Les drapeaux du Maroc et de la France © DR
Les relations franco-marocaines traversent une période de fortes turbulences, marquée par des malentendus et des décisions qui ont été largement médiatisées. La perspective d’une relation normale et d’un renouveau du partenariat stratégique entre les deux pays demeure compromise.
«Une gaffe diplomatique»
La dynamique diplomatique entre le Maroc et la France semble s’inscrire dans un schéma de malentendus croissants. La dernière bourde en date provient d’une annonce inattendue de la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna, qui a évoqué une visite imminente du président Emmanuel Macron au Maroc. Cependant, cette déclaration a été rapidement démentie par Rabat, soulignant qu’aucune visite de ce type n’était actuellement programmée.
🔴Maroc
🗣️"Il y a quelque chose d'indécent à porter des jugements sur les choix faits par le Maroc et de lier ça à des considérations diplomatiques,… c'était inutile et blessant pour les deux pays", regrette la ministre des Affaires étrangères @MinColonna.
📺@DariusRochebin pic.twitter.com/hN59LYXKFn— LCI (@LCI) September 15, 2023
Contacté par nos soins, Nabil Adel a qualifié l’annonce anticipée de Catherine Colonna de «gaffe diplomatique» compte tenu du climat actuel de relations bilatérales déjà tendues. Selon lui, il est impératif de s’en tenir strictement aux protocoles et aux voies de communication officielles afin d’éviter toute confusion. Pour appuyer son argument, il a évoqué la progression notable des relations récentes entre le Maroc et l’Espagne, suggérant qu’une telle évolution positive pourrait servir de modèle pour les relations franco-marocaines.
Un autre point de friction récent est le choix du Maroc de ne pas faire appel à l’aide française, suite au séisme du 8 septembre. Face à cette décision, la cheffe de la diplomatie française a tenté d’apaiser les tensions en rappelant le droit inaliénable du Maroc, en tant que nation souveraine, de décider comment accepter et coordonner l’aide internationale. Et pourtant, plusieurs médias ont interprété cette décision comme un «refus de l’aide de la France», entraînant ainsi une effervescence médiatique notable.
Catherine Colonna (@MinColonna), ministre des Affaires étrangères: "Nous nous tenons à la disposition du Maroc (…) qui est maître de ses choix" pic.twitter.com/D9CxQu3loa
— BFMTV (@BFMTV) September 11, 2023
À tout cela s’ajoutent les propos du président français lors de son discours consacré aux relations entre la France et l’Afrique le 27 février au palais de l’Élysée. Il avait vanté la qualité des relations de l’Hexagone avec le Maroc et mis en avant une amitié supposée avec le roi Mohammed VI. Un écho qui a reçu une réponse nette de Rabat, relayée par Jeune Afrique, clarifiant que la relation actuelle est loin d’être qualifiée «d’amicale».
Lire aussi : Enfants de la Patrie, les Lions de l’Atlas sont parés !
Une crise qui va durer dans le temps
Dans la complexité croissante des relations franco-marocaines, les derniers développements semblent témoigner d’une détérioration notable, impulsée par ce que beaucoup perçoivent comme une faute de leadership du côté français. Nabil Adel analyse de manière perspicace la situation actuelle, mettant en lumière les actions du président français, Emmanuel Macron, comme étant le cœur du problème.
Selon notre interlocuteur, la France est en train de vivre un déclin marqué, non seulement sur le plan politique, mais aussi sur l’échiquier diplomatique mondial, particulièrement notable dans son retrait accéléré de l’Afrique de l’Ouest. «Nous assistons à la fin d’un chapitre prestigieux de l’histoire française», a-t-il déclaré, notant que bien que le pays conserve son statut de puissance mondiale, il semble avoir perdu une grande part de ses ambitions internationales. Il indique que la France est en train de céder du terrain sur la scène mondiale, une évolution qui la laisse dans une position de plus en plus difficile.
Nabil Adel attribue cette décadence aux traits de caractère du président Macron, qu’il décrit comme étant psychorigide, ayant contribué à diminuer le prestige international traditionnellement associé au poste de président de la République française.
Lire aussi : Sarkozy accuse Macron d’éloigner la France du Maroc
Le professeur de géopolitique et d’économie note aussi que Macron, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pas été formé dans les arcanes de la politique. Il provient en effet du secteur de l’entreprise, un background qui affecte sa stature sur la scène mondiale, comme illustré lors de ses visites en Russie et en Chine. «La France de Macron semble réticente à adapter sa stratégie, alors que de nouvelles puissances émergent avec une force notable, telles que la Russie et la Chine, sans oublier les États-Unis qui conservent une influence significative», précise-t-il.
En outre, Nabil Adel observe une nonchalance chez Macron face à la série de crises qui ont récemment ébranlé les relations avec le Maroc. Ces tensions incluent des controverses sur les visas, la question du Sahara, l’affaire Pegasus et les résolutions du Parlement européen critiquant la liberté de la presse au Maroc. Notre intervenant souligne que les relations bilatérales ont atteint leur point le plus bas depuis l’époque de Ben Barka. Une situation qui a refroidi les liens diplomatiques entre les deux nations.
Interrogé finalement sur l’avenir des relations franco-marocaines, Nabil Adil estime que la crise est actuellement silencieuse et persistante. «Tant que Macron est au pouvoir, un réchauffement des relations semble peu probable, une perspective que les autorités marocaines semblent également reconnaître», conclut Adel. Il explique qu’un retour à des relations normales et cordiales dans un avenir proche serait très compliqué.
Sanchez à Rabat : « Les principes de la souveraineté sont menacés »
Politique - A Rabat, l'IS s’est rassemblée avec des personnalités socialistes, telles que Driss Lachgar, Pedro Sanchez, ou encore Anne Hidalgo.
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024Assises de la régionalisation avancée : le roi Mohammed VI accorde une attention particulière à la réussite du développement régional
Politique - Le message du Roi adressé aux participants de la deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée met en lumière l'importance que le roi Mohammed VI accorde à la réussite du développement régional.
Farah Nadifi - 21 décembre 2024Transformation digitale au Maroc : défis et perspectives pour les régions
Politique - La transformation digitale s'impose comme une priorité stratégique pour le développement des régions marocaines, un enjeu mis en lumière lors des Assises de la régionalisation avancée.
Rédaction LeBrief - 21 décembre 2024Le roi Mohammed VI reçoit le président de la République Islamique de Mauritanie
Politique - Le roi Mohammed VI a reçu ce jeudi au Palais Royal de Casablanca, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République Islamique de Mauritanie, selon un communiqué du Cabinet Royal.
Farah Nadifi - 20 décembre 2024A Tanger, la régionalisation avancée en quête d’un nouveau souffle
Politique - À Tanger, les débats battent leur plein lors des Assises nationales de la régionalisation avancée.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Parc automobile : la Cour des comptes alerte sur une gestion inefficace et coûteuse
Politique - Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes pointe des dysfonctionnements majeurs dans la gestion du parc automobile marocain. Coûts élevés, mauvaise organisation et impact environnemental préoccupant nécessitent des réformes urgentes pour optimiser ce secteur vital.
Farah Nadifi - 20 décembre 20242e Assises nationales de la régionalisation avancée : le discours intégral du Roi
Politique - Voici le texte intégral du Message Royal, dont lecture a été donnée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Le roi Mohammed VI appelle à l’élaboration d’une feuille de route pour la régionalisation avancée
Politique - Lors des 2e Assises nationales de la régionalisation avancée, le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’élaborer une feuille de route claire pour la prochaine étape de ce chantier stratégique.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024La réforme du Code pénal bloquée
Mohamed Laabi - 11 février 2020AMO : simplification en vue
Politique - Le Conseil de gouvernement marocain a adopté un nouveau projet de loi (n° 54.23) modifiant la loi n° 65.00 relative à l'AMO.
Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024Un député du PAM s’attaque à MHE
Khansaa Bahra - 20 avril 2021Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours
Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc
Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres
Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Un Symposium international célèbre la justice transitionnelle à Rabat
Politique - Sous le patronage du roi Mohammed VI, un Symposium international sur la justice transitionnelle a débuté à Rabat.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024