Grand barrage : tension maximale entre l’Egypte et l’Ethiopie
Risque de guerre entre l’Egypte et l’Ethiopie à cause du Grand Barrage de la Renaissance construit sur le Nil bleu. Le Caire n’entend pas laisser Addis-Abeba disposer d’un robinet pour réduire à sa guise le débit du Nil.
L’Afrique peut faire l’économie d’une guerre (et d’une guerre civile) dans la vallée du Nil. L’Ethiopie, où l’on vote cette semaine pour des élections législatives, est sous le feu des critiques des Nations unies en raison du risque de famine dans le Tigré après l’intervention militaire décidée par Addis-Abeba dans cette région du pays. Mais c’est le risque de guerre avec l’Egypte qui préoccupe la communauté internationale. En cause, le barrage pharaonique visant à retenir l’eau du Nil bleu (principal affluent du Nil) que l’Ethiopie a lancé en 2013 et dont le deuxième remplissage prévu cet été représente un casus belli pour l’Egypte. Le Caire, qui revendique une part substantielle de l’eau du Nil qui irrigue historiquement son territoire, s’est assuré le soutien du Soudan (partie prenante), des monarchies du Golfe et des grandes puissances. L’Ethiopie quant à elle est sûre d’être dans son bon droit, et considère le Nil bleu comme sa ressource. Addis-Abeba vise 100% d’électrification du pays à l’horizon 2025, et pour cela le Premier ministre Abiy Ahmed entend respecter le calendrier qu’il s’est fixé. En face, le président égyptien Al-Sissi menace d’user de la force si l’Ethiopie décide d’aller de l’avant sans un accord.
Pour l’Ethiopie, l’accord de 1959 qui octroyait à l’Egypte 55,5 milliards de m3 soit environ deux-tiers du débit du Nil et 18,5 milliards de m3 au Soudan, le reliquat de 10 milliards de m3 étant à répartir entre les autres pays, est caduc. Elle s’est assurée le soutien de plusieurs Etats du Bassin du Nil et un traité a été signé en 2011.
Alors que la rhétorique guerrière des uns et des autres fragilise la paix dans la région, les appels au calme et à la négociation, de la part des Nations unies et de l’Union africaine, n’ont pas permis (pour l’instant) de trouver un accord pourtant indispensable. Bientôt l’heure de vérité…
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