L’ESSENTIEL DE LA SEMAINE |
Mali médias
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Suspendu définitivement par la Haute Autorité de la communication du Mali, France 24, RFI et MCD de France Médias Monde (FMM) ont fortement contesté cette décision annoncée mercredi dernier. Ainsi, FMM a condamné avec force cette mesure dans un communiqué de presse, affirmant qu’«elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles». La même source a également indiqué que les médias suspendus continueront «à couvrir l’actualité au Mali qui intéresse l’Afrique tout entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde».
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Soudan Darfour
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Dans la région du Darfour, à Krink, habitée majoritairement par la tribu des Massalit, de nouvelles violences ont éclaté depuis une semaine avant de s’étendre vers El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest. Selon la Coordination générale pour réfugiés et déplacés du Darfour, la situation a dégénéré après que des combattants armés issus de tribus arabes ont attaqué des villages Massalit. Une attaque qui est survenue en représailles à la mort de deux membres de leurs tribus. Le bilan le plus lourd a été enregistré dimanche dernier avec «201 morts et 13 blessés», a précisé le gouverneur du Darfour-Ouest Khamis Abkar. Pour Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, les autorités soudanaises doivent mener des enquêtes rapides, complètes, impartiales et indépendantes sur ces attaques et demander des comptes à tous les responsables.
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Cybersécurité
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«Critique pour un développement fiable de l’espace numérique sur le continent». Tel a été le thème d’une conférence de quatre jours tenue à Maurice, qui a été choisi pour abriter le hub africain de cyber-résilience. Ce programme vise à former des expertises africaines pour se protéger des risques de cyberattaques de toutes sortes. Le pays en question a signalé depuis de cette année près de 1.100 incidents dans son cyberespace sous une dizaine de formes. Et le risque n’a cessé de croître avec une hausse de 40% de l’usage des services numériques depuis la pandémie. De plus, Rajnish Hawabhai, directeur technique au ministère de la Technologie, de l’Information, de la Communication et de l’Innovation, a indiqué que certaines cyberattaques affectent aussi l’économie.
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Transition au Burkina et en Guinée
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Le délai que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a donné au Burkina Faso et à la Guinée pour rendre le pouvoir aux civils, sous peine de resserrer ses sanctions contre les deux pays, a expiré le 25 avril 2022. Les militaires au pouvoir en Guinée et au Burkina Faso ont tous deux demandé plus de temps pour, officiellement, poursuivre leurs consultations. Ainsi, les leaders burkinabés ont demandé le 22 avril «un délai supplémentaire par rapport à la date butoir afin de poursuivre les consultations sur diverses questions en suspens». Tandis que les dirigeants de Conakry ont envoyé le ministre des Affaires étrangères de leur pays, le docteur Morissanda Kouyaté, à Accra, au Ghana. Ce dernier a rencontré le dernier jour de l’ultimatum Nana Akufo Ado, président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cédéao, pour revoir l’échéance fixée par la Communauté. Pourtant, ce samedi 30 avril, le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, a annoncé avoir opté pour une durée de transition de « trente-neuf mois » avant de rendre le pouvoir aux civils.
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Paludisme
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Le Niger a approuvé la vaccination des enfants de moins de cinq ans contre le paludisme avec un vaccin révolutionnaire, développé par le géant pharmaceutique britannique GSK. Selon Illiassou Mainassara, ministre nigérien de la Santé, cette maladie a tué 4.000 personnes en 2021, dont la plupart étaient de jeunes enfants, dans ce pays sahélien appauvri. Il a ainsi annoncé que son pays «a donné son feu vert à l’utilisation (…) du vaccin RTS,S/AS01 pour les enfants à partir de la naissance jusqu’à cinq ans». «Ce vaccin arrivera au Niger dans les prochains mois, et nous nous y préparons déjà», a-t-il ajouté. D’après un communiqué du gouvernement, le Niger fait partie des pays approuvés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la campagne anti-paludisme. En octobre 2021, l’OMS a recommandé une «large utilisation» du premier vaccin antipaludéen au monde pour les enfants d’Afrique subsaharienne après avoir examiné un programme pilote mené au Ghana, au Kenya et au Malawi.
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Tunisie énergie
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La facture énergétique de la Tunisie à exploser au mois de mars dernier, alors que le déficit commercial du pays s’est davantage creusé. Cette crise intervient à la suite de la montée des prix des hydrocarbures en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ainsi, bien que le volume global des importations soit encore stable (+0,2%), sa valeur a enregistré une hausse de plus de 10%. Selon l’Institut national des statistiques (INS), le financement des importations des produits énergétiques a atteint +117%. De quoi largement compenser la baisse des importations des produits alimentaires (57,2%), des matières premières et produits semi-finis (-8,4%) et des biens d’équipement (-5,4%). Toutefois, sur l’ensemble du premier trimestre 2022, les volumes des échanges ont augmenté respectivement de 8,8 % pour l’exportation et de 8,7 % pour l’importation par rapport au dernier trimestre de 2021.
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Libye
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Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi dernier une résolution du Royaume-Uni qui prolonge «jusqu’au 31 juillet 2022 le mandat de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul)». Ce mandat n’a été prorogé que de trois mois, car la Russie a refusé, veto en main, toute durée plus longue tant qu’un nouvel émissaire onusien ne sera pas nommé. D’ailleurs, la nouvelle résolution «demande au secrétaire général de nommer rapidement un représentant spécial qui sera basé à Tripoli». Depuis la démission en novembre de l’émissaire slovaque Jan Kubis, le Conseil de sécurité est marqué par une opposition croissante de la Russie à tout accord commun sur la Libye. Plusieurs pays, dont la France, le Brésil et le Gabon, ont dénoncé «l’intransigeance» russe face aux 14 autres membres du Conseil qui voulaient un mandat d’un an.
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Angola pétrole
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Après une importante baisse des recettes enregistrée en 2020, l’Angola a mis en place un plan afin de maximiser les revenus générés par l’exploitation pétrolière. Pour ce faire, le pays mise sur le lancement imminent des activités de sa première plateforme pétrolière dénommée « Lifua A ». Cette dernière est en cours de construction à Cabinda dans le Nord du pays, et sera opérationnelle à partir de juin 2022. Porté par la firme multinationale américaine Chevron, via sa filiale Cabinda Gulf Oil Company Limited (CABGOC), ce chantier est estimé à environ 60 millions de dollars. Il a pour objectif d’exploiter des puits pétrolifères du champ Takula, situé sur le Bloc 0, une concession située au large de la province de Cabinda. Les droits d’exploitation du bloc avaient été renouvelés pour 20 ans supplémentaires, en décembre 2021. L’installation de l’infrastructure générera aussi environ 300 emplois directs.
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Bitcoin
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La République centrafricaine a adopté le Bitcoin comme monnaie officielle, cinq jours après l’approbation d’une loi sur les cryptomonnaies. Faustin-Archange Touadera, le chef de l’État, a annoncé à l’Assemblée nationale être engagé à «soutenir tous les efforts visant à mener à bien ce projet». Dans un communiqué de presse, ce dernier a souligné que «dans une vision progressive tournée vers l’avenir, notre nation doit être en mesure de poursuivre son destin et de rejoindre les rangs de celles qui, non seulement comprennent l’importance de la technologie Blockchain, mais qui s’empressent également de la légiférer». Le texte contraint les agents économiques d’accepter, s’il leur est proposé, des cryptomonnaies comme moyen de paiement et de règlement de l’impôt.
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L’Afrique et Macron
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Après à la réélection d’Emmanuel Macron comme président de la France, certains dirigeants africains ont salué sa victoire, tandis que d’autres ont évoqué les attentes du continent vis-à-vis de lui et de son gouvernement. Le président sénégalais Macky Sall, le président nigérien Mohamed Bazoum, le chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara, ont félicité Macron pour sa réélection, notant qu’ils souhaitent renforcer davantage leurs relations avec l’Hexagone. Même constat du côté du président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, du tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, du rwandais Paul Kagamé, du Centrafricain Faustin Archange Touadéra et du président gabonais Ali Bongo. Ces derniers ont aussi salué la victoire du président et espèrent consolider leurs liens avec la France. En revanche, Marc Ona, figure de la société civile gabonaise et président du mouvement citoyen « Tournons la page International », demande à Emmanuel Macron de rompre avec la Françafrique, et de soutenir les démocraties sur le continent. En Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, secrétaire exécutif du Parti de l’ancien président Henri Konan Bédié, exige une politique plus claire et dictée par les intérêts du continent. Et au Togo, Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, a déclaré : «Nous attendons beaucoup plus de consultations, de discussions avec les dirigeants africains. Un sommet, par exemple, avec la France et les Africains».
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Inflation
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Alors que les pays africains souffrent encore des effets de la pandémie de la Covid-19, ils subissent désormais de plein fouet les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. C’est «un choc qui s’ajoute à un choc», déplore Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). En effet, le continent fait actuellement face à l’augmentation des prix des énergies et des produits alimentaires, provoquée par l’offensive russe. Cette situation exaspère encore plus les tensions inflationnistes qui touchaient déjà la plupart des pays d’Afrique. Selon les perspectives économiques publiées jeudi 28 avril par le FMI, cette «inflation devrait rester élevée dans la région en 2022, à 12,2 %, puis reculer progressivement pour atteindre 9,6 % en 2023».
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Rougeole
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Selon le bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une hausse de 400% de cas de rougeole a été constatée en Afrique durant les trois premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021. Cette explosion est principalement due au retard de la vaccination des enfants, déplore la même source. Ainsi de janvier à mars 2022, près de 17.500 infections ont été recensées sur le continent. Et 20 pays ont signalé des épidémies de rougeole, soit huit de plus en comparaison avec la même période en 2021. L’OMS Afrique a également indiqué que d’autres maladies évitables par la vaccination sont également en augmentation. 24 pays africains ont confirmé des épidémies d’un variant de la polio en 2021, soit quatre de plus qu’en 2020, et 13 ont signalé des épidémies de fièvre jaune, contre neuf en 2020 et trois en 2019. D’après le bureau africain de l’agence onusienne, cette crise sanitaire du continent intervient en raison de la pandémie de la Covid-19. La propagation de ce dernier a submergé les systèmes de santé du continent et a perturbé ses services d’immunisation systématique, entrainant ainsi la suspension de plusieurs autres campagnes de vaccination.
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