La perspective de rebond suscitée par l’accélération des campagnes de vaccination contre le Covid-19 un peu partout (mais pas encore en Afrique) constitue une véritable éclaircie en ce début d’année. Mais rien n’est gagné, tempère l’OMS qui prévient qu’il va falloir compter encore pour plusieurs mois avec ce maudit virus.
La convalescence risque d’être très longue pour les économies africaines, confrontées comme jamais à une détérioration des termes d’échanges. Les pays comme l’Angola, le Nigeria, l’Algérie, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Congo-Brazzaville, dont les budgets et le PIB dépendent presque exclusivement des recettes du pétrole, vont connaître encore de très grosses difficultés même à la sortie de la crise liée à la pandémie du Covid. La plus grosse menace est la persistance structurelle de déficits jumeaux, les trous de la balance de paiement et du budget. Pour ces pays, les pertes de revenus à l’export sont évaluées à au moins 65 milliards de dollars en 2020 (source : Policy Center for the New South, Rapport annuel sur l’Afrique). Et l’on peut craindre qu’elles basculent dans une crise de paiement due à l’effondrement des réserves en devise.
Le pompier habituel dans ce cas, le Fonds monétaire international est disposé à aider, mais pas à n’importe quel prix. Sauf miracle, le cours du baril du pétrole qui gravite actuellement autour de 54 dollars, ne devrait pas aller plus haut malgré la coordination amorcée entre l’Opep et les pays non Opep afin de ne pas inonder un marché où la demande est au plus bas. Par ailleurs, il va falloir trouver des ressources pour financer les plans de relance. Or, les caisses sont presque vides pour nombre de pays africains.
L’horizon de sortie de la crise n’est décidément pas le même pour tout le monde. La convalescence de l’après-Covid risque d’être explosive.
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