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Hier, la quiétude régnait à Casablanca, enveloppée dans une fraîcheur inattendue et un épais brouillard, typiques des derniers jours du Ramadan. Cependant, cette tranquillité a cédé la place aujourd’hui à une vague de chaleur, annonçant un revirement climatique. Cette transition, du frais au chaud, fait écho aux dynamiques fluctuantes des relations entre la France et le Maroc, oscillant entre refroidissement et réchauffement, et symbolise le chemin parcouru vers une réconciliation après des moments de friction.
La dynamique positive actuelle est marquée par une série de visites ministérielles françaises au Maroc, initiée par Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, en février, et poursuivie par Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, qui s’est engagé dans des échanges avec des acteurs économiques et la jeunesse marocaine. Ces missions diplomatiques, qui prévoient également l’arrivée de Bruno Le Maire (Économie), Rachida Dati (Culture), et Marc Fesneau (Agriculture), témoignent de la volonté des deux nations de renforcer leurs échanges.
Cette séquence de rencontres s’inscrit dans le contexte d’un apaisement notable des tensions, illustré par l’attitude plus conciliante de la France envers le dossier du Sahara. Sans reconnaître formellement la souveraineté marocaine sur cette région, Paris a néanmoins souligné l’importance de ce territoire pour le Maroc et a manifesté son soutien à l’avancement du plan d’autonomie proposé par Rabat. Cette évolution, ainsi que la récente autorisation par la France de financer des projets dans les régions de Laâyoune et Dakhla, sont perçues comme des signes d’une volonté mutuelle de tourner la page sur les différends passés et de jeter les bases d’une collaboration renouvelée et constructive. Les observateurs voient dans ces développements non seulement le signe d’une détente diplomatique, mais aussi la preuve d’un engagement renforcé pour un avenir partagé.
Dynamique commerciale franco-marocaine
L’année 2023 a marqué un tournant historique dans les échanges commerciaux entre le Maroc et la France, atteignant un record de plus de 150 milliards de DH (MMDH), dominés par les secteurs agricoles et automobiles. La France s’affirme comme le premier investisseur étranger au Maroc, détenant un tiers des investissements directs étrangers (IDE) dans le pays, tandis que le Maroc se positionne comme le premier investisseur africain en France avec plus de 11 MMDH investis. Le territoire marocain accueille 952 filiales d’entreprises françaises, générant près de 150.000 emplois qualifiés.
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Dans ce contexte, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, et Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, ont mené des discussions axées sur le renforcement des stratégies commerciales communes. Ces échanges ont visé à faciliter l’accès des produits des deux nations aux marchés internationaux, en mettant l’accent sur les enjeux commerciaux et le développement de chaînes de valeur, notamment dans le secteur de la mobilité. Mezzour a souligné le potentiel prometteur des relations maroco-françaises, qui jouissent déjà d’une balance commerciale équilibrée depuis 2017, bénéficiant au Maroc d’un excédent commercial.
Vision franco-marocaine
Parallèlement, Franck Riester a partagé une vision positive pour le futur des échanges franco-marocains, mettant en avant la force du partenariat économique entre les deux nations. Il a souligné la nécessité d’affronter ensemble les défis mondiaux actuels, incluant le changement climatique ainsi que les transitions écologique et numérique. Riester a particulièrement souligné l’importance de renforcer la coopération dans les secteurs stratégiques tels que l’aéronautique, l’automobile, le transport ferroviaire, et a identifié des opportunités de croissance dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’agroalimentaire, et des nouvelles technologies.
L’événement, organisé au siège de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), a vu la participation de figures importantes des deux pays, démontrant une volonté partagée de renforcer et diversifier leur partenariat économique pour adresser ensemble les défis internationaux et enrichir leurs relations séculaires.
Riester a également exprimé l’engagement de la France à appuyer le Maroc dans le développement du Sahara, notamment par le biais de soutiens à des projets comme la ligne à très haute tension reliant Dakhla à Casablanca, financée par Proparco, une filiale de l’Agence Française de Développement (AFD). Cette démarche fait partie d’une stratégie plus large visant à stimuler le développement économique et social de la région, avec des projets d’envergure concentrés sur l’énergie et les infrastructures de transport, envisageant le port de Dakhla comme un futur centre névralgique régional.
Ce dialogue a souligné l’opportunité unique de revitaliser les liens franco-marocains à travers le commerce et l’économie, à un instant critique marqué par des défis partagés. L’accent mis sur la collaboration étroite dans ces domaines stratégiques et l’approfondissement des relations économiques illustrent la profondeur et l’ambition du partenariat entre les deux pays.
Un «partenariat unique»
Le Maroc et la France partagent une relation exceptionnelle, qualifiée de «partenariat unique» par le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, soulignant ainsi la force des liens entre les deux nations. Cette alliance est continuellement revitalisée par un agenda politique ambitieux, visant à poser les bases d’une collaboration étroite pour les trente prochaines années.
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Le porte-parole adjoint a mis en avant que la mission de Riester s’inscrit dans la volonté de consolider les échanges économiques et politiques, anticipant d’autres visites ministérielles qui viendraient enrichir ce partenariat stratégique. Cette approche marque une étape importante dans l’approfondissement des liens franco-marocains, avec une vision commune tournée vers l’avenir et des objectifs partagés ambitieux.
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