Maroc – France : quels enjeux se cachent derrière ce choc ?

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Vainqueurs respectivement de l’Angleterre et du Portugal en quarts de finale, la France et le Maroc vont être opposés dans un choc inédit qui suscite énormément de passion. En effet, c’est en France que la diaspora marocaine est la plus importante dans le monde (1,5 million de personnes), ce qui donne à cette affiche une saveur assez particulière.

Sur le plan sportif, dans toute l’histoire entre les Lions de l’Atlas et les Bleus, il n’y a eu que cinq confrontations, jamais en compétition officielle, avec un bilan favorable à la sélection tricolore : trois victoires, un match nul et un autre gagné par le Maroc aux tirs au but.

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Un goût particulier

Entre les deux pays, les connexions sont nombreuses. D’abord l’amitié entre Kylian Mbappé et Achraf Hakimi, qui évoluent ensemble au Paris Saint-Germain. De plus, Walid Regragui est né en France, tout comme beaucoup de joueurs marocains.

Deux internationaux portent le maillot d’Angers SCO en Ligue 1, à savoir Sofiane Boufal et Azzedine Ounahi. Pour sa part, Achraf Dari évolue de son côté à Brest, tandis que Zakaria Aboukhlal porte les couleurs de Toulouse FC. Nayef Aguerd, pilier de la défense marocaine, a quant à lui ravi les supporters de Dijon puis de Rennes, avant de rejoindre West Ham cet été.

Quant au sélectionneur national, il est né en région parisienne, précisément à Corbeil-Essonnes. Il a effectué quasiment toute sa carrière professionnelle en France, à Toulouse, Ajaccio ou Grenoble, où il a joué avec Olivier Giroud.

Au-delà du football

La question politique. C’est un contexte majeur qui s’invite avant cette demi-finale hors normes. La guerre des visas, débat autour du positionnement de la France sur la question du Sahara… Les relations entre Rabat et Paris traversent une période de turbulences depuis plus d’un an, au point que les deux pays ont retiré leur ambassadeur.

Cette demi-finale n’échappe pas aux polémiques, surtout que la loi sur l’immigration monopolise les discussions dans les médias de l’Hexagone. La victoire des Lions de l’Atlas en quart de finale face au Portugal et les célébrations des Marocains de France ont poussé certains politiciens à tenir des discours « haineux » et souvent même « racistes » vis-à-vis des migrants, qualifiant les images de liesse « d’émeutes ».

Les polémistes identitaires, comme Eric Zemmour, ne veulent voir que les débordements. Ils se servent de l’événement pour servir leurs intérêts politiques. Ils créent la polémique et ne ratent d’ailleurs pas l’occasion de critiquer à chaque fois les binationaux et les immigrés qui se réjouiraient d’une simple victoire en football.

Comment réagirait le roi du Maroc si à Marrakech des milliers de Français venaient fêter la victoire de la France ?#WorldCup2022 #MARFRA #Morocco pic.twitter.com/5yuhQUpbSV

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) December 12, 2022

Interrogé sur le sujet par LeBrief, Abdelghani Youmni, conseiller des Français à l’étranger, insiste sur le fait qu’il n’y a pas de place à ces discours. «C’est un match de football. C’est 90 minutes entre deux équipes  qui veulent atteindre la finale. La relation entre le Maroc et la France dure depuis des siècles et aujourd’hui, considérer le Royaume comme un « sous-pays » est une grave erreur», a-t-il affirmé.

«Le Maroc a le droit de rêver. Il a fait ses preuves dans tous les domaines. Et en football, il a réussi à éliminer les grandes équipes. Ce n’est pas un hasard de se retrouver dans le dernier carré. C’est un travail sérieux qui a été mené depuis plusieurs années sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI. Chez nous, ce match ne dépasse pas son aspect sportif et chez les racistes, ce n’est pas une surprise», a-t-il conclu.

Par ailleurs, Emmanuel Macron sera dans les tribunes demain. Avant même le début du Mondial, le président français avait annoncé sa présence pour la demi-finale ou la finale en cas de qualification des Bleus.

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Un match sous tension

En France, les pouvoirs publics s’organisent pour gérer les risques de débordements à la fin de ce match, notamment à Paris.

Selon les dernières nouvelles, environ 2.000 policiers et gendarmes devraient être mobilisés dans la capitale pour gérer l’afflux de supporters des deux équipes. Toutefois, la zone des Champs-Élysées ne sera pas fermée. Les fans souhaitant fêter leur sélection seront invités à rester sur les trottoirs.

La Préfecture de Police compte installer un gros dispositif mercredi pour France – Maroc, aux Champs Élysées.

2000 policiers vont être présents pour encadrer les célébrations.

(Le Parisien) pic.twitter.com/YCeeDQxwsg

— BeFootball (@_BeFootball) December 12, 2022