Zambie, Ghana, Sénégal, Tunisie, Nigéria, Kenya, et la liste n’est pas exhaustive. Tous ces pays qui ont sollicité un soutien du Fonds monétaire international (FMI), soit parce qu’ils ont à nouveau des fins de mois tendues, soit pour éviter une crise de paiement extérieur, se voient prescrire la même ordonnance : réformer. Et pour certains, en finir avec la dispendieuse politique de subvention des produits dits de base qui, il faut le reconnaître, est un énorme foyer de gaspillage de l’argent public et d’enrichissement des amis du pouvoir.
Sur le papier, on ne peut pas en vouloir au FMI. Le Fonds se comporte comme le ferait n’importe quel créancier. En échange de l’argent qu’il prête aux États, il veut tout simplement s’assurer qu’ils seront en mesure de le lui rembourser. N’en déplaise au chef de l’État tunisien et aux altermondialistes auto-proclamés du continent, le FMI n’impose rien à personne. Kais Saïed le sait très bien, lui qui dit «ne pas céder au diktat du Fonds monétaire international». Ce sont des États aux abois qui le sollicitent lorsqu’ils se retrouvent au bord du dépôt de bilan. Bien souvent, le malade arrive en phase avancée chez le médecin, en l’occurrence le FMI, qui prescrit alors un traitement de choc.
S’il y a bien quelqu’un à blâmer, ce sont tous ces gouvernements qui choisissent de ne rien changer à la coûteuse politique des subventions au nom de la prétendue stabilité sociale. En quoi les subventions des carburants ou du riz importé préserverait-il la paix ? Pour le FMI, il s’agit d’un retour à l’évangile des années quatre-vingt dont le message central était d’élargir les marges budgétaires des États. En langage moins diplomatique, cela veut dire optimiser la dépense publique et en finir avec le gaspillage. Ce n’est pas l’auteur de ces lignes qui s’en plaindra.
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