En envahissant l’Ukraine après avoir dupé ses pairs qui tentaient une option diplomatique, Vladimir Poutine, 70 ans, montre qu’il n’a jamais ôté ses habits d’officier du KGB (aujourd’hui FSB), les redoutables services secrets russes. D’ailleurs, sous son règne débuté en 1999, le FSB est devenu l’institution-pivot en Russie. Poutine a fait modifier la constitution afin de rester au pouvoir jusqu’en 2035. Il aura alors 84 ans. À Moscou, la question du 3ème mandat qui a mis le feu aux poudres dans plusieurs pays africains, ne se pose même pas. C’est plutôt du 7ème dont il s’agit et sans contestation !
Le choix fait par le maître du Kremlin de régler le différend avec l’Ukraine par la force doit être rejeté par tous les Africains, peuples et dirigeants. La loi de la jungle ne peut tenir lieu de loi internationale. La guerre, ce sont surtout des souffrances, des morts innocentes et de la rancœur entre les peuples. Ceux qui, par anti-américanisme primaire ou par réflexe anti-occidental, trouvent une quelconque excuse au dictateur russe pour l’invasion de l’Ukraine, doivent prendre garde. Car du Nord au Sud, le Continent abrite des poudrières prêtes à s’embraser, chaque pays ayant plus ou moins un contentieux territorial avec le voisin.
Les tensions entre l’Ethiopie et l’Egypte, qui redoute que le « Grand barrage de la Renaissance » construit sur le Nil bleu en Ethiopie, ne menace son approvisionnement en eau, sont plus qu’inquiétantes. Pour Le Caire, le partage des eaux du Nil est une question vitale. Dans l’entourage du pouvoir égyptien, les faucons ont prévenu que «toutes les options étaient sur la table» afin de contraindre l’Ethiopie à des concessions. C’est-à-dire, le recours à la force. Malgré l’échec des tentatives de médiation entre les deux pays, ce différend doit être réglé par le dialogue. L’Afrique n’a pas besoin de poutinisme.
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