Crédit: DR
Au Maroc, la contrefaçon de médicaments est un grave problème de santé publique, alimenté par les réseaux sociaux et l’ignorance des consommateurs. Ces produits, souvent vendus sans consultation ni diagnostic, promettent des guérisons miracles à bas prix mais contiennent des substances de mauvaise qualité ou inappropriées. Cela entraîne des complications, allant de l’aggravation des maladies à la mort. Le confinement a favorisé ce commerce illégal, profitant de la peur et du désespoir de plusieurs.
Un réseau au service du gain et aux dépens de la santé publique
«C’est une industrie très rentable! 1 dollar investi pourrait rapporter jusqu’à 500 dollars de gain», s’alarme Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. L’expert ajoute que cette industrie profite des réseaux sociaux, du transport de marchandise pour s’émanciper. En effet, Dr. Hamdi souligne que, hormis leur dangerosité, ces médicaments sont souvent vendus à des prix très inférieurs par rapport aux originaux. Concrètement, il explique que n’importe qui derrière son écran peut vendre son produit en avançant des promesses de guérison pour certaines maladies, notamment des médicaments pour les troubles sexuels, l’obésité ou encore l’avortement. Et ce, «sans diagnostic, sans consultation médicale et sans analyse, rien!», déplore le médecin ajoutant que ces pratiques sont totalement contraires à l’étique médicale. D’autre part, Dr. Hamdi indique que les médicaments concernés sont le plus souvent sous prescriptions médicales ou simplement interdits à la vente au Maroc à cause de leur risque, mais autorisés dans d’autres pays. Parfois ce sont des médicaments qui n’existent tout simplement pas et n’ont aucune preuve de leurs effets.
Lire aussi: Vers un système de santé renforcé d’ici 2030
Un business qui grandit par l’ignorance
Par ailleurs, il faut rappeler que ces réseaux de médicaments interdits ont trouvé un terreau fertile lors de la fermeture des commerces pendant le confinement auquel les citoyens ont été soumis pour freiner la propagation de la Covid-19. Profitant de la peur et de l’ignorance des gens, ces malfaiteurs proposaient sur leurs sites des produits que les consommateurs ne reçoivent pas ou reçoivent un produit totalement différent.
Pour éviter de se faire arnaquer, Tayeb Hamdi recommande de ne jamais acheter ces médicaments sur des e-commerces, puisque le Maroc ne délivre pas d’autorisation aux pharmacies en ligne. Il souligne que le pays d’origine du site et les coordonnés demandées doivent mettre la puce à l’oreille des consommateurs. Si le site exige uniquement un paiement sans fournir d’autres informations fiables, il est probable qu’il soit frauduleux. L’expert indique que le prix doit être un indicateur de fiabilité.
Pour reconnaitre un médicament contrefait, il faut prendre en compte certains éléments extérieurs tels que le nom, l’étiquette et l’emballage qui sont souvent trop similaires à l’original. Il est important de noter que le danger de ce type de produit réside dans le fait que les composants sont soit de mauvaise qualité ou, soit en quantité inappropriée et incorrecte. Dans certains cas, ces composants peuvent être simplement des placebos. Dans ce sens, la consommation de ces médicaments contrefaits peut entrainer des complications qui peuvent aggraver l’état du patient, voire entrainer sa mort.
Lire aussi: Santé : vers une réforme des conditions de promotion en 2024
Toutefois, la mauvaise qualité des ingrédients combinée à une quantité non vérifiée peut manifester des effets indésirables tels que des allergies, des intoxications ou une résistance bactérienne qui rendra le traitement plus difficile malgré l’utilisation de médicaments originaux. En effet, le médecin chercheur Tayeb Hamdi explique que les gens qui ont des besoins médicaux spécifiques et ont recours aux médicaments en ligne sont exposés aux risques de retard de diagnostic, réduisant ainsi leurs chances de guérir.
Il donne l’exemple des traitements anti-cancéreux contrefaits. Tayeb Hamdi explique qu’une mauvaise manipulation de ce type de médicament peut entrainer de lourdes conséquences pour le patient comme l’aggravation de son cancer au point qu’il ne soit plus possible de le traiter. Il ajoute que dans le cas des maladies virales ou contagieuses, la personne qui utilise de faux médicaments devient un danger pour les autres.
Au-delà du simple commerce illicite, la contrefaçon de médicaments au Maroc se révèle être un tueur silencieux, exploitant l’ignorance et la détresse des malades. Un choix aveugle, motivé par un prix alléchant ou des promesses miracles, peut coûter bien plus qu’un billet : la vie elle-même. En fin de compte, un clic irréfléchi sur un site frauduleux ne guérit pas, mais creuse davantage la tombe de ceux qui espéraient une seconde chance.
Alerte météo : fortes averses et chutes de neige prévues de dimanche à lundi
Société - La Direction générale de la météorologie (DGM) a émis un bulletin d'alerte de niveau « orange », annonçant de fortes averses orageuses et des chutes de neige.
Mbaye Gueye - 4 janvier 2025Taxis au Maroc : petit ou grand problème ?
Dossier - Qu’ils soient rouges, bleus ou blancs, le Maroc voit noir quand il s’agit de ses taxis ! Un secteur en perdition ?
Sabrina El Faiz - 4 janvier 2025Tétouan : un élan solidaire pour les malades du cancer
Société - Les 11 et 12 janvier prochains, Tétouan accueillera des journées de sensibilisation organisées par l’association « Le cancer, nous sommes tous concernés ».
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025Latefa Ahrrare nommée au conseil de l’ANEAQ
Société - La nomination de Latefa Ahrarare au conseil de l'ANEAQ fait polémique
Mouna Aghlal - 3 janvier 2025Al Haouz : des entrepreneurs escroquent les sinistrés
Société - Des entrepreneurs profitent de la crédulité des sinistrés d'Al Haouz pour les arnaquer.
Mouna Aghlal - 3 janvier 2025Etudes à l’étranger : assouplissement des mesures de changes
Société - L'Office des changes a publié la circulaire relative aux mesures d'assouplissement du régime de voyages pour études à l'étranger.
Rédaction LeBrief - 3 janvier 2025Casablanca: 100 Dhs d’amendes pour les pollueurs
Société La commune de Casablanca prépare le lancement d’une "police de la propreté" pour lutter contre l'incivisme de certains citoyens.
Mouna Aghlal - 3 janvier 2025Génération Bêta : au carrefour du futur et de l’espoir
Société - Après les Millennials, la génération Z et les Alpha, une nouvelle cohorte s’apprête à voir le jour : la génération Bêta.
Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025Cherté de vie : le citoyen se révolte
Société - Mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix à la consommation, les ménages se révoltent.
Khadija Shaqi - 5 décembre 2022Mères célibataires et mères divorcées : un vrai calvaire !
Dossier - Le statut des mères célibataires et divorcées au Maroc n’est pas de tout repos, entre traditions ancrées et exigences de modernité.
Sabrina El Faiz - 19 octobre 2024Aïd Al Adha : une fête à prix d’or
Hajar Toufik - 30 mai 2024Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques
Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.
Khadija Shaqi - 29 juin 2022Pénurie de médicaments : état des lieux, causes et solutions
Hajar Toufik - 14 septembre 2022CNSS : augmentation des pensions de 5%
Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.
Khadija Shaqi - 9 septembre 2022