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La variole du singe, ou mpox, suscite des inquiétudes croissantes à l’échelle mondiale. Ce virus, initialement limité à certaines régions d’Afrique, connaît une propagation rapide et des mutations inquiétantes. Cette expansion a fait réagir l’Organisation mondiale de la Santé. Lors de sa dernière réunion, le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré le mpox comme une urgence de santé publique de portée internationale.
L’urgence de santé publique de portée internationale est la plus haute alerte que l’OMS peut émettre. C’est-à-dire que même si certains pays ne sont pas encore touchés, ils doivent se préparer à une possible importation du virus. Pour cela, des ressources doivent être allouées pour fournir des vaccins, des médicaments et des tests, surtout aux pays qui manquent de moyens pour gérer la crise. Une réponse coordonnée est essentielle pour éviter une propagation incontrôlée.
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Alors une question se pose : sommes-nous face à une nouvelle maladie ? Eh bien non, puisque la variole du singe a été découverte en 1958 au Danemark chez des singes importés d’Afrique. Elle a été identifiée chez l’humain pour la première fois en 1976 au Congo. Le virus a conduit à des épidémies sporadiques en Afrique, mais l’émergence de nouvelles souches et leur propagation accrue sont des phénomènes récents, notamment depuis 2022, qui suscitent une inquiétude renouvelée.
Selon le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi, les inquiétudes autour de la variole du singe sont amplifiées par plusieurs facteurs clés. D’abord, une explosion de cas a été observée dans divers pays africains, avec une augmentation rapide et importante du nombre de cas. Les pays touchés se multiplient, dépassant les zones traditionnellement endémiques. De plus, le virus semble évoluer avec des mutations qui pourraient accroître sa transmissibilité. Le virus se propage plus facilement et plus rapidement que les souches précédentes.
Un virus qui se propage rapidement
Alors qu’en 2022, le virus touchait principalement les hommes qui entretenaient des relations homosexuelles, la souche actuelle affecte aussi bien les personnes hétérosexuelles que les enfants. Personne n’est épargné ! Et la propagation ne se limite pas aux rapports sexuels ; elle inclut aussi le contact direct entre la peau d’une personne infectée et les muqueuses d’une autre, ainsi que le contact avec des objets souillés. Les modes de transmission se sont diversifiés, facilitant sa propagation.
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Depuis 2023, la variole du singe s’étend bien au-delà des régions endémiques habituelles. Le virus qui était confiné à quelques pays africains, touche désormais 15 pays africains, y compris des pays n’ayant jamais enregistré de cas auparavant. Cette expansion géographique, combinée à une transmission facilitée par des modes de contact diversifiés, aggrave les préoccupations de santé publique. Plus grave, la nouvelle souche du virus est plus mortelle que les précédentes, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à l’inquiétude, souligne le médecin.
Symptômes et mortalité
Le spécialiste explique que les symptômes de la variole du singe débutent généralement avec des céphalées, des douleurs musculaires, des adénopathies (ganglions enflés) dans le cou et d’autres parties du corps, des frissons et une fatigue générale. Par la suite, des lésions apparaissent sous la peau sous forme de bulles remplies de liquide, qui évoluent avec le temps.
Tayeb Hamdi rappelle qu’en 2022, les lésions étaient principalement localisées aux régions génitales. Actuellement, avec la souche en circulation, les lésions peuvent toucher tout le corps, y compris le visage, les mains, les pieds, le tronc, la langue, la bouche, les yeux et la cornée. Ces lésions sont généralisées et ressemblent à celles de la variole humaine, qui a été éradiquée en 1980. Elles sont moins sévères que celles de la variole, mais plus prononcées que celles de la varicelle, qui est plus courante chez les enfants.
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L’expert met en garde par rapport à la gravité de la maladie. La mortalité estimée pour les cas graves est de 3%, Les formes graves de la maladie présentent des taux de mortalité plus élevés chez les enfants (10%) et les adultes (5%). Les complications associées à la variole du singe, telles que les infections secondaires et les lésions graves, témoignent de la gravité de cette maladie.
L’Afrique peine à accéder aux vaccins
Pour contenir cette épidémie en 2022, les pays riches utilisaient les vaccins contre la variole humaine. Ces derniers avaient, en effet, montré une efficacité contre la variole du singe. Alors que l’Afrique, qui n’a pas eu accès à ces vaccins, a continué à faire face à la propagation de la maladie. Toutefois, des médicaments antiviraux sont disponibles et des essais sont en cours pour évaluer d’autres traitements potentiels.
Même si aucun cas n’est encore enregistré, le Maroc, à l’image des autres pays, est susceptible d’importer des cas de variole du singe en raison des voyages internationaux et des échanges commerciaux. Il est essentiel pour le Royaume de mettre en place des mesures de surveillance et de sensibilisation. Cela inclut la formation des professionnels de santé, la mise en place de protocoles de surveillance, et la coopération avec les autres pays pour contrôler la propagation de la maladie. Une veille attentive et des actions préventives permettront de limiter les risques et de protéger la population contre une éventuelle épidémie, conclut le médecin.
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