Accueil / Économie

Maroc : la croissance prévue à 1,5% en 2022 et à 4,5% en 2023

Temps de lecture

Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances © DR

La croissance de l’économie marocaine devrait afficher un ralentissement à 1,5% en 2022, contre 3,2% prévu initialement par la loi de Finances. C’est ce qui ressort des prévisions de l’année en cours présentées par la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui. Elle précise que le déficit budgétaire s’est allégé de 11 MMDH à fin juin dernier. Les prévisions pour 2023 sont toutefois positives malgré une conjoncture internationale perturbée. Détails.

Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, a présenté, mercredi 27 juillet, devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, un exposé sur « l’exécution du budget 2022 et la programmation budgétaire triennale 2023-2025 ».

Lire aussi : L’essentiel de la note de conjoncture de la DEPF

Une croissance prévue à 1,5% en 2022

Lors de son exposé, la ministre a indiqué que la croissance de l’économie marocaine devrait afficher un ralentissement à 1,5% en 2022, contre 3,2% prévu initialement par la loi de Finances.

Elle a expliqué que ce ralentissement est dû à la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc, notamment en provenance de la zone euro, et au recul de la récolte céréalière.

À cet égard, la responsable a souligné qu’à l’échelle internationale, les prévisions de croissance économique mondiale pour 2022 ont été revues à la baisse. Cela peut être expliqué par l’impact et les effets de la guerre en Ukraine. Celle-ci a entraîné une hausse des prix des matières premières et une perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, ainsi qu’une exacerbation des pressions inflationnistes et l’augmentation des taux d’intérêt par les banques centrales de par le monde.

En ce qui concerne les développements les plus importants liés à l’économie nationale, la cheffe du département a évoqué le retard des précipitations au début de la campagne agricole qui a entraîné une baisse importante de la récolte céréalière, et la grande reprise des secteurs du tourisme et des transports après l’ouverture des frontières aériennes. À cela s’ajoutent les résultats disparates dans d’autres secteurs après avoir retrouvé leurs niveaux d’avant la crise sanitaire.

Il s’agit également de l’accélération des crédits accordés au secteur privé en plus d’une légère baisse du taux de chômage sans pour autant retrouver ses niveaux d’avant-crise.

Aussi, la ministre a indiqué que le taux d’inflation devrait dépasser 5,3% en 2022, contre 1,4% en 2021, en raison d’une hausse des prix des produits alimentaires de 7,8% et des produits non alimentaires de 3,4%.

Lire aussi : Sécheresse au Maroc : la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme

Le déficit budgétaire en baisse de 11 MMDH au 1er semestre 2022

Dans son exposé, la ministre a fait savoir que le déficit budgétaire s’est allégé de 11 milliards de DH (MMDH), à fin juin dernier, pour se situer à 18,3 MMDH. Elle a aussi souligné que ce niveau représente environ 25% de celui prévu par la Loi de Finances de 2022.

Pour ce qui est des recettes, la responsable gouvernementale a souligné que les recettes fiscales se sont accrues de 21,8%, enregistrant un taux de réalisation de 59%. Les recettes non fiscales ont, quant à elles, augmenté d’environ 4,2 MMDH. Les financements innovants ont, pour leur part, atteint 5,2 MMDH. Au total, les recettes ont enregistré une amélioration d’environ 28 MMDH (+23,5%).

S’agissant des dépenses, la ministre a indiqué qu’elles ont augmenté de près de 27 MMDH (+16,9%). Les dépenses ordinaires se sont, de leur côté, inscrites en hausse de 15%, principalement en raison de la hausse des charges de compensation.

Au vu des chiffres du premier semestre 2022, ainsi que des perspectives d’évolution du cadre macroéconomique durant le reste de l’année, la ministre a estimé que le déficit budgétaire devrait s’établir à 5,3 % du PIB.

Lire aussi : Peut-on concilier écologie et économie ?

La croissance économique attendue à 4,5% en 2023

En dépit d’une conjoncture internationale perturbée, la ministre a affirmé que la croissance économique nationale devrait atteindre 4,5% en 2023.

Elle a souligné que ces prévisions sont basées sur les hypothèses d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux (Mqx) en 2023, d’un repli du prix du gaz butane à 700 dollars/tonne et d’une baisse du cours du pétrole à 93 dollars/baril, et par conséquent, le retour du taux d’inflation à 2%.

Parallèlement, la cheffe du département a noté que ces prévisions sont susceptibles d’être revues à la baisse en cas de poursuite de détérioration des perspectives de reprise de l’économie mondiale en 2023, en particulier dans l’Union européenne, et ce, pour plusieurs raisons. On en évoque notamment les répercussions de la guerre en Ukraine et ses effets sur les prix des matières premières et les chaînes mondiales de production et d’approvisionnement, en plus du durcissement des politiques monétaires pour maîtriser les tensions inflationnistes.

Ainsi, le ministère cible l’atténuation du déficit budgétaire en 2023 à 4,5% et à 3,5% en 2025, a-t-elle fait savoir.

Et d’estimer que l’atteinte de ces objectifs passe par une série de réformes et mesures nécessitant la mobilisation de ressources supplémentaires.

Taxation des secteurs réalisant de gros profits

Lors de la réunion de la commission des finances et du développement économique, le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a mis avant la décision prise par le chef de l’exécutif. Elle consiste à imposer des taxes de solidarité à un ensemble de secteurs qui réalisent de grands profits, dans le cadre de la solidarité avec les groupes nécessiteux.

«Ces taxes concerneront les secteurs financier et bancaire, le BTP, et les hydrocarbures», a-t-il déclaré.

À cet égard, le responsable a assuré que le produit de ces impôts de solidarité profitera aux groupes démunis. Il a, par ailleurs, noté que le projet de Loi de Finances pour l’année 2023 aura une dimension sociale forte.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Renforcement du partenariat économique entre le Maroc et la Zambie

Afrique, Diplomatie, Économie - Le Maroc et la Zambie ont décidé de consolider leur coopération économique à travers la première session de la Commission mixte de coopération (CMC), tenue à Laâyoune.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Mobilité durable : le Maroc, leader africain au Green Impact Expo 2025

Économie - Le Maroc réaffirme son leadership en matière de lutte contre le changement climatique en organisant un événement d'envergure qui redéfinira les enjeux de la mobilité durable au niveau régional.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

Marsa Maroc et la BERD signent un accord de financement de 690 MDH

Économie -  La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a conclu avec Marsa Maroc un accord de financement de 690 MDH.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Production industrielle, énergétique et minière, qu’en est-il ?

Économie - Penchons-nous sur la dernière note diffusée par le HCP, relative à l’indice de la production industrielle, énergétique et minière.

Sabrina El Faiz - 13 décembre 2024

Les lauréats de l’élection du Service client de l’année Maroc 2024 dévoilés

Économie - La huitième édition de l’Élection du service client de l’année Maroc a révélé ses lauréats lors d’une cérémonie à Casablanca, en présence de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

3e Rail Industry Summit : le Maroc au cœur de l’innovation ferroviaire

Économie - Cet événement a réuni plus de 700 participants et 200 entreprises, issues de 14 pays, autour de l’industrie ferroviaire.

Rédaction LeBrief - 13 décembre 2024

La DTFE place 8,8 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie- La direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) a effectué trois placements d’excédents de trésorerie pour un total de 8,8 MMDH.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Lancement des concertations pour définir la feuille de route du commerce extérieur 2025-2026

Économie - Le siège de la Wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra a accueilli, jeudi, une réunion de concertation régionale sur l'élaboration de la feuille de route pour le commerce extérieur du Maroc pour la période 2025-2026.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024
Voir plus

5G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030

Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique

Économie - Le PLF 2025 a été adopté vendredi par la Chambre des représentants avec 171 voix en faveur, 56 contre et une abstention.

Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024

Chambre des conseillers : la première partie du PLF-2025 a été adoptée à la majorité

Économie - La Chambre des conseillers a adopté à la majorité la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Économie nationale en 2023 : quelles perspectives de reprise ?

Économie - Quelles sont donc les perspectives de reprise de l'économie nationale dans un contexte d'incertitudes ?

Manal Ben El Hantati - 23 janvier 2023

Hydrogène vert : le Maroc s’engage dans la transition énergétique

Économie - Nizar Baraka a souligné le potentiel du secteur portuaire dans la transition vers des alternatives utilisant l'hydrogène vert.

Chaima Aberni - 15 janvier 2024

Adoption de la 1ère partie du PLF 2025 par la Chambre des conseillers

Économie - La Chambre des conseillers a adopté, à la majorité, la 1ère partie du PLF 2025 lors d'une séance plénière tenue le 5 décembre 2024, en présence de Fouzi Lekjaa.

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire