L'ESSENTIEL DE LA SEMAINE
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Inflation en Tunisie
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La Tunisie va augmenter les prix de certains aliments, dont le lait, les œufs et la volaille. Cette décision fait suite aux protestations des agriculteurs contre une hausse des prix de l'orge pour l'alimentation animale. Le pays, en proie à une profonde crise financière, a été durement touché par une hausse des prix mondiaux du blé résultant de la guerre en Ukraine. L'impact de cette flambée des prix du blé et du pétrole sur le budget de la Tunisie est estimé à près de 1,7 milliard de dollars cette année, déplore le ministre de l'Économie, Samir Saied. Les syndicats du pays mettent de leur côté en garde contre cette crise et la baisse du pouvoir d'achat. Ils préviennent que cela risque de conduire à des manifestations que les autorités ne pourraient pas contrôler.
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Cybersécurité
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Les experts en cybercriminalité exhortent l'Afrique à améliorer ses performances pour contrer les attaques digitales qui affectent le développement de l'économie du continent. Un demi-milliard d'africains est connecté à Internet, selon Interpol. Et la fraude et les escroqueries mobiles s'intensifient dans le continent, entraînant une perte économique estimée à quatre milliards de dollars par an. Plusieurs pays ont déjà mis en œuvre un plan stratégique en faveur de la cybersécurité, en créant des unités avec des enquêteurs spécialisés et en lançant des campagnes de sensibilisation. De plus, le marché de la protection logicielle est également en plein essor. Selon le cabinet de conseil PWC, les ventes de ces solutions en Afrique sont passées de 1,33 milliard de dollars en 2017 à 2,32 milliards de dollars en 2020.
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Inondations en Afrique du Sud
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L'économie sud-africaine s'est accélérée au cours du premier trimestre de l'année, mais des inondations historiques dans une province clé et la menace de coupures de courant sans précédent freinent sa reprise. La ville portuaire de Durban et la province du KwaZulu-Natal, dans l'est de l'Afrique du Sud, ont souffert en avril dernier des pires inondations enregistrées depuis des décennies. Elles ont tué des centaines de personnes et ralenti les opérations de fret dans le port le plus fréquenté d'Afrique subsaharienne. Outre le contexte mondial de la guerre en Ukraine, de l'inflation galopante et des difficultés d'approvisionnement de la Chine, le pays doit également faire face aux problèmes de rationnement de l'électricité.
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Mali-France
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Le tribunal de Bamako a convoqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à se présenter devant le juge le 20 juin à 8h. Cette convocation fait suite à une plainte de Maliko, une association de la société civile proche de la junte militaire, ainsi qu'une enquête sur une présumée «atteinte aux biens publics et autres infractions» remontant à 2015. Elle concerne Le Drian et son fils, Thomas, qui sont tous les deux soupçonnés de fabrication de passeports biométriques maliens. Selon Maliko, le responsable français a «profité de sa position pour tordre le bras de [l'ancien président] IBK [Ibrahim Boubacar Keïta]». IBK a ainsi accepté qu'Oberthur, une entreprise bretonne aujourd'hui appelée Idemia, remporte le contrat de fabrication des passeports biométriques maliens, en remplacement d'une société canadienne.
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Mali soutien à la junte
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Plusieurs centaines de Maliens se sont rassemblés vendredi à Bamako pour soutenir la junte, l'armée et la coopération militaire avec les Russes, dénoncée par les Occidentaux. De nombreuses organisations ont appelé la population à se rassembler sur la place de l'Indépendance. L'objectif de cette manifestation était, entre autres, la dénonciation des sanctions ouest-africaines toujours en vigueur contre le Mali. Mais aussi la présence sur le territoire malien de milliers de Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusma), dont le mandat doit être renouvelé en juin. Les protestataires ont également adressé un appel à l'aide à la Russie. D'ailleurs, certains ont brandi des drapeaux russes, tandis que d'autres scandaient "À bas la France, à bas la Minusma, à bas la CEDEAO".
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Couvre-feu en Somalie
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Pour des raisons sécuritaires, la police somalienne a annoncé la mise en place d'un couvre-feu dans la capitale Mogadiscio, en prévision de l'élection présidentielle prévue ce dimanche. Abdifitah Aden Hassan, porte-parole de la police, a souligné que cette mesure prendra effet à partir de 21h (heure locale). «Les restrictions seront levées dans la matinée du 16 mai 2022, après l'élection», a-t-il précisé. Un total de 329 législateurs des deux chambres du Parlement procéderont au vote dans un hangar fortement sécurisé de l'aéroport international Aden Adde. Ce scrutin, qui connait la participation de 39 candidats, a déjà plus d'un an de retard, en raison d'une crise politique. Le mandat du chef de l'État sortant, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, était arrivé à échéance en février 2021, mais sans accord avec les dirigeants régionaux sur l'organisation de nouvelles élections.
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Manifestations au Tchad
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La police tchadienne a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser une importante manifestation ce samedi 14 mai. Les protestataires sont descendus dans les rues de la capitale et d'autres villes du pays pour dénoncer le soutien de la France au Conseil militaire de transition. Ce dernier a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Deby en avril 2021. Le fils de Deby, Mahamat Idriss, dirige désormais le gouvernement de transition militaire qui n'a pas encore fixé de calendrier pour le retour à l'ordre constitutionnel. Les manifestants ont vandalisé plusieurs stations-service de N'Djamena exploitées par la société pétrolière française TotalEnergies. Certains ont brûlé des drapeaux français, tandis qu'un drapeau russe a été hissé sur un mât dans le centre de N'Djamena. Alors que l'influence de l'Hexagone faiblit dans ses anciennes colonies, les populations de pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont récemment lancé des appels à un renforcement des liens militaires avec Moscou.
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Covid en Afrique du sud
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L'Afrique du Sud fait face à une cinquième vague de la Covid-19. Jusqu'à présent, ce virus a contaminé plus de 3,8 millions de personnes dans le pays et fait 100.350 morts, et ce, malgré une couverture vaccinale de plus de 45%. Depuis début mai, le nombre de nouveaux cas recensés augmente parfois de plus de 50% en 24 heures. Cette recrudescence est principalement portée par deux nouveaux sous-variants d'Omicron, dont la virulence reste encore à déterminer. Selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), «les scientifiques sud-africains qui ont identifié Omicron à la fin de l'année dernière ont maintenant signalé deux autres sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l'origine d'un pic de cas en Afrique du Sud».Et d'ajouter : «il est trop tôt pour savoir si ces nouveaux sous-variants peuvent causer des formes plus graves de la maladie que les autres sous-variants d'Omicron».
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Fonds africain de développement
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Le président du Ghana, Akufo-Addo, s'est entretenu la semaine dernière avec le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, au State House à Accra. Il a profité de cette occasion pour plaider pour une reconstitution significative du Fonds africain de développement (FAD). Akufo-Addo a souligné que le travail de cet organisme est devenu encore plus essentiel aujourd'hui. Il a évoqué en ce sens les effets de la pandémie de la Covid-19, du changement climatique et, plus récemment, de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. L'objectif, selon lui, est de lever des fonds sur le marché obligataire mondial, afin de jouer un rôle de premier plan dans le financement du développement du continent. La visite d'Adesina au Ghana intervient avant les assemblées annuelles 2022 du Groupe de la BAD, prévues à Accra du 23 au 27 mai. Ces dernières marquent cette année le 50e anniversaire du FAD qui, depuis sa création, a investi plus de 45 milliards de dollars dans les pays à faible revenu et les États fragiles.
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Niger tentative de coup d'état
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Au Niger, six officiers viennent d'être radiés de l'armée, selon une note signée du chef d'état-major des armées. Il s'agit de trois colonels, d'un capitaine et de deux lieutenants. Ces derniers sont accusés de fautes graves et lourdes liées à la tentative présumée du coup d'État survenu la nuit du 30 au 31 mars 2021. Soit 48 heures avant l'investiture du nouveau président élu, Mohamed Bazoum. Selon l'état-major des armées, ces six officiers ont commis de graves écarts en termes de service et contre la discipline militaire. C'est une préoccupation de la hiérarchie de prendre des sanctions disciplinaires, sans préjudice de poursuites judiciaires, ajoute la même source. Il faut rappeler que la tentative de putsch de ces militaires a échoué grâce à la réaction rapide de la Garde présidentielle.
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Esclavage en Mauritanie
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En Mauritanie, la lutte contre l'esclavage gagne du terrain, et ce, grâce à l'assimilation de cette pratique à un crime contre l'humanité dans la Constitution. Selon le rapporteur spécial des Nations Unies chargé des formes modernes d'esclavage, Tomoya Obokata, le pays a fait d'importants progrès dans ce sens. Au cours de sa visite de travail de dix jours en Mauritanie, le responsable onusien a rencontré les autorités et les associations de lutte contre ce fléau. «Mon premier constat, au terme de mission, est que l'esclavage, la servitude et le travail des enfants persistent encore dans le pays. La situation requiert un engagement solide et sincère de tous : du gouvernement, de la société civile et des partenaires de la Mauritanie pour éradiquer le phénomène de l'esclavage. Ces pratiques sont désormais reconnues par les autorités», a-t-il indiqué. En effet, en 2015, une loi criminalisant les pratiques esclavagistes a été votée par le Parlement et des tribunaux spécialisés ont été créés.
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