Les coups de force des militaires maliens et guinéens, ou la dévitalisation par le chef de l’État des institutions constitutionnelles en Tunisie, ne doivent pas être pris seulement comme un hoquet de la démocratie en Afrique. Ni une quelconque incapacité des peuples du continent à s’approprier ce système d’organisation politique.
Il s’agit avant tout de la faillite des élites politiques de ces pays, des élites irresponsables qui sont tout, sauf des démocrates. Or, on ne peut pas bâtir une démocratie sans démocrates. C’est une évidence.
Petite mise au point, l’auteur de ces lignes n’est pas un partisan de changement de régime par la force, mais comme beaucoup d’observateurs, il ne peut que constater dans les trois cas concernés, l’incurie dont ont fait preuve les gouvernements renversés. En faisant du clientélisme et de la corruption le principal mode de gestion des affaires de l’État, ils ont trahi la confiance que leurs peuples avaient placée en eux. IBK au Mali, Alpha Condé en Guinée et les islamistes d’Ennahda en Tunisie ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Qui sème le vent récolte la tempête.
D’ailleurs, les célébrations de la rue comme le silence de la communauté internationale à leur destitution en disent long. Pour les Maliens, les Guinéens et les Tunisiens, peu importe le moyen utilisé pour se débarrasser de ces régimes incompétents ou la qualité de ceux qui leur succéderont, fussent-ils en treillis. Le plus important, c’est qu’ils apportent des réponses à leurs besoins urgents. Pour la démocratie, on en reparlera.
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