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Le brouillard épais qui enveloppait les liens entre les royaumes du Maroc et d’Espagne est en train de se dissiper. Depuis la fin de la brouille diplomatique déclenchée par l’accueil en catimini sur le territoire espagnol du chef des séparatistes pour des soins médicaux, les échanges entre les deux pays se sont intensifiés. À l’occasion de la visite à Rabat du chef de l’exécutif espagnol en avril 2022 et de son soutien au plan marocain d’autonomie pour les provinces du Sud, les deux voisins coopèrent étroitement sur plusieurs volets, notamment politique et sécuritaire. Si les liaisons maritimes ont repris et les points de passage ont rouvert, les relations économiques n’ont pas atteint leur niveau d’avant-crise. D’ailleurs, les douanes commerciales de Bab Sebta et de Bab Nador ne sont toujours pas opérationnelles.
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Une coopération bilatérale multiforme
Pedro Sánchez s’était engagé en avril dernier à établir des relations basées sur la transparence, le dialogue permanent, le respect mutuel et la mise en œuvre des engagements et des accords signés par les deux parties. Jusqu’à ce jour, Madrid a parfaitement rempli son engagement. Malgré les pressions subies par la majorité socialiste, par l’opposition et le chantage exercé par les autorités algériennes, Sánchez et son gouvernement ont tenu leur promesse. À chaque fois, ils réitèrent la nouvelle position de l’Espagne concernant le dossier du Sahara tout en louant l’étroite collaboration du Maroc sur différents dossiers.
Pour témoigner de l’importance qu’accorde le voisin ibérique à la consolidation de ses relations avec le Maroc, une forte délégation ministérielle accompagnera le chef de l’exécutif espagnol lors de la tenue de la Réunion de haut niveau (RHN) Maroc-Espagne mercredi et jeudi prochains à Rabat. Il s’agit de développer encore plus la coopération hispano-marocaine dans les différents domaines aussi bien politique et économique que culturel et social dans le cadre de la nouvelle feuille de route conclue au mois d’avril dernier. «Cette rencontre, qui n’a pas eu lieu depuis 2015, nous permettra d’approfondir nos vastes relations bilatérales, afin de travailler ensemble sur des bases plus solides», a affirmé le Souverain espagnol dans une récente allocution.
Depuis Madrid, l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a souligné de son côté que les responsables des deux pays se penchent sur la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre de cette feuille de route. Ce plan d’actions englobe tous les domaines du partenariat, en intégrant toutes les questions d’intérêt commun, dans un climat empreint de confiance et de transparence. Dans un entretien accordé à l’agence MAP, Benyaich a rappelé que, depuis avril dernier, tous les groupes de travail ont tenu des réunions régulières pour mettre en place les dispositions de la nouvelle feuille de route bilatérale.
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Nouveau palier pour les relations économiques
Depuis 10 ans, l’Espagne est le premier partenaire commercial et client du Maroc. Ceci étant, les conséquences de la crise liée à la Covid-19 et la brouille diplomatique qui a duré une année, en plus du contexte régional et international, ont affecté les échanges commerciaux entre les deux royaumes. Pour les opérateurs des deux pays, il faut aujourd’hui bâtir un partenariat intégré dans les différentes chaînes de valeur, surtout que les deux voisins sont concurrents dans plusieurs secteurs d’activité.
Notons que les flux de marchandises entre les deux pays ont atteint près de 10 milliards d’euros en 2022, faisant du Maroc le principal partenaire commercial de l’Espagne en dehors de l’Union européenne (UE), à l’exception des États-Unis et du Royaume-Uni. Le forum économique bilatéral qui se tiendra en parallèle à la RHN verra la participation des patronats et des businessmen des deux pays. Selon des chiffres officiels ibériques, le Maroc est la principale destination des investissements espagnols en Afrique et reçoit plus d’un tiers de tous les investissements directs espagnols destinés au continent africain.
L’Espagne compte quelque 524 filiales de sociétés espagnoles et quelque 670 entreprises espagnoles détenant plus de 10% du capital de sociétés marocaines de droit marocain. Les Espagnols espèrent également bénéficier d’une coopération triangulaire Espagne-Maroc-Afrique. Dans une interview à la MAP, le président de la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (CEOE), Antonio Garamendi, a dit considérer le Maroc comme une plateforme logistique et financière régionale pour le marché subsaharien. «Les entreprises espagnoles, et en particulier les PME, grâce au fait que le Maroc est la principale porte d’accès à l’Afrique, ont pu bénéficier et élargir leurs opportunités d’affaires et d’investissement sur le continent africain», a-t-il ajouté.
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La RHN entre le Maroc et l’Espagne n’a pas eu lieu depuis 2015. Cette année-là, la 11? RHN s’était tenue à Madrid sous la houlette de l’ex-président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, et de l’ex-chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane. Aujourd’hui, la réunion de Rabat posera une nouvelle pierre dans l’édification d’un partenariat stratégique entre deux pays qui regardent leur passé avec sérénité et envisagent leur avenir avec une confiance renouvelée.
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