Accueil / Société

Mpox : le Maroc renforce sa stratégie de veille et de riposte sanitaire

Temps de lecture

Variole du singe. © DR

Face à la menace croissante de maladies infectieuses émergentes, le Maroc renforce son arsenal de défense avec une procédure révisée contre le mpox, autrefois appelé variole du singe. Cette initiative stratégique, qui fait suite à l’apparition de nouvelles souches du virus, vise à accélérer la détection et la réponse face à la survenue d’une éventuelle épidémie. Le plan inclut des lignes directrices pour la surveillance épidémiologique et la gestion clinique, soulignant l’importance de la préparation et de la réactivité dans la prévention des épidémies globales.

Le Maroc a mis en place une nouvelle procédure de veille et de riposte contre le mpox, anciennement connu sous le nom de Monkeypox (traduisez, variole du singe). Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts continus du pays pour surveiller et contrôler les maladies infectieuses sur son territoire. Celle-ci survient dans un contexte où la surveillance sanitaire mondiale est de plus en plus importante pour prévenir les épidémies de maladies émergentes et réémergentes.

La nouvelle stratégie marocaine s’articule autour de plusieurs axes principaux visant à renforcer les capacités de détection précoce et de réponse rapide face à cette maladie virale. Elle inclut l’élaboration de lignes directrices précises pour la surveillance épidémiologique, la confirmation des cas, la gestion clinique des patients, et les mesures de prévention et de contrôle de l’infection.

Le document révise les procédures initialement élaborées en juin 2022, répondant à l’évolution de l’épidémiologie de la maladie et à l’émergence de nouveaux foyers de transmission, notamment dans des pays comme la République Démocratique du Congo. Cette réactualisation est aussi motivée par l’identification de nouvelles souches du virus, dont le clade 1b est particulièrement préoccupant en raison de sa propagation rapide et de sa transmission.

Lire aussi : Mpox : aucun cas détecté depuis des mois

Symptômes variés et évolutifs de la variole simienne

L’incubation de la variole simienne s’étend généralement de 6 à 13 jours, bien qu’elle puisse varier de 5 à 21 jours. Cette maladie, connue pour sa capacité à déclencher une série de symptômes, débute souvent par de la fièvre, des maux de tête, des frissons et une fatigue générale. Chez certains patients, c’est une éruption cutanée qui marque le premier signe de l’infection.

Cette éruption évolue de lésions plates à des vésicules remplies de liquide, souvent source de démangeaisons ou de douleurs. Au fur et à mesure de la guérison, ces lésions se recouvrent de croûtes qui finissent par se détacher. Le nombre de lésions, variant de quelques-unes à plusieurs milliers, peut indiquer la gravité de la maladie, celles-ci pouvant apparaître sur tout le corps, y compris des zones aussi sensibles que les organes génitaux.

Les manifestations de la maladie ne suivent pas toujours un ordre linéaire et peuvent affecter différentes parties du corps simultanément. Un symptôme particulièrement difficile pour certains est le gonflement douloureux du rectum ou les complications urinaires. Curieusement, une minorité de personnes infectées —entre 1,3% et 6,5%— ne présente aucun symptôme visible.

La plupart des patients éprouvent des symptômes d’intensité légère à modérée et se rétablissent complètement après deux à quatre semaines. Les lésions se manifestent fréquemment dans les zones anogénitales et péribuccales, souvent accompagnées de lymphadénopathie.

Traitement et prévention de la variole

En termes de traitement, le Tecovirimat représente le seul antiviral spécifiquement indiqué pour les infections par orthopoxvirus, y compris la variole simienne. D’autres options, telles que le Brincidofovir et le Cidofovir, existent pour les cas plus sévères, mais elles sont associées à des effets secondaires.

Concernant la prévention, la vaccination joue un rôle important et doit être administrée dans les quatre jours suivant l’exposition au virus, pouvant aller jusqu’à 14 jours si aucun symptôme n’apparaît. Ce vaccin est particulièrement recommandé pour les groupes à risque durant les flambées, y compris le personnel de santé, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les personnes avec de multiples partenaires sexuels, et les travailleurs du sexe.

Lire aussi : Mpox : le fabricant danois du vaccin recommande la vaccination des adolescents

Renforcement de la détection et surveillance épidémiologique

La détection précoce est renforcée par des procédures détaillées de notification et de détection des cas au niveau des points d’entrée comme les aéroports et les ports. Un accent particulier est mis sur la détection visuelle des symptômes chez les voyageurs et l’isolement rapide des cas suspects.

Ainsi, le Maroc a renforcé ses protocoles de surveillance épidémiologique, en mettant en place des systèmes pour signaler et vérifier les cas suspects dans toutes les régions du pays. Ces mesures incluent l’amélioration des capacités des laboratoires régionaux, équipés pour diagnostiquer le virus de manière rapide et précise.

Les professionnels de la santé ont reçu des formations spécifiques pour identifier les symptômes de la maladie, qui peuvent souvent être confondus avec ceux d’autres affections virales telles que la variole ou la varicelle. La formation vise également à renforcer les compétences en matière de prélèvement et de manipulation sécurisée des échantillons biologiques.

La gestion des cas confirmés de mpox inclut des protocoles de traitement adaptés et une isolation appropriée des patients pour prévenir la transmission du virus. Les hôpitaux sont équipés de zones dédiées où les patients peuvent être traités en respectant les normes de sécurité et de prévention de l’infection. Les directives cliniques ont été actualisées pour inclure les traitements les plus récents et les plus efficaces disponibles sur le marché international.

Campagnes de sensibilisation et traçage des contacts

La prévention de la propagation du mpox repose également sur des campagnes de sensibilisation destinées au grand public et aux professionnels de la santé. Ces campagnes mettent l’accent sur les mesures d’hygiène, la nécessité de minimiser les contacts étroits avec les personnes infectées et l’importance de signaler rapidement les symptômes suspects aux autorités sanitaires.

Le Maroc a également mis en place des procédures pour le suivi des contacts des cas confirmés. Cette stratégie de traçage est essentielle pour interrompre les chaînes de transmission et contenir l’épidémie de manière efficace. Les personnes identifiées comme ayant été en contact avec des cas confirmés reçoivent des instructions claires sur la manière de procéder à une autosurveillance pour les symptômes et sont encouragées à rester isolées pendant la période d’incubation.

Lire aussi : Mpox : quels risques pour le Maroc et l’Afrique?

Formation continue et coopération internationale contre les maladies infectieuses

Parallèlement à l’amélioration des infrastructures, le Maroc investit dans la formation continue des professionnels de la santé. Des programmes de formation réguliers sont mis en place pour que le personnel médical et paramédical soit toujours au courant des dernières méthodes de diagnostic, de traitement et de prévention des maladies infectieuses. Cette éducation continue est importante pour maintenir un niveau élevé de compétence parmi les professionnels de santé, ce qui est indispensable pour une gestion efficace des épidémies.

La réponse du Maroc à la maladie du mpox ne se limite pas aux frontières nationales. Le pays collabore étroitement avec des organisations internationales de santé publique telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), pour partager les données épidémiologiques et les meilleures pratiques. Cette collaboration permet au Royaume de rester informé des dernières évolutions et innovations dans la gestion de la maladie du mpox et d’autres menaces sanitaires émergentes.

En conclusion, le Maroc, à travers sa nouvelle procédure de veille et de riposte contre le mpox, démontre son engagement à protéger la santé publique et à s’adapter rapidement aux défis posés par les maladies infectieuses dans un contexte mondialisé. Avec des stratégies proactives de surveillance, de réponse, de prévention et de collaboration internationale, le pays se positionne comme un acteur important dans la lutte contre les maladies infectieuses en Afrique du Nord.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Kénitra : nouvelle salle de commandement, sécurité renforcée

Société - Pour améliorer la sécurité et les services aux citoyens, la ville de Kénitra a inauguré une nouvelle salle de commandement.

Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024

L’essor des écoles communales au Maroc

Société - Le réseau des écoles communales au Maroc a connu une croissance remarquable, passant de 226 établissements en 2021 à 329 en 2024.

Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024

Le taux de généralisation de l’éducation préscolaire atteint 83% pour 2024-2025

Société - Le taux de généralisation de l'éducation préscolaire au Maroc a atteint 83% durant l'année scolaire 2024-2025, a annoncé, lundi à Rabat, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada.

Farah Nadifi - 26 novembre 2024

Lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles : lancement de la 22e campagne nationale

Société - La 22e édition de la campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles a été officiellement lancée lundi à Rabat

Farah Nadifi - 26 novembre 2024

Lutte contre la vague de froid : 872.000 personnes concernées pour l’hiver 2024-2025

Société - Laftit a annoncé que le Plan national d'atténuation des effets de la vague de froid ciblera 169.000 ménages dans 2.014 douars.

Rédaction LeBrief - 25 novembre 2024

Maroc-UE : 190 millions d’euros pour la reconstruction d’Al Haouz

Société - Le Maroc et l'UE ont signé une convention de financement d’un montant de près de 2 milliards de dirhams pour Al Haouz.

Rédaction LeBrief - 25 novembre 2024

Mendicité au Maroc : entre répression et réinsertion

Société - Le ministère de l’Intérieur a révélé des chiffres alarmants qui témoignent de l’ampleur du fléau qu'est la mendicité au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 25 novembre 2024

Intoxications alimentaires : un plan national déployé

Société - Le ministère de l’Intérieur a alloué un budget de 10,4 milliards de dirhams pour la création de 130 bureaux de santé publique.

Ilyasse Rhamir - 25 novembre 2024
Voir plus

Réhabilitation des forêts à Kénitra : l’ANEF présente les avancées de la stratégie « du Maroc 2020-2030»

Société - L'Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a organisé une visite de terrain dans la forêt de Maâmoura, située dans la province de Kénitra

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Voyageurs, vous passerez moins de temps à l’aéroport

Société - Le développement des infrastructures permettra de réduire le temps à l'aéroport à moins de 25 minutes.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Handicap : qui a réellement accès à la scolarité ?

Société - Au Maroc, le droit à l’éducation pour tous est inscrit dans la Constitution et soutenu par divers traités internationaux. Pourtant, pour les enfants en situation de handicap (ESH), ce droit demeure dans bien des cas, théorique.

Ilyasse Rhamir - 28 novembre 2024

Alerte météo : fortes averses et chutes de neige prévues de dimanche à lundi

Société - La Direction générale de la météorologie (DGM) a émis un bulletin d'alerte de niveau « orange », annonçant de fortes averses orageuses et des chutes de neige.

Mbaye Gueye - 4 janvier 2025

Alerte météo (vigilance orange) : 40 cm de neige attendus à Midelt, Azilal, Beni Mellal

Société - La DGM annonce des chutes de neige importantes, de samedi à lundi, dans plusieurs provinces du Royaume.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire