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Migration : le Maroc, point de départ… et de chute ! (Rapport)

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DR Depositphotos © immigration people walk under world map background .vector illustration

Souvent vu comme un passage vers l’Union européenne, le Maroc a attiré bon nombre de migrants, surtout en provenance d’Afrique subsaharienne. A présent, les migrants élisent domicile au Royaume. Selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Maroc est l’un des principaux pays émetteurs de flux migratoires.

La migration en Afrique n’est pas toujours celle que l’on croit. Elle ne se fait pas que dans un seul sens. Si le Maroc a accueilli bon nombre de migrants subsahariens, les Marocains, aussi, font leurs bagages en direction des pays africains. La migration actuelle présente des tendances intéressantes, surtout concernant le Maroc, considéré, par le rapport de l’OIM comme l’un des principaux pays d’où partent les migrants en masse, qu’ils soient Subsahariens, ou Marocains.

Le rapport s’est attardé sur les différentes migrations et sur la typologie des migrants eux-mêmes. En examinant de plus près ces aspects, il est possible de mieux comprendre les dynamiques migratoires dans la région.

Une prédominance masculine

D’une part, la répartition des migrants selon le sexe, dans les principaux pays de destination en Afrique, est assez équilibrée, avec des différences légères entre les pays. Toutefois, dans la région, la Libye se distingue avec une prédominance significative des migrants masculins par rapport aux migrants féminins. De même, dans les dix principaux pays d’origine en Afrique, à l’exception notable de l’Égypte, qui est le principal pays d’origine de la région, on observe une proportion nettement plus élevée de migrants masculins par rapport aux migrantes.

Lire aussi : 2023 : plus de 6.600 migrants, disparus ou morts, pour rejoindre l’Espagne

Un indicateur permet de reconnaître un pays émetteur de flux migratoires : les envois de fonds internationaux. Ces derniers jouent un rôle crucial dans l’économie de l’Afrique du Nord, fournissant d’importantes sources de devises étrangères à plusieurs pays. La pandémie de COVID-19 a renforcé l’importance de ces envois, notamment après la diminution des recettes touristiques, essentielles pour des pays comme le Maroc. En 2022, l’Égypte aurait reçu, selon le rapport, plus de 28 milliards de dollars américains en envois de fonds, se classant au septième rang mondial des pays bénéficiaires, après l’Inde, le Mexique, la Chine, les Philippines, la France et le Pakistan. Le Maroc, qui figure parmi les 20 principaux pays bénéficiaires de transferts internationaux de fonds dans le monde, aurait reçu plus de 11 milliards de dollars américains en 2022, représentant 8% de son PIB

Le réchauffement climatique

L’Afrique du Nord est également confrontée à des défis majeurs liés au changement climatique, avec des événements à déclenchement rapide et lent entraînant d’importants déplacements de population ces dernières années. Le réchauffement climatique et la diminution des précipitations ont un impact particulièrement fort dans des pays tels que le Maroc, la Libye et l’Algérie. Ces changements climatiques ont des répercussions sur l’agriculture et la production alimentaire, exacerbant la pénurie d’eau et pouvant intensifier les conflits existants.

« En l’absence d’actions tangibles sur le climat et le développement, des millions de personnes en Afrique du Nord pourraient être contraintes de se déplacer à l’intérieur de leur pays en raison du changement climatique ».

Rapport Groundswell de la Banque mondiale en 2021

Des pays comme le Maroc et l’Algérie ont connu des déplacements importants provoqués par des sécheresses et des incendies de forêt. À fin 2022, les incendies de forêt ont entraîné 9.500 déplacements dans certaines parties du nord du Maroc, et la même année, 2.000 déplacements, également dus à des incendies de forêt, ont été enregistrés dans le nord-est de l’Algérie.

Impact des migrations

La migration irrégulière en provenance d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale vers l’Europe constitue également une réalité importante, avec des risques élevés pour les migrants qui entreprennent des voyages, trop souvent, dangereux. Les abus sont fréquents le long des routes migratoires, en particulier au niveau du Sahara et lors des traversées maritimes vers l’Europe.

Lire aussi : Migrations : une source de développement à exploiter

La migration irrégulière depuis l’Afrique de l’Ouest et centrale se produit souvent le long de la route méditerranéenne centrale (traversées maritimes depuis les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient principalement vers l’Italie), la route méditerranéenne (composée de plusieurs sous-routes reliant le Maroc et l’Algérie à l’Espagne) et la route atlantique ouest-africaine (des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest et du Maroc aux îles Canaries en Espagne).

En 2022 seulement, près de 2.800 décès et disparitions sur ces routes, bien que ces chiffres soient probablement sous-estimés en raison des opérations de recherche et de sauvetage limitées.

Plus de 29.000 ressortissants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont arrivés en Europe via ces différentes routes en 2022, la plupart (58%) arrivant en Italie, 17% en Espagne, 21% à Chypre et à Malte, et 4% en Grèce.

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