendance, avec des augmentations respectives de 34,9% et 38,4%. Cetteévolution est due en grande partie à l’augmentation des exportations dans le segment de l’assemblage pour le secteur de l’aéronautique (+3,9 MMDH), ainsi qu’aux ventes de composants électroniques (+2,6 MMDH) et de fils et câbles (+1,9 MMDH) pour le secteur de l’électronique et de l’électricité.

Structure des exportations par principaux secteurs. Source : Office des changes

En ce qui concerne les produits, les exportations du Maroc en 2022 ont été largement dominées par sept catégories, qui ont ensemble représenté 57,6% du total des exportations. Les engrais naturels et chimiques se sont hissés en tête des produits exportés avec une part de 18,5%, suivis des voitures de tourisme (12,4%), des fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité (8,7%), des vêtements confectionnés (6,4%), de l’acide phosphorique (5,3%), de certaines parties d’avions et d’autres véhicules aériens ou spatiaux (3,2%) et des phosphates (3,1%).

L’Europe, principal partenaire du Maroc

Ledit rapport fait aussi savoir que les échanges commerciaux ont suivi la tendance des années précédentes en se concentrant principalement sur l’Europe, représentant 58,8% du total des échanges en 2022.

Parmi ces échanges européens, 84,2% ont été réalisés avec les pays de l’Union européenne, à savoir l’Espagne (27,4%), la France (23,1%), l’Italie (7,7%), la Turquie (7,2%) et l’Allemagne (6,4%), avec des augmentations respectives de 22,3%, 29,1%, 28,9%, 30,3% et 33,3%.

Les échanges avec l’Asie ont enregistré une forte croissance de 59% en 2022, représentant désormais 22,1% du total des échanges, comparativement à 18,9% en 2021. La Chine demeure le principal partenaire asiatique du Maroc avec une part de 30%. Selon le rapport, les échanges commerciaux avec la Chine ont continué à progresser pour la onzième année consécutive, atteignant une valeur de 77,4 MMDH en 2022, en hausse de 18,7% par rapport à l’année précédente. Les transactions avec d’autres partenaires asiatiques majeurs tels que l’Arabie Saoudite, l’Inde et les Émirats arabes unis ont également enregistré des augmentations significatives.

Les échanges avec l’Amérique ont aussi augmenté de 51,2% en 2022, principalement avec les États-Unis, l’Argentine et les Trinité-et-Tobago. En parallèle, les échanges avec l’Afrique ont poursuivi leur hausse entamée en 2021, avec l’Égypte qui reste le principal partenaire africain du Maroc.

Enfin, les échanges avec l’Océanie restent limités, représentant seulement 0,3% du total des échanges et ayant enregistré une légère baisse en raison d’une diminution des échanges avec l’Australie, partiellement compensée par une progression avec la Nouvelle-Zélande.

Structure géographique des échanges de biens en MMDH. Source : Office des changes

L’Office des changes conclut que le Maroc a enregistré des déficits commerciaux avec l’Europe, l’Asie et l’Amérique en raison d’une hausse des importations dépassant les exportations. Le déficit commercial avec l’Europe s’est creusé de 29,7% pour atteindre 134,9 MMDH, essentiellement en raison des déséquilibres avec la France, l’Espagne et la Russie.

De même, le déficit avec l’Asie a augmenté de 48,9 MMDH, atteignant 133,2 MMDH, principalement en raison du déficit croissant avec l’Arabie Saoudite et la Chine. Le solde commercial avec l’Amérique s’est également détérioré, affichant un déficit de 58 MMDH. En revanche, la balance commerciale avec l’Afrique a enregistré un excédent de 13,3 MMDH grâce à la croissance des échanges avec le Djibouti, la Mauritanie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, alors que l’excédent commercial avec l’Océanie a diminué, passant de 2,4 MMDH en 2021 à 597 millions de DH (MDH) en 2022.

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