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Mpox et varicelle : comprendre les différences pour mieux se protéger

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Variole du singe. © DR

Face à l’émergence préoccupante de la variole du singe (mpox), la ressemblance de ses symptômes avec ceux de la varicelle sème la confusion. Pourtant, derrière des apparences similaires, ces deux maladies diffèrent profondément en termes de manifestations cliniques, d’évolution et de transmission. Le Dr Tayeb Hamdi, expert en politiques et systèmes de santé, explique ces distinctions en mettant en lumière dix différences entre la variole du singe et la varicelle, démystifiant ainsi les similitudes superficielles pour offrir une compréhension claire et précise de ces deux affections.

Bien que la variole du singe (mpox) et la varicelle partagent des manifestations cliniques similaires, notamment des symptômes cutanés, il est important de les distinguer en raison de leurs origines virales et caractéristiques distinctes. Le Dr Tayeb Hamdi nous livre quelques clés pour différencier ces deux affections qui, malgré des présentations similaires, ont des implications très différentes en termes de traitement et de prévention.

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L’évolution des lésions cutanées

Les deux affections, la variole du singe (mpox) et la varicelle, débutent par des symptômes généraux tels que fièvre, maux de tête, fatigue et perte d’appétit, avant de manifester leurs signes distinctifs sur la peau. Cependant, c’est l’évolution des lésions cutanées qui permet de les distinguer.

Selon Tayeb Hamdi, les lésions évoluent en cinq stades bien définis. Tout commence par de petites taches rouges de la taille d’une lentille, appelées macules, qui sont souvent prurigineuses. Ces macules se transforment ensuite en papules légèrement surélevées. La troisième phase voit ces papules se transformer en vésicules, de petites cloques remplies d’un liquide clair. Au quatrième stade, le liquide dans ces vésicules devient opaque et forme des pustules. Enfin, la vésicule s’affaisse en son centre et se recouvre d’une croûte qui finira par tomber, un processus connu sous le nom de desquamation.

Cette progression des symptômes cutanés est essentielle pour diagnostiquer correctement l’une ou l’autre des maladies et orienter le traitement approprié.

Différences dans les symptômes et la progression

Le mpox et la varicelle présentent initialement les mêmes symptômes, mais diffèrent en progression et en démographie des personnes affectées. Dans le mpox, la fièvre est prononcée, accompagnée de frissons, maux de gorge, toux, douleurs musculaires et un gonflement des ganglions lymphatiques —ces derniers ne se manifestent pas dans la varicelle. Les lésions cutanées du mpox, affectant également les paumes et les plantes des pieds, sont plus grandes, plus profondes, et considérablement plus douloureuses et prurigineuses que celles de la varicelle.

En termes d’évolution, les lésions du mpox apparaissent en une seule poussée, où toutes atteignent le même stade simultanément. Celles de la varicelle se développent en plusieurs vagues, permettant de voir différentes phases de l’évolution des lésions chez un même individu. La durée du mpox s’étend souvent de deux à quatre semaines, contrairement à la varicelle qui guérit généralement en une dizaine de jours.

Démographiquement, la varicelle touche majoritairement les enfants de moins de 10 ans, et rarement les adultes, alors que la nouvelle souche de mpox affecte à la fois les adultes et les enfants. Environ 7% des cas de mpox sont asymptomatiques, mais peuvent toujours transmettre le virus, ce qui nécessite des considérations particulières pour le contrôle de la propagation.

Lire aussi : Mpox : le fabricant danois du vaccin recommande la vaccination des adolescents

Transmission et prévention

Le virus de la varicelle se transmet exclusivement par voie respiratoire, tandis que le mpox peut infecter par les voies respiratoires, le contact avec des muqueuses ou des lésions cutanées. Il diffère en cela de la varicelle qui n’est pas transmise sexuellement. Pour se prémunir de l’affection au mpox, il est important d’éviter tout contact avec les personnes infectées, leurs animaux, objets personnels ou surfaces touchées. En revanche, la vaccination représente la méthode de prévention la plus efficace contre la varicelle.

Les traitements pour ces virus sont principalement symptomatiques, incluant des soins locaux et des antidouleurs jusqu’à guérison. Cependant, un antiviral spécifique est disponible pour les cas graves de mpox. Sur le front des vaccins, ceux contre la varicelle sont largement accessibles, sûrs et recommandés pour les enfants de plus de 12 ans qui n’ont pas encore été infectés. Pour le mpox, deux vaccins ont été approuvés, mais leur disponibilité mondiale reste limitée et ils sont principalement utilisés dans des situations spécifiques.

Ces distinctions entre les maladies mettent en lumière les besoins spécifiques en matière de prévention et de traitement, qui sont essentiels pour contrôler leur propagation et protéger les populations exposées.

Mpox, une menace plus létale que la varicelle

Alors que la varicelle présente un taux de mortalité extrêmement bas, le mpox se révèle, lui, plus létal. Le taux de mortalité est estimé à 3,6% dans la population générale et s’élève à 10% chez les enfants, reflétant une menace pour certaines tranches d’âge.

Le mpox, membre de la famille des orthopoxvirus, est lié au virus de la variole, mais s’en distingue nettement. Ce virus peut infecter à la fois l’Homme et plusieurs espèces animales, ce qui le rend particulièrement complexe à contrôler. À l’inverse, la varicelle est provoquée par un herpès virus, qui n’a que l’Homme comme réservoir. Les périodes d’incubation des deux maladies diffèrent également : de 5 à 21 jours pour le Mpox, contre 4 à 7 jours pour la varicelle, ce qui influence les stratégies de réponse et de contrôle des infections.

Lire aussi : Mpox : quels risques pour le Maroc et l’Afrique?

Immunité et réactivation virale

Concernant l’immunité, les individus ayant survécu au mpox pourraient bénéficier d’une protection longue durée contre le virus. En comparaison, le virus de la varicelle persiste à vie dans les cellules nerveuses du corps humain, pouvant se réactiver sous forme de zona chez certaines personnes. Cette différence souligne non seulement les variations dans la nature de ces virus, mais aussi dans les impacts à long terme qu’ils peuvent avoir sur la santé humaine.

Ces aspects soulignent l’importance de comprendre les caractéristiques spécifiques de chaque virus pour mieux préparer les réponses de santé publique et informer les populations sur les risques et les précautions à prendre.

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