Accueil / Économie

Maroc-Royaume-Uni : décès d’Elizabeth II, sa visite au Royaume et les relations bilatérales

Temps de lecture

La reine Elizabeth II lors de sa visite au Maroc en octobre 1980 © DR

Une page de l’histoire se tourne. La reine Elizabeth II est morte hier, jeudi 8 septembre, à l’âge de 96 ans au château de Balmoral en Écosse, après 70 ans de règne. Plus tôt dans la journée, les médecins avaient estimé que son état de santé était préoccupant et l’avait placée sous surveillance médicale. Que va-t-il se passer dans les prochains jours ? Quelle relation entretenait la Reine avec le Maroc ? Et avec Liz Truss au pouvoir, quel avenir pour les relations maroco-britanniques ?

Le décès d’Elizabeth II, reine d’Angleterre dans sa résidence d’été de Balmoral en Écosse, a été annoncé par Buckingham Palace dans la soirée de jeudi. L’inquiétude était pourtant grandissante au Royaume-Uni depuis une annonce, faite le matin par le Palais-Royal. Les médecins de la Reine avaient recommandé qu’elle soit placée sous surveillance médicale. Ils se disaient « préoccupés » par son état de santé, alors que sa famille se rassemblait à son chevet. Toute la Grande-Bretagne et le monde entier retenaient leur souffle.

Le roi Mohammed VI a fait part de sa profonde tristesse suite au décès de la reine Elizabeth II. Dans un message de condoléances, le Souverain a exprimé sa profonde sympathie. «Le Royaume du Maroc a perdu une grande amie spéciale qui était profondément respectée. Elle tenait particulièrement à renforcer l’amitié de longue date entre nos deux monarchies séculaires», souligne le Roi.

Lire aussi : Mort d’Elizabeth II : les condoléances du roi Mohammed VI

Les dirigeants du monde entier ont également rendu des hommages unanimes à feu Elizabeth II, en adressant « leurs pensées » à la famille royale et à son peuple. Chefs d’État ou de gouvernement se sont dits affectés par le décès de la Souveraine qui, en 70 ans de règne, a rencontré quasiment tous les grands responsables de la planète.

Charles devient roi

 À 73 ans, Charles, jusqu’alors prince de Galles, est devenu le nouveau roi d’Angleterre, sous le nom de Charles III. Son couronnement devrait, selon le protocole, intervenir dans quelques semaines, une fois dépassé le traumatisme de la mort d’Elizabeth II. Quant à sa deuxième épouse Camilla, elle devient reine consort. Un souhait exprimé par la reine en février dernier.

«Aujourd’hui, la Couronne passe comme elle l’a fait pendant plus de mille ans, à notre nouveau monarque, notre nouveau chef d’État, sa majesté le roi Charles III», a déclaré Liz Truss, la toute nouvelle première ministre, que la reine avait reçue mardi dernier au château de Balmoral pour lui demander de former un nouveau gouvernement.

Le nouveau roi Charles III remplaçait de plus en plus sa mère à la santé déclinante. En mai dernier, il avait prononcé à sa place pour la première fois le discours du Trône au parlement, l’une de ses fonctions constitutionnelles les plus importantes. Il a toujours été beaucoup moins populaire que sa mère, mais ce que les Britanniques connaissent de lui, c’est surtout le naufrage de son mariage avec la princesse Diana.  Le couple princier s’est officiellement séparé en 1996, après les révélations de Diana concernant une relation extraconjugale de longue date de son mari avec Camilla Parker Bowles.

Des relations maroco-britanniques solides

 Deux pays millénaires, le Maroc et le Royaume-Uni entretiennent, depuis près de huit siècles, une amitié inscrite dans la pérennité, pétrie dans le respect et l’estime mutuels, avec notamment la signature du premier accord entre les leadeurs des deux Royaumes en 1213. La relation économique a, elle aussi, une histoire très longue. Le premier accord a été signé à Fès en 1721.

En 2019, les gouvernements britannique et marocain se sont résolus à signer l’accord d’association. Après le Brexit, une dynamique sans précédent a été remarquée. Preuve : en 2021, les échanges commerciaux ont progressé, en augmentant de 30% par rapport à l’année d’avant.

Par ailleurs, Rabat et Londres ne se sont pas contentés de coopérer économiquement, en se projetant également sur un partenariat militaire. Les opérations de lutte contre le terrorisme sont la principale préoccupation des deux pays. Des exercices militaires en coopération avec les Forces armées royales (FAR) sont effectués afin de prévenir et de répondre à toute situation qui pourrait survenir et affecter les deux pays. On note également une participation à la 17e édition de l’African Lion.

Sur la question du Sahara, le Royaume-Uni soutient les efforts du Maroc et des Nations-Unis pour la résolution du conflit. La Grande-Bretagne a également salué la nomination de l’envoyé personnel pour le Sahara, Staffan de Mistura.

Lire aussi : Sahara : le Royaume-Uni réitère son soutien à la résolution 2602 du Conseil de sécurité 

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a d’ailleurs déjà rencontré Liz Truss, quand elle était ministre britannique des Affaires étrangères, en décembre 2021. Lors de leur réunion, tenue à Londres, les deux responsables avaient réaffirmé leur vision commune pour l’établissement d’un partenariat stratégique entre les deux pays, à travers le renforcement du dialogue politique, l’approfondissement des relations économiques et de la coopération sécuritaire et la promotion des liens humains et culturels. Un sous-comité en charge du commerce, de l’investissement, des services, de l’agriculture, des pêches, des aspects sanitaires et phytosanitaires (SPS) et des douanes a été mis en place.

Truss-bourita

Nasser Bourita et la ministre britannique des Affaires Etrangères, du Commonwealth et du Développement, Liz Truss, lors de la 3e édition du dialogue stratégique Maroc-GB, le 8 décembre 2021 à Londres © MAE

À l’échelle planétaire, les deux pays adoptent néanmoins beaucoup de positions communes. Les deux pays ont toujours exprimé leur volonté commune de renforcer les relations de coopération dans le domaine de l’énergie et du climat, compte tenu des grandes potentialités d’investissement.

La désignation de Liz Truss en tant que première ministre britannique devrait s’inscrire dans la continuité de ces efforts. Une transition qui visera à explorer toutes les possibilités et à trouver le meilleur équilibre qui réponde aux besoins des deux pays.

Lire aussi : Le Royaume-Uni s’engage à renforcer sa coopération post-Brexit avec le Maroc

Visite historique au Maroc

C’est en octobre 1980 que la reine Elizabeth II s’était rendue pour la première fois et dernière fois au Maroc. Accompagnée de son époux, le prince Philip, elle avait été accueillie par feu le roi Hassan II et s’est dite satisfaite de son déplacement.

reine-2.jpg

Dégustation d’un méchoui avec les mains pour la reine d’Angleterre Elizabeth II © DR

Première destination : le Parlement où Elizabeth II avait donné une courte allocution. «Nous sommes très heureux d’avoir eu le plaisir de visiter le Parlement d’un pays ami. Nous sommes très touchés par l’accueil hospitalier et chaleureux que vous nous avez réservé», a-t-elle dit. Un dîner traditionnel a été ensuite organisé par le roi Hassan II. Au programme également : une tournée à Casablanca et à Marrakech.

De retour en Angleterre, la Reine avait immédiatement envoyé une lettre de remerciements au roi Hassan II.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Vol MH370 : la Malaisie relance les recherches dix ans après le crash

Monde - Dix ans après la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, le gouvernement malaisien a approuvé la reprise des recherches.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Parc automobile : la Cour des comptes alerte sur une gestion inefficace et coûteuse

Politique - Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes pointe des dysfonctionnements majeurs dans la gestion du parc automobile marocain. Coûts élevés, mauvaise organisation et impact environnemental préoccupant nécessitent des réformes urgentes pour optimiser ce secteur vital.

Farah Nadifi - 20 décembre 2024

12-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%

Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

2e Assises nationales de la régionalisation avancée : le discours intégral du Roi

Politique - Voici le texte intégral du Message Royal, dont lecture a été donnée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Le roi Mohammed VI appelle à l’élaboration d’une feuille de route pour la régionalisation avancée

Politique - Lors des 2e Assises nationales de la régionalisation avancée, le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’élaborer une feuille de route claire pour la prochaine étape de ce chantier stratégique.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Délais de paiement : l’amende réajustée au nouveau taux directeur

Économie - La Direction générale des Impôts (DGI) a annoncé que les factures dont le délai de retard du paiement commence à partir du 1er décembre 2024, sont passibles d’une amende pécuniaire fixée au nouveau taux directeur (TD) de Bank Al-Maghrib (BAM).

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Casablanca-Pékin : RAM relance sa liaison directe

Économie - La RAM relancera sa ligne directe Casablanca-Pékin dès le 20 janvier 2025, ce qui renforce des liens entre le Maroc et la Chine.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador

Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024
Voir plus

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc

Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

UE : cap sur l’hydrogène renouvelable

Monde - L’Union européenne s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa politique en faveur de l’hydrogène renouvelable.

Ilyasse Rhamir - 5 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire