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L’agriculture est sous les feux des projecteurs ! Le SIAM en est à son deuxième jour. En marge du Salon, une conférence de haut niveau s’est tenue aujourd’hui, sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki. La rencontre, avec pour thème « La recherche agricole face aux défis des changements climatiques », était un moment d’échanges fructueux. À l’issue de ce rendez-vous, l’ambassadrice de l’Union européenne a annoncé le lancement de nouvelles initiatives de coopération. La première sera dotée d’une enveloppe budgétaire de 4 millions d’euros.
Et, la tomate marocaine affiche particulièrement de belles couleurs. À l’export, les ventes de ce fruit légume battent même leurs concurrents espagnols. Avec l’équivalent de 700.000 tonnes exportées sur la dernière décennie, le Maroc est devenu le deuxième fournisseur de tomates de l’Union, dépassé de près par les Pays-Bas. Ces chiffres préoccupent le voisin ibérique qui y voit un déséquilibre dans les conditions de concurrence sur le marché européen. Les agriculteurs espagnols expriment, eux, leur grogne jusqu’à mettre en garde contre la délocalisation de la production vers des pays aux normes environnementales et sociales moins strictes. Il n’en reste pas moins que la belle tomate marocaine séduit le marché espagnol aussi : malgré le boycott et les conditions de sécheresse, les exportations marocaines vers l’Espagne ont augmenté de 45%, atteignant en janvier 2024 un montant impressionnant de 1,43 milliard de dirhams.
La sécheresse ne menace pas seulement la production de la tomate, mais l’agriculture marocaine entière. Si la Loi de finances 2024 prévoyait une croissance économique de 3,7%, l’argentière du Royaume a révisé celle-ci à 3,4%, principalement affectée par les effets néfastes du phénomène. Et, pour soutenir ce secteur en difficulté entre autres, le gouvernement a lancé des initiatives majeures : le lancement d’un programme d’aide de 10 milliards de DH destiné aux agriculteurs ou encore la mise en place du dispositif de versement d’une allocation financière mensuelle aux familles nécessiteuses. Mais ce stress hydrique représente désormais un défi conséquent auquel le Royaume, classé parmi les pays les plus affectés par cette problématique mondiale, se doit de trouver des solutions. Des pistes prometteuses semblent se trouver du côté du dessalement de l’eau de mer. D'ailleurs, la construction (déjà démarrée) de la plus grande installation de dessalement de Casablanca n’est que le premier maillon de la stratégie. Le Maroc envisage de développer 16 usines de dessalement d'ici à la fin de la décennie, augmentant ainsi sa capacité à 1,5 milliard de mètres cubes annuellement, contre 200 millions actuellement.
Bonne soirée, à demain !
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