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Migrations : une source de développement à exploiter

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Un nouveau rapport de la Banque mondiale souligne la nécessité de mieux gérer les migrations. Il fournit également un cadre permettant aux décideurs politiques de le faire. En renforçant l’adéquation des compétences des migrants avec la demande dans les sociétés de destination, en protégeant les réfugiés et en réduisant le besoin de mouvements de détresse, la migration peut être une force puissante pour la prospérité et le développement.

La migration est désormais un enjeu pressant pour le développement dans le monde. Les tendances démographiques divergentes et l’impact croissant du changement climatique aggravent les conséquences des écarts de bien-être, des conflits et de la violence.  Alors que les gouvernements poursuivent leurs efforts pour assurer une croissance durable et solidaire au milieu de crises multiples, la migration, si elle est bien gérée, peut être un véritable moteur de développement. Elle peut procurer des bénéfices aux migrants et aux pays d’origine et de destination.

Un nouveau rapport de la Banque mondiale souligne la nécessité de meilleures politiques migratoires pour contribuer à stimuler la prospérité dans tous les pays. Intitulé « Rapport sur le développement dans le monde 2023 : Migrants, réfugiés et sociétés », le document indique que les populations du monde entier vieillissent à un rythme sans précédent, ce qui rend de nombreux pays de plus en plus dépendants de la migration pour réaliser leur potentiel de croissance à long terme. Le rapport identifie cette tendance comme une occasion unique de faire en sorte que la migration fonctionne mieux pour les économies et les personnes.

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La migration, un moteur de prospérité

Selon le rapport, les pays riches, ainsi qu’un nombre croissant de pays à revenu intermédiaire, sont confrontés à une démographie déclinante, ce qui intensifie la concurrence mondiale pour les travailleurs et les talents. Pendant ce temps, la plupart des pays à faible revenu devraient connaître une croissance démographique rapide, les mettant sous pression pour créer plus d’emplois pour les jeunes.

D’après le directeur général senior de la BM, Axel van Trotsenburg, «la migration peut être un puissant moteur de prospérité et de développement». «Lorsqu’elle est gérée correctement, elle profite à tous dans les sociétés d’origine et de destination», estime-t-il.

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Diminution de la population en âge de travailler

Au cours des prochaines décennies, le pourcentage d’adultes en âge de travailler diminuera fortement dans de nombreux pays.

Par exemple, la population espagnole, qui est actuellement de 47 millions d’habitants, devrait baisser de plus d’un tiers d’ici 2100. Quant à la proportion de personnes âgées de plus de 65 ans dans ce pays, elle devrait passer de 20% à 39% du total, selon le document.

Des pays comme le Mexique, la Thaïlande, la Tunisie et la Turquie pourraient bientôt avoir besoin de plus de travailleurs étrangers parce que leur population n’augmente plus. Au-delà de ce changement démographique, les facteurs qui poussent à émigrer évoluent également, rendant les mouvements transfrontaliers plus diversifiés et plus complexes, souligne l’institution financière internationale.

Le changement climatique menace de stimuler les flux migratoires

Aujourd’hui, il existe des pays de destination et d’origine à tous les niveaux de revenu, beaucoup tels que le Mexique, le Nigéria et le Royaume-Uni étant à la fois des points de départ et d’arrivée de migrants. Le nombre de réfugiés a quasiment triplé au cours de la dernière décennie. De son côté, le changement climatique menace de provoquer plus de migrations. Jusqu’à présent, la plupart des mouvements attribuables au climat se sont produits à l’intérieur des pays, mais environ 40% de la population mondiale (soit 3,5 milliards de personnes) vivent dans des endroits fortement exposés aux incidences climatiques, ajoute le rapport.

Non seulement les approches actuelles ne parviennent pas à maximiser les avantages potentiels de la migration en matière de développement, mais elles causent également de grandes souffrances aux personnes qui émigrent dans des conditions de détresse. Environ 2,5% de la population mondiale (ou 184 millions de personnes), dont 37 millions de réfugiés, vivent actuellement en dehors de leur pays de nationalité. La majeure partie, soit 43%, se trouve dans des pays en développement, affirme la même source.

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Urgence de mieux gérer la migration

Le rapport souligne l’urgence d’une meilleure gestion des migrations. L’objectif des responsables politiques devrait être de renforcer l’adéquation des compétences des migrants avec la demande dans les sociétés de destination, tout en protégeant les réfugiés et en réduisant le besoin de déplacements en détresse. Le rapport met à la disposition des décideurs un cadre sur la manière de procéder.

Pour les pays d’origine, l’institution de Bretton Woods souligne qu’ils devraient faire de la migration de la main-d’œuvre un élément explicite de leur stratégie de développement. Ils devraient aussi réduire les coûts des envois de fonds, faciliter le transfert de connaissances de leur diaspora, en plus de renforcer les compétences en forte demande à l’échelle mondiale. Le but est de permettre à leurs citoyens d’obtenir de meilleurs emplois lorsqu’ils émigrent, d’atténuer les effets négatifs de la fuite des cerveaux et de protéger leurs ressortissants à l’étranger, puis les soutenir à leur retour.

S’agissant des pays de destination, ils devraient encourager la migration là où les compétences apportées par les migrants sont très demandées, faciliter leur inclusion et faire face aux impacts sociaux qui suscitent des inquiétudes parmi leurs citoyens. Ils devraient permettre aux réfugiés de se déplacer, de trouver des emplois et d’accéder aux services nationaux partout où ils sont disponibles.

Enfin, la coopération internationale est essentielle pour faire de la migration un puissant moteur de développement. La coopération bilatérale peut renforcer l’adéquation entre les compétences des migrants et les besoins des sociétés de destination. Des efforts multilatéraux sont donc nécessaires pour partager les coûts de l’accueil des réfugiés et pour faire face à la migration en détresse.

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