Alors que les dirigeants africains craignaient que l’aventure de la Russie en Ukraine ne porte un coup dur aux économies du continent, celles-ci ont globalement mieux résisté que prévu même si quelques États se retrouvent proches du dépôt de bilan. L’embrasement social tant redouté du fait de poussées inflationnistes, n’a pas eu lieu. Malgré des marges budgétaires très limitées, du Caire à Prétoria, les gouvernements ont redoublé d’ingéniosité pour préserver le pouvoir d’achat des populations.
C’est peut-être l’une des grandes leçons de cette crise : les pouvoirs africains ont appris à écouter les peuples et surtout, à gérer avec sobriété les ressources publiques. C’est un acquis pour cette nouvelle année qui commence.
Sur le plan économique, les instituts de conjoncture conviennent tous que 2023 devrait être un meilleur cru pour le continent. Au moins 4,7% de croissance attendus. C’est probablement bien plus si l’on intègre l’importance du secteur informel. L’autre bonne nouvelle pour l’Afrique est le dynamisme de ses micro-entreprises, et ce, dans tous les domaines. Contrairement aux apparences, il n’y a pas que les start-ups qui se distinguent sur le continent. Par milliers, les TPE performent dans l’agriculture, l’élevage, les services de proximité, l’entretien automobile, etc. Pour peu qu’ils ne soient pas snobés par les banques et que le risque politique ne les freine, ces fantassins du PIB devraient continuer à porter la création des richesses en Afrique.
En 2023, l’Afrique devrait connaître six présidentielles : le Nigeria en février, la Sierra Leone en juin, le Liberia en octobre, Madagascar en novembre, la République Démocratique du Congo en décembre et le Gabon, au second semestre. Pour certaines de ces échéances, ce sont des rendez-vous à haut risque, voire critiques dans les pays qui n'offrent guère d'alternance apaisée.
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