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Maroc-UE : tout savoir sur les nouveaux accords financiers

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Rabat et Bruxelles ont signé, jeudi 2 mars, cinq programmes de coopération d’un montant total de 5,5 milliards de DH, alloué aux grands chantiers du gouvernement. Cette signature intervient dans le cadre de la visite d’Oliver Varhelyi, commissaire européen au bon voisinage et à l’élargissement, à Rabat. Il s’est d’ailleurs entretenu avec le chef de l’exécutif, Aziz Akhannouch, puis par le chef de la diplomatie Nasser Bourita et Mohammed Benchaâboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. Détails.

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Malgré les récentes tensions entre le Maroc et le Parlement européen sur fond d’accusation d’espionnage, de corruption et de violation des droits de l’homme, la visite d’Oliver Varhelyi au Maroc vient réaffirmer le rapprochement souhaité par la commission européenne avec Rabat. Un approfondissement des relations entériné par la signature de plusieurs programmes de coopération.

Pas moins de 5,5 milliards de DH (MMDH) ont été débloqués par l’Union européenne. Ils seront répartis sur cinq programmes d’investissements dans le Royaume. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du renforcement du partenariat stratégique entre Rabat et Bruxelles. Surtout dans la mise en œuvre de la Déclaration politique conjointe, adoptée en juin 2019, qui a institué le « Partenariat euro-marocain de prospérité partagée ».

Lire aussi : Maroc-UE : Aziz Akhannouch reçoit le haut représentant de l’Union européenne

Quelle répartition pour ce don européen ?

Les cinq programmes de coopération signés hier viennent confirmer le renforcement des engagements de l’UE pour la mise en œuvre des réformes majeures initiées par le Maroc, saluées par Oliver Varhelyi. «Avec l’ensemble de nos engagements, nous changeons vraiment la nature et la profondeur de notre coopération», s’est-il réjoui. Il a précisé que les réformes lancées au Maroc sont ambitieuses et proches des valeurs européennes.

Dans le détail, il s’agit du programme nommé « KARAMA ». Doté d’un budget de 1,43 MMDH, il vise à soutenir la réforme de la protection sociale, en améliorant la qualité et l’efficacité des services sociaux de base, ainsi qu’en établissant un système de protection sociale universel.

L’UE s’engage également à investir dans la protection des forêts. Le programme « Al Ard Al Khadraa » ou « terre verte » vient s’ajouter aux efforts menés par les deux parties dans le cadre de leur Partenariat vert UE-Maroc. Financé à hauteur de 1,26 MMDH, il permet de soutenir les aspects verts, inclusifs et innovants des « Génération Green » et « Forêts du Maroc ». Son objectif est d’améliorer la durabilité environnementale et économique des activités agricoles et forestières, en favorisant l’inclusion sociale et économique des populations rurales.

Parmi les accords signés, celui relatif à la réforme de l’administration publique. Doté d’un budget de 550 millions de DH (MDH), il a pour but d’assurer un meilleur accès des citoyens aux services publics, d’organiser de manière plus efficace les services de l’État et de promouvoir la dématérialisation des procédures administratives. En outre, il vise à simplifier et à numériser les procédures administratives pour les citoyens et les entreprises, ainsi qu’à améliorer la transparence et la qualité des services publics.

Un programme portant sur la gestion des flux migratoire a été également conclu entre les deux parties. S’inscrivant dans les objectifs de la stratégie nationale de l’immigration et de l’asile du Royaume, il bénéficie d’un financement de 1,67 MMDH. Un coup de pouce pour accompagner les autorités marocaines dans leurs efforts pour faire face aux défis liés à la migration irrégulière, au trafic illicite des migrants et à la traite d’êtres humains.

Enfin, le programme d’appui à l’inclusion sociale d’un montant de financement de 561 MDH. Il portera sur l’aspect pratique en termes d’accès au financement pour les entreprises ainsi que pour les personnes ayant des difficultés à accéder aux produits et services financiers.

En concluant ces accords, le commissaire européen au bon voisinage et à l’élargissement a voulu faire de son déplacement au Maroc une nouvelle étape du rapprochement entre la commission européenne et le Royaume. Un message entendu et salué par la partie marocaine. «Les relations du Maroc avec l’Union européenne n’ont jamais été aussi denses», a souligné Nasser Bourita, estimant que «l’année 2023 sera celle d’un engagement et d’ambitions plus forts pour l’approfondissement des relations de coopération entre les deux parties dans les divers domaines».

De son côté, Aziz Akhannouch, qui a également eu un entretien avec Oliver Varhelyi, s’est félicité du chemin parcouru saluant, à cette occasion, la dynamique qui a marqué les relations entre le Maroc et la commission européenne au cours des trois dernières années.

Le commissaire européen s’est rendu aussi dans le bureau du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. Les deux responsables ont fait part de leur détermination à renforcer davantage le volet sécuritaire qui constitue un pilier important dans la relation entre le Maroc et l’UE.

Lire aussi : L’Union européenne réitère sa non-reconnaissance du polisario

Vers une contribution au Fonds Mohammed VI pour l’investissement

L’UE étudie la possibilité d’une contribution au Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Entre le directeur Mohammed Benchaâboun et le commissaire européen au voisinage et à l’élargissement, Olivier Varhelyi, les discussions ont porté sur les perspectives d’une future contribution de l’UE.

En effet, le responsable européen a fait savoir que l’Union européenne est prête à cofinancer des projets et à apporter une contribution directe au Fonds. Deux secteurs prioritaires sont d’ailleurs ciblés : la transition numérique et les énergies renouvelables.

«Notre objectif est de mobiliser et investir dans l’économie réelle afin de promouvoir la transition numérique et énergétique et soutenir transfert de technologie», a-t-il déclaré.

Bientôt une coopération trilatérale

Le Maroc et l’UE plaident pour l’engagement d’Israël dans une coopération régionale «trilatérale», qui devrait être conclue avant la fin du mois de mars.

«Cette coopération trilatérale entre le Maroc, Israël et l’Union européenne pourra lever des défis cruciaux tels que la gestion de l’eau et la recherche et le développement», a indiqué Olivier Varhelyi. Elle pourrait, selon lui, construire des ponts entre les peuples et même construire la paix.

Pour sa part, Nasser Bourita a relevé la nécessité de développer une coopération régionale tripartite dans plusieurs domaines d’intérêt communs, sans toutefois les citer.

«Nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin de ce mois pour confirmer cette dimension tripartite dans nos relations», a conclu le chef de la diplomatie marocaine.

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