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Le Polisario a annoncé, lors d’une cérémonie organisée la semaine dernière aux camps de Tindouf, l’intention de mener de nouvelles «opérations commando». Mohamed El Ouali Akik, « chef de l’armée » du front, a cité plusieurs villes, notamment «Dakhla, Laâyoune, Smara et Boujdour», comme éventuelles cibles.
Ces menaces, concernant deux villes stratégiques pour le Maroc qui comptent plusieurs représentations diplomatiques, ne sont pas anodines. Les villes de Dakhla et Laâyoune ont connu une forte dynamique diplomatique ces derniers mois. L’inauguration des consulats de pays arabes et africains a ainsi suscité l’ire des ennemis de l’intégrité territoriale marocaine.
Pour comprendre davantage les enjeux de ces menaces, la rédaction de LeBrief a contacté Driss Aissaoui, expert en politique. Il nous explique que «le front Polisario a habitué le Maroc et la communauté internationale à faire des déclarations de ce genre. Comme c’est une confrontation qui dure pratiquement depuis un peu plus d’un demi-siècle, on ne peut plus donner de crédit à ce genre de déclarations». Il ajoute qu’aujourd’hui, 25 pays ont ouvert leurs consulats entre Dakhla et Laâyoune, et «nous avons également une reconnaissance à l’échelle internationale, concernant le contrôle marocain sur ses différents territoires. Les États-Unis ont pareillement pris une initiative extraordinaire, d’abord en reconnaissant l’autorité du Royaume sur les provinces sahariennes et, ensuite, en ouvrant un consulat général à Dakhla».
En outre, la reconnaissance de l’autonomie du Sahara marocain par certains pays européens, notamment l’Espagne, a de même suscité les réactions des «anti-souveraineté marocaine».
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Polisario : utiliser les menaces pour une « déstabilisation psychologique »
Selon Driss Aissaoui, le Polisario dit qu’il a l’armement et est prêt à attaquer. En revanche, «c’est l’Algérie qui le défend et le soutient». Dans ce dossier, il faut se pencher aussi sur l’Algérie qui a logé le Polisario sur son territoire, précisément à Tindouf, et qui a déployé un effort monumental pour protéger ce groupe séparatiste. «Les menaces, qu’elles soient réelles ou théoriques, ne datent pas d’hier, et le Polisario ne peut pas en faire plus, sinon il aurait attaqué depuis très longtemps», souligne-t-il.
Par ailleurs, le Maroc est un pays surveillé et se caractérise par sa stabilité «qui n’a pas de prix», estime Aissaoui. «Les guerres d’abord, c’est sur le plan psychologique. Le Polisario essaie de déstabiliser le Maroc en avançant ce genre de menaces».
Pour répondre à ces provocations, le Maroc mobilise les forces armées, qui sont déjà en place, pour surveiller les régions. Donc cette réaction marocaine souligne les actions menées par les autorités compétentes, éclaire-t-il. Il ajoute que «les Marocains sont prêts à se défendre face à n’importe quelle menace». Mais, le Maroc a toujours voulu recourir à la négociation, privilégiant le dialogue, même du temps de feu le roi Hassan II.
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Faut-il redouter l’alliance du Polisario avec les groupes terroristes du Sahel ?
Au Maroc, la stabilité nationale est une sacralité. La montée en puissance des groupes terroristes dans les régions du Sahel inquiète de plus en plus les pays limitrophes. En revanche, notre intervenant explique que «si l’on veut défendre la stabilité, que ce soit dans les provinces sahariennes ou d’autres régions, il faut lutter contre tous ces éléments et ces terroristes armés, qui sèment la zizanie». En effet, le Maroc a toujours eu une avance par rapport aux autres pays à ce sujet.
Driss Aissaoui éloigne d’ailleurs l’idée d’une attaque terroriste dans les provinces sahariennes. «C’est peut-être le cas au Mali et d’autres pays de l’Afrique. Mais pour le Maroc, tout est mis en place pour que le contrôle soit effectif sur toutes les localités sahariennes. Pour l’instant, je ne pense pas que nous avons des soucis à nous faire sur ce plan là».
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