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Ce sont des chiffres encourageants, ceux dévoilés par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) relatifs à l’exercice 2021. L’office précise que l’éolien et le solaire ont généré 17,1% de l’électricité nationale en 2021 contre 16% en 2020. Ce pourcentage exclut l’hydraulique, mais place le Maroc en pole position dans la production d’énergie propre en Afrique et sa performance dépasse même la moyenne mondiale (10,3%). L’organisme public dirigé par Abderrahim El Hafidi précise qu’en 2021, la puissance installée en éolien et en solaire s’est élevée à 2.297 mégawatts (MW), contre 2.181 MW un an auparavant. Une augmentation réalisée grâce à la centrale solaire Noor Tafilalet et au parc éolien Oualidia.
Le Maroc s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45,5% à l’horizon 2030. D’autre part, notre pays a élaboré en 2021 une stratégie bas carbone 2050, avec comme ambition de réussir le pari du « Maroc champion de l’énergie compétitive et verte » d’ici 2035. Ceci passe par l’atteinte d’une part de 40% des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie. Ce qui semble à la portée au vu des derniers chiffres publiés par l’ONEE.
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Le potentiel de l’hydrogène vert
Il va sans dire que le Maroc est un pays « pionnier » en matière d’énergies renouvelables dans la région. Le Royaume veut aussi profiter pleinement du potentiel de l’hydrogène vert, une alternative écologique aux combustibles fossiles. Ainsi, le gouvernement est en train d’étudier la possibilité d’exporter cette énergie propre via un éventuel pipeline.
La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle nécessitent des solutions rapides. Selon les spécialistes, le Maroc est largement qualifié pour devenir « un acteur clé » dans le développement de l’hydrogène vert, en raison de sa situation géographique, de ses interconnexions énergétiques et de ses ressources renouvelables. Pour se hisser au niveau de leader dans ce domaine, le Maroc a entrepris plusieurs actions pour le développement de cette filière énergétique. Une Commission nationale de l’hydrogène vert a été créée, réunissant des acteurs publics et privés, une étude pour l’élaboration de la feuille de route de l’hydrogène vert a été lancée et un programme intégré pour la production d’ammoniac vert a été développé, en redéployant les énergies renouvelables.
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Lourde dépendance des importations
Les importations couvrent près de 90 % des besoins énergétiques du Royaume avec une prédominance des énergies fossiles. Cette dépendance énergétique, face à des besoins croissants, a poussé l’État à opter pour un mix énergétique et à diversifier les sources d’approvisionnement. Aujourd’hui, les produits pétroliers se taillent la part du lion avec 57,5% tandis qu’au niveau mondial, la contribution moyenne des produits pétroliers est de l’ordre de 31%. Quant au charbon, sa part est passée de 8% en 1980 à près de 28,5% en 2019 avec la mise en service de plusieurs nouvelles centrales électriques. Enfin, le gaz naturel est relativement moins important et ne représente que 3,7%.
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Entrée du Maroc sur le marché international du GNL
Après l’arrêt de l’approvisionnement du Maroc en gaz algérien en 2021, notre pays s’est tourné vers d’autres fournisseurs de Gaz naturel liquéfié (GNL) et a profité du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) en flux inversé pour recevoir les premières quantités de GNL américain via l’Espagne. Selon Francis Perrin, Senior fellow au Policy center for the new south (PCNS), «L’Espagne et le Maroc se sont entendus pour utiliser une partie du GME dans l’autre sens, c’est-à-dire de l’Espagne vers le Maroc. Cette utilisation a été effective pour la première fois à la fin juin 2022, ce qui a permis au Maroc d’importer du gaz naturel à partir de gaz naturel liquéfié (GNL) arrivé en Espagne où il a été regazéifié». Le gouvernement négocie actuellement deux contrats, qui couvriront une période entre cinq et dix ans. Il faut savoir que le marché du GNL renforcera davantage la sécurité énergétique du pays et permettra même au Maroc d’assurer sa souveraineté énergétique. Les terminaux en cours de réalisation, notamment celui de Nador West Med, offriront des capacités de stockage non négligeables.
Pleins feux sur le Gazoduc Nigeria-Maroc
Le Nigeria fait partie des gros producteurs de gaz naturel. Le Maroc a noué un partenariat exceptionnel avec ce pays fin 2016 pour la réalisation d’un gazoduc transatlantique. L’avancement de ce projet est aux stades du montage financier et technique. Jeudi à Rabat, un nouveau pas a été franchi pour la concrétisation du projet du plus grand gazoduc offshore au monde (6.000 km). Un mémorandum d’entente a été paraphé par la National nigerian petroleum company limited (NNPC), l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
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Le texte signé «confirme l’engagement de la CEDEAO et l’ensemble des pays traversés à contribuer à la faisabilité de cet important projet», précise un communiqué conjoint. Ce projet, voulu par le roi Mohammed VI et le président nigérian, Muhammadu Buhari, s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par une forte demande internationale de gaz. Plusieurs pays, notamment européens, cherchent à réduire leur dépendance envers les livraisons russes. Le futur pipeline traversera 13 pays africains le long de la côte atlantique et alimentera les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali, selon le communiqué. Il doit permettre l’acheminement de plus de 5.000 milliards de mètres cubes de gaz naturel jusqu’au Maroc avec une connexion directe via le GME au réseau gazier européen.
Et le citoyen dans tout ça ?
Si le prix du kWh n’a pas augmenté cette année au Maroc, les prix des carburants à la pompe ont atteint des sommets historiques. Cette semaine, le prix sont restés stables, avoisinant les 15 DH le litre malgré une baisse observée sur les marchés internationaux. Le prix de 7 DH le litre de gasoil et 8 DH le litre d’essence font partie du passé.
Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a même avancé qu’ils ne seront plus pratiqués au Maroc. En sa qualité de membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI), Baitas a refroidi les participants à l’université d’été du parti de la colombe organisé le samedi 10 septembre à Agadir. Selon lui, le retour aux anciens prix implique que l’État injecte 60 milliards de dirhams de subventions, ce que le gouvernement n’est pas près de faire. Même son de cloche du côté du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui a tenu à rappeler l’effort fourni par l’exécutif, expliquant que le budget de la Caisse de compensation est passé de 16 à 32 milliards de dirhams cette année, dont 17 milliards pour stabiliser le prix de la bonbonne de gaz (vendue à 40 DH au lieu de 140 DH).
Quel sort réserve-t-on à la raffinerie Samir ?
Alors que la réactivation de la raffinerie de Mohammedia pourrait améliorer grandement le champ de manœuvre du Maroc en matière d’énergie pétrolière, les RNIstes s’entêtent et écartent tout redémarrage. Pour les dirigeants du parti de tendance libérale, la Samir ne pourra pas combler le manque en matière de produits énergétiques. De plus, ils listent les préalables et obstacles infranchissables pour que la raffinerie reprenne ses activités. Les syndicats n’ont pas tardé à répondre à ces « allégations ».
Pour le Front national pour le sauvetage de la Samir (FNSS) et le Syndicat national des industries du pétrole et du gaz (SNIPG), l’argumentaire des RNIstes ne tient pas la route. Ils accusent le parti au pouvoir d’ignorer les fondements de la procédure de liquidation judiciaire ainsi que les enjeux de la raffinerie en termes d’allègement du coût de la facture énergétique et des prix des produits pétroliers. Selon les organisations syndicales, le redémarrage de la Samir coûtera quelque 200 millions de DH (MDH) alors que le coût du raffinage est passé de 30 centimes à 3 DH le litre. Un surplus payé par le consommateur marocain.
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Le Maroc a franchi de grands pas dans la réalisation de sa feuille de route énergétique. Mais pour plus d’efficacité, il faudrait que l’ensemble des acteurs institutionnels travaillent de concert. Selon les acteurs du secteur de l’énergie, Dr Leila Benali est la mieux placée pour diriger ce département clé au vu de son expertise connue et reconnue à l’international, mais elle doit exercer pleinement ses prérogatives, loin de toute pression politique. Aussi, il est urgent de clarifier le statut du président du directoire de MASEN (Moroccan agency for sustainable energy), Mustapha Bakkoury. Ce dernier a disparu des radars depuis qu’il lui a été interdit de quitter le territoire fin mars 2021. Enfin, le Conseil de la concurrence doit livrer son verdict définitif concernant l’épineux dossier des ententes anticoncurrentielles sur le marché des hydrocarbures. Quant à la raffinerie Samir, le dossier de son éventuelle relance semble dépasser tout le monde. Sa dette, estimée à 40 milliards de DH (MMDH), le coût de la mise à niveau de ses équipements et le règlement de la situation de son personnel, sont autant de questions auxquelles aucun responsable ne veut s’attaquer… Pourtant, le mix énergétique passe par la bonne gouvernance d’un secteur assez complexe et difficile à comprendre, mais surtout opaque pour le citoyen lambda.
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