La photo de Khalil Hachimi Idrissi sur LinkedIn © DR
Le microcosme médiatique était sous le choc ce samedi à l’annonce du décès de Khalil Hachimi Idrissi, directeur général de l’agence MAP. Les appels téléphoniques fusaient de la part de ses confrères et de ses amis pour confirmer la triste nouvelle. Khalil a bien quitté ce bas monde des suites d’une maladie longue et éprouvante. Il avait 67 ans.
Le défunt a rendu l’âme ce matin à Rabat. Ses funérailles se tiendront dimanche après la prière d’Addohr, au cimetière Achouhada à Rabat.
Né à Casablanca le 14 août 1956, Khalil Hachimi Idrissi, KHI pour les intimes, s’était très tôt impliqué dans le développement des médias. Il avait été l’un des acteurs de la création et du développement de la communication interculturelle et communautaire en France, au début des années 80, en collaborant avec plusieurs stations de radio notamment en tant que producteur. Il était diplômé du 3ème cycle de l’institut de géographie de l’Université Paris I-Pantheon-Sorbonne.
Au fil des années, Khalil Hachimi avait occupé plusieurs postes, tels que chroniqueur, grand reporter, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Maroc Hebdo international », avant de créer en 2000 le quotidien « Aujourd’hui Le Maroc ». En 2007, il avait présidé la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), un poste qu’il avait conservé jusqu’en 2011.
Khalil Hachimi Idrissi était l’auteur de plusieurs publications, notamment les « Billets Bleus » qui rassemblent ses chroniques marocaines de 1994 à 2000. Francophone et francophile, grand intellectuel et homme de lettes, KHI a été le mentor de plusieurs journalistes de renom. Que l’on ait été d’accord ou en désaccord avec le défunt, tout le monde lui reconnaît la qualité d’un grand professionnel des médias.
En 2011, il avait été nommé directeur général de la MAP par le roi Mohammed VI. Il a grandement contribué à la transformation digitale et l’agence officielle et au développement de cette entité qui est devenue un pôle public d’informations pluri médias (édition, digital, télévision, radio, etc).
LeBrief.ma présente ses sincères condoléances à la famille de feu Khalil Hachimi Idrissi et à tous ses amis et compagnons.
«Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons».
Portrait de Khalil Hachimi Idrissi publié dans le livre sur « Les figures de la presse marocaine »
Le Gargantua du verbe
Plus qu’un acronyme, KHI est une signature. Et un style. Sans que jamais ne soit atrophié le sens, sa plume peut ligoter une pensée, avec un art consommé de la concision. C’est éclair et clair. Pour se détendre, en ses temps perdus, il chevauche la poésie, son refuge, son tabernacle. Un territoire où le mot peut être abondant et débridé. Il y a dans le personnage l’homme, le journaliste et le commis de l’État.
KHI est né, à Casablanca, en août 1956, dans un quartier imprégné par l’esprit de la résistance au colon, à commencer par le nom, Derb Sultan. Son père, avec une carrière avérée de résistant, fut l’un des pionniers de la radio marocaine. C’est dire que son enfance dans une famille imbibée par les arts, les médias, est propice pour la vocation. Le jeune KHI a connu le Casablanca, en noir et blanc, comme dans le film éponyme. La ville avait à l’époque de l’allure d’un Humphrey Bogart et la grâce d’une Ingrid Bergman.
Après le baccalauréat philo-lettres en poche, direction Paris. Dans cette ville cosmopolite, à laquelle il demeure, encore aujourd’hui, très attaché, il découvrira deux choses structurantes: la prise de conscience de son arabité, avec tout ce que cela implique comme rattrapage nécessaire et d’effort pour se débarrasser des idées reçues. La seconde, impérieuse, l’esprit des philosophes des lumières lui fit prendre conscience qu’en dehors de l’humanisme et des idées de progrès, la marche du monde ne peut être qu’entravée. Solidement formé, avec un diplômé de 3ème cycle, en Géographie à la Sorbonne et une maîtrise en urbanisme, il aurait pu faire carrière en France. Attaché à la nation, c’est vers le Maroc qu’il se retournera.
C’est là que se révélera le grand journaliste. KHI, comme s’il voulait être sur les pas de son père, avait déjà tâté une carrière professionnelle dans la radio. Il avait, avec d’autres, accompagné la libération des ondes, après l’élection de François Mitterrand ainsi que les combats fondateurs liés à l’intégration et la diversité. Mais c’est au Maroc, qu’il sera l’un des pionniers d’un nouveau journalisme. Dans ces débuts 1990, il sera, avec Mohamed Selhami, l’un de ceux qui creuseront les premiers sillons d’une presse privée professionnelle. Avec l’épopée de Maroc-Hebdo, il sera de ces nouvelles plumes qui écriront les remarquables pages d’un Maroc qui testait, des bouts des lèvres, les saveurs du pluralisme et de la Liberté.
Bientôt, avec les années 2000, il sera son propre patron, avec Aujourd’hui le Maroc qu’il fondera grâce à un tour de table de personnalités qui lui faisaient confiance. Un journal bien utile. Son credo, accompagner le nouveau règne. KHI deviendra ainsi l’un des rares journalistes qui a su concilier la maîtrise de la production des contenus dans leur diversité avec les contraintes de la gestion d’une entreprise de presse. Un manager de presse singulier et complet. Enfin, il y a le commis de l’État d’aujourd’hui. Celui de la MAP. Avec une maturité professionnelle, il procédera à une mise à niveau drastique de l’agence. Celle-ci, sous sa responsabilité, passera de l’horizontalité peu productive à une verticalité professionnelle féconde, diversifiée et multisupports.
Son temps libre est partagé entre sa fonction de past-Gouverneur du District 416 Maroc du Lions Clubs International Maroc et les Compagnons de Gutenberg dont il est Grand Officier et Président. Amateur de golf, toujours tiré à quatre épingles, bonne fourchette, KHI, père de 2 enfants, avale la vie comme il dévore les livres.
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