Les jeunes qui ne sont ni dans le marché du travail, ni à l’école, ni en formation (NEET) © DR
La jeunesse représente la catégorie la plus productive de la société. Les pays qui promeuvent les jeunes et qui investissent dans leur épanouissement professionnel et personnel sont considérés comme les plus développés. Pour les jeunes Marocains qui ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (NEET), leur nombre est alarmant et représente l’un des taux les plus élevés dans le monde. Cette catégorie de la population a été estimée à près de 1,7 million d’individus en 2019. Elle présente un défi majeur à relever par les pouvoirs publics.
Selon une enquête menée par l’Office national du développement humain (ONDH), «l’afflux de jeunes n’ayant pas achevé leur cycle de formation ou disposant de faibles compétences conduit à un fort sous-emploi offrant de faibles rémunérations ou chances d’acquisition de compétences professionnelles». En effet, le marché de l’emploi marocain n’offre pas assez d’opportunités d’emploi. «Les emplois créés par les entreprises formelles sont en nombre insuffisant pour répondre à l’afflux de jeunes peu qualifiés», lit-on dans le rapport de l’ONDH.
En outre, cette faible dynamique productive résulte de la baisse du taux d’activité. L’Office souligne que les jeunes sont pris dans un cercle vicieux macroéconomique, avec un secteur productif qui ne crée pas d’emplois. En revanche, il privilégie l’investissement dans des processus de production de plus en plus automatisés.
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Les profils des NEETs au Maroc
Selon l’enquête, l’ONDH identifie cinq profils de NEET. Il s’agit des femmes au foyer rurales à responsabilité familiale et qui représentent 54,3% de l’ensemble ; des jeunes citadins découragés avec un pourcentage de 25% ; des NEET volontaires (7,5%) ; et des NEET souffrant de problèmes de santé (5,1%).
Les facteurs qui font qu’un jeune devient un NEET sont divers. L’analyse quantitative de l’ONDH a indiqué qu’ils sont liés à l’environnement familial, aux performances scolaires, à l’état matrimonial, au genre, au milieu de vie, à l’âge et à l’état de santé du jeune. Concernant la relation avec la famille, elle est en mesure d’influencer la probabilité de devenir un NEET à travers plusieurs canaux, notamment le niveau d’éducation parental, la structure de la cellule familiale et le niveau de vie du ménage.
Le document indique également que les femmes sont plus susceptibles d’être NEET. Pour elles, le risque est trois fois plus élevé comparé aux hommes.
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Absence d’accompagnement
Selon le rapport, l’offre éducative est principalement tournée vers «l’enseignement général, avec peu de stratégies de remédiation en cas de décrochage». Pour les NEET, un accompagnement régulier pour leur recherche d’emploi dans les espaces urbains et surtout ruraux demeure obligatoire.
Par ailleurs, la mobilisation «des différents acteurs, notamment les ministères, les agences, les fondations, les organisations non gouvernementaux, les organisations internationales et les services de coopération bilatérale, se traduit le plus souvent par des dispositifs éclatés et sous-dimensionnés au regard des besoins réels des jeunes concernés», précise la même source.
À Rabat, une initiative a été lancée par des jeunes et pour les jeunes, au profit de cette catégorie de la société. Le but est de les préparer à bien s’intégrer dans le marché de l’emploi. Nommée “Moustaqil”, cette association propose des programmes d’émergence des compétences qui s’intitule “Formation Moustaqil”. Il s’agit d’une formation personnalisée gratuite en soft skills et hard skills, comme l’entrepreneuriat, les multimédias, les langues, etc. et elle est proposée aux jeunes NEET.
Enfin, la catégorie des NEET est la plus importante de la pyramide sociale. Leur manque de motivation vient souvent d’une profonde détresse et du sentiment d’inutilité. Pour qu’ils intègrent le marché du travail, un encadrement et un accompagnement doivent être mis en place pour leur épanouissement professionnel ainsi que pour le développement du pays.
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