Netanyahu menace le Liban de destructions

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Après avoir revendiqué mardi des tirs de roquette sur des sites militaires et sur la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël, le Hezbollah a menacé d’intensifier ses attaques si les bombardements israéliens se poursuivaient sur le Liban. Hezbollah a également affirmé avoir repoussé des soldats israéliens «infiltrés» dans le sud du Liban près d’une position de la Finul, la force de maintien de la paix de l’ONU. Le mercredi 9 octobre 2024, le Hezbollah a encore tiré des roquettes vers Israël.

Selon le site américain Axios, sur le front avec l’Iran, le président américain Joe Biden doit avoir une conversation téléphonique mercredi avec Netanyahu au sujet des préparatifs pour frapper l’Iran. Ainsi, Israël dit préparer une réponse à l’attaque lancée le 1ᵉʳ octobre par l’Iran avec 200 missiles contre son territoire. Selon le régime iranien, son attaque était une réponse à l’assassinat par Israël de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, et celui à Téhéran du chef du Hamas palestinien Ismail Haniyeh, tué dans une attaque par Israël

Après avoir fortement affaibli le Hamas par des opérations militaires de grande envergure, Israël a déplacé à la mi-septembre l’essentiel de ses opérations au Liban. L’objectif affiché est d’éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban, et de faire cesser ses tirs de roquettes vers le nord d’Israël pour permettre le retour dans cette région d’environ 60.000 habitants déplacés.

Avertissement de Netanyahu

Netanyahu a averti les libanais dans une vidéo en anglais : «Vous avez une occasion de sauver le Liban avant qu’il ne sombre dans l’abîme d’une longue guerre qui provoquera des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza». Et d’ajouter «je vous le dis à vous les Libanais : libérez votre pays du Hezbollah pour que cette guerre puisse se terminer. Nous avons éliminé le Nasrallah, et le remplaçant de Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant».

Par ailleurs, l’offensive aérienne et terrestre qui se poursuit à Gaza, où les troupes israéliennes sont toujours présentes, a détruit des secteurs entiers de l’enclave palestinienne, déplaçant la grande majorité des 2,4 millions d’habitants, provoquant un désastre humanitaire et faisant des dizaines de milliers de morts. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que le Hamas est désormais une organisation meurtrie et blessée.

Depuis le 30 septembre, l’armée israélienne est engagée dans une offensive terrestre dans le sud du Liban avec quatre divisions. En parallèle, elle vise avec des frappes aériennes les bastions du Hezbollah, dans le sud-ouest du pays, bordant la Méditerranée.

Dans la ville côtière de Saïda, à 40 kilomètres au sud de Beyrouth, les bateaux de pêches sont restés à quai. « Nous sommes des pêcheurs sans autre source de revenus et maintenant tout notre travail est arrêté », a témoigné Hamza Sombol, un pêcheur. Dans le même temps, Israël a mené des frappes aériennes sur le sud et l’est du Liban, ainsi que la banlieue sud de Beyrouth, les trois bastions du Hezbollah.

Bilan humain alarmant

Depuis octobre 2023, plus de 2000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.110 depuis le début des bombardements israéliens massifs contre le Hezbollah le 23 septembre. Et plus d’un million de personnes ont été déplacées. Au moins 41.965 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Selon Sarah Davies, responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) depuis le sud de la bande de Gaza, « les habitants de Gaza vivent toujours dans des tentes. Ils ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Ils ne savent toujours pas si leurs maisons sont encore debout. Ils luttent toujours pour nourrir leurs familles chaque jour, pour trouver de l’eau potable, pour trouver l’énergie nécessaire pour continuer à vivre ». Ainsi, malgré le déplacement du cœur de la guerre vers le Liban, la crise humanitaire reste catastrophique dans l’enclave palestinienne GAZA.