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Parmi les nouvelles sanctions envisagées à l’encontre de la Russie, en réponse à l’offensive qu’elle mène en Ukraine, la limitation voire l’interdiction totale, pour les ressortissants russes, de circuler au sein de l’espace Schengen. Le Kremlin a mis en garde l’Union européenne, ce mardi, promettant que la Russie prendra des mesures de rétorsion si les Vingt-sept s’accordent à appliquer une telle mesure. «Une telle décision ne saurait rester sans réponse», a dit, sans plus de précision, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, appelle farouchement depuis un mois les Occidentaux à fermer la porte aux Russes afin qu’ils vivent «dans leur propre monde jusqu’à ce qu’ils changent de philosophie». Un isolement présenté comme «la seule façon d’influencer Vladimir Poutine».
«En répliquant, il faudra faire en sorte de servir au mieux nos intérêts et protéger les intérêts de nos citoyens. Nous ne savons pas encore quelles mesures» les Européens prendront, a ajouté Dmitri Peskov. «Petit à petit, Bruxelles comme les capitales européennes affichent un manque total de jugement. (…) Cette irrationalité, qui frôle la folie, permet à de telles mesures [sur les visas] d’être débattues».
Cet avertissement intervient alors que la sanction divise les Vingt-sept. «Nous savons qu’il y a des points de vue différents parmi les Européens, nous suivrons cela de près. C’est une décision très grave qui pourrait être prise contre nos citoyens et une telle décision ne saurait rester sans réponse», a déclaré Dmitri Peskov. Certains pays veulent interdire l’Europe aux touristes russes, quand d’autres préfèrent une mesure plus symbolique comme la suspension d’un accord prévoyant des facilités pour la délivrance de visas à certaines catégories de Russes.
Plusieurs ressortissants russes font déjà l’objet d’une interdiction d’entrer en Europe. Depuis le 25 février, la République tchèque n’octroie plus de visas aux citoyens russes. Plus de 1.200 responsables ont été déclarés persona non grata. Un accord UE-Russie qui facilitait la délivrance de visas de court séjour a été partiellement suspendu.
Toutefois, d’autres pays ont décidé d’être plus ferme. Prague, actuellement à la présidence tournante du conseil de l’UE, plaide à présent pour une interdiction totale des visas russes à l’échelle de l’UE. L’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Finlande, le Danemark, la Norvège et la Pologne, qui pour bon nombre d’eux ont, très tôt, cessé toute délivrance de visas aux citoyens russes, défendent à ses côtés l’entrée en vigueur de cette restriction..
Pour sa part, Bruxelles reste sceptique. Ce «n’est pas une bonne idée», estime le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel. Paris, Berlin, la Grèce et Chypre se sont également prononcés contre l’interdiction des visas russes. «Nous devons livrer une bataille stratégique pour ‘le cœur et l’esprit’ de la population russe – du moins la partie qui n’a pas encore totalement perdu le contact avec ‘l’Ouest’». Le chancelier allemand, Olaf Scholz, évoque notamment les difficultés que rencontreraient «tous les gens qui fuient la Russie parce qu’ils sont en désaccord avec le régime russe». Ces derniers ne doivent pas être «punis» pour avoir eu le courage de «s’élever contre ce régime», a fait valoir la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, en marge d’un séminaire gouvernemental.
Le gouvernement allemand a, ainsi, proposé ce mardi un compromis limitant une suspension à l’accord sur la facilité de visas et aux visas à entrées multiples. «Je pense que cela peut être une très bonne voie de dire clairement que nous suspendons les accords sur la facilitation des visas, que nous ne délivrons plus de visas multiples ou de visas de plusieurs années», a estimé la ministre. Selon elle, l’objectif doit donc être de «rassembler les différents points de vue» au sein de l’UE et de trouver une solution européenne commune.
Le débat pour savoir s’il faut, ou non, suspendre ces visas sera au cœur des discussions entre les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE qui se réunissent – en conseil informel -, mardi et mercredi, à Prague. Les Vingt-Sept pourraient se rabattre sur une solution de compromis, proposée initialement par Helsinki. En cas de désaccord, la Lituanie a d’emblée évoqué la mise en place d’une «solution régionale».
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