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Maroc-EAU : un modèle de partenariat stratégique et durable

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Les drapeaux du Maroc et des Émirats Arabes Unis © DR

Dans une démarche qui marque un jalon historique, le roi Mohammed VI a entrepris, ce lundi, une visite officielle aux Émirats arabes unis (EAU), répondant ainsi à l’invitation de Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane. Cette visite, la première depuis l’élection de Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane en tant que président des EAU, en mai 2022, s’inscrit non seulement comme un événement majeur, mais aussi comme un moment clé pour renforcer les liens entre les deux nations. Elle est porteuse d’une signification profonde, marquant une nouvelle ère dans le partenariat entre Rabat et Abou Dhabi. Elle ouvre aussi la voie à de nouvelles perspectives dans les relations bilatérales.

Les relations entre le Maroc et les Émirats arabes unis se distinguent par leur caractère stratégique, multidimensionnel et durable. Elles sont le fruit d’une volonté politique renforcée par les déclarations des chefs d’État des deux pays, qui aspirent à faire de ce partenariat un exemple de coopération internationale. C’est dans ce contexte que survient cette visite royale aux Émirats arabes unis, qui a débuté hier. Elle s’inscrit dans une continuité logique de ces efforts et elle marque une étape supplémentaire dans l’engagement de Rabat et d’Abou Dhabi à enrichir et diversifier leurs liens.

Il faut savoir que depuis la signature de l’accord de libre-échange en 2001, les liens économiques et commerciaux entre les deux pays ont considérablement évolué. Plus de 20 ans après, ils continuent de se renforcer et de s’épanouir. Cette visite royale, soulignant l’importance de la dimension économique dans ces relations, en est une preuve. La présence d’une délégation à forte composante économique aux côtés du Roi met en lumière les aspects économiques et commerciaux de cette visite et du partenariat bilatéral.

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Signature de mémorandums d’entente pour des projets stratégiques

Cette visite a été ponctuée par la signature de plusieurs mémorandums d’entente. Chacun reflétant une ambition commune de développement et de coopération dans divers secteurs clés. Un des mémorandums phares concerne un partenariat d’investissement dans des projets de train à grande vitesse (TGV) au Maroc. Après le succès de la première ligne en Afrique, reliant Tanger à Casablanca, le Maroc envisage d’étendre ce réseau vers Marrakech d’ici à 2029. Les deux nations travaillent conjointement pour développer des solutions de financement innovantes, impliquant les secteurs public et privé.

En outre, un mémorandum d’entente dans le secteur de l’eau a été signé. Celui-ci prévoit la création d’opportunités d’investissement et le développement de projets de construction de barrages et de stations de dessalement, ainsi que l’interconnexion des bassins hydrauliques.

Dans le domaine de l’investissement, un autre mémorandum vise à renforcer la coopération bilatérale, avec un accent particulier sur la reconstruction des zones affectées par le séisme d’Al Haouz et le développement d’infrastructures médicales, sociales et éducatives.

Des projets ambitieux en agriculture, énergie et infrastructure

Le partenariat dans le secteur énergétique a également été renforcé, avec un accent sur le développement des centrales de production d’énergie, notamment à partir du gaz naturel, et le renforcement du réseau national de transport d’électricité.

L’agriculture et la pêche maritime ne sont pas en reste, avec un mémorandum visant à promouvoir la coopération économique et l’investissement dans ces secteurs, enrichissant ainsi le partage des expériences et des expertises. Les secteurs des aéroports et des ports ont aussi été ciblés, avec des accords visant à stimuler les investissements et à échanger des compétences et expertises, notamment dans les complexes portuaires de Dakhla Atlantique et de Nador West Med.

De plus, un mémorandum significatif a été signé pour soutenir le projet du gazoduc Nigeria-Maroc. Il vient ainsi confirmer l’engagement des Émirats arabes unis à contribuer financièrement et techniquement à ce méga-projet. Dans le domaine des marchés financiers et des capitaux, un accord a été également conclu pour dynamiser ces marchés dans les deux pays, impliquant des organismes des secteurs public et privé.

Enfin, le tourisme et l’immobilier sont également au premier plan, illustrés par un mémorandum visant à instaurer un partenariat économique et d’investissement dans ces domaines, incluant des initiatives telles que le projet Marchica Med.

Lire aussi : Maroc-EAU : histoire d’une relation vieille de 50 ans 

Une nouvelle ère de coopération innovante

Pour Khalid Benali, expert en économie, le partenariat entre le Maroc et les Émirats arabes unis s’inscrit dans une ère de coopération innovante, marquée par une nouvelle façon de travailler basée sur un management rigoureux et une planification détaillée, promettant des résultats significatifs pour l’avenir.

Benali souligne que ce partenariat est structuré autour d’un plan d’action bien défini, comprenant des délais précis et une description détaillée de la nature des échanges. Cette approche méthodique reflète, dit-il, un engagement profond à optimiser les résultats de cette collaboration bilatérale. Selon notre interlocuteur, l’implication directe des deux chefs d’État dans ce processus atteste de l’importance stratégique de cette coopération, signifiant un investissement au plus haut niveau politique.

«L’attractivité du Maroc dans ce partenariat est renforcée par son emplacement géographique stratégique et sa politique stable. Des projets structurants, comme les chantiers de construction, la protection sociale, la Charte de l’investissement, ainsi que les réformes dans les domaines de la santé et du social, jouent un rôle crucial dans l’attraction d’investisseurs étrangers. Ces initiatives démontrent l’engagement du Maroc envers le développement durable et l’amélioration continue de son environnement économique et social», a-t-il expliqué.

En outre, Benali a mis en lumière l’objectif principal de ce partenariat : faire profiter les populations des deux pays. Cette coopération ne se limite pas à une simple transaction commerciale ou à des échanges d’investissements, mais vise plutôt à générer des bénéfices tangibles pour les citoyens marocains et émiratis. Cela se traduit par une amélioration de la qualité de vie, des opportunités économiques accrues, et un partage des connaissances et des expertises entre les deux nations.

Lire aussi : Cybersécurité : signature à Dubaï d’un MoU entre le Maroc et les Émirats arabes unis 

Une croissance robuste des échanges commerciaux

Ces mémorandums d’entente signés entre les deux parties vont donner une impulsion significative aux échanges commerciaux bilatéraux, déjà dynamiques et en pleine expansion. Les statistiques de l’Office des Changes mettent en lumière cette croissance, confirmant ainsi les Émirats arabes unis comme le deuxième partenaire commercial le plus important du Maroc parmi les pays du golfe.

En effet, cette montée en puissance se traduit concrètement dans les chiffres. En 2022, les exportations marocaines vers les Émirats arabes unis ont atteint plus de 1,41 milliard de DH (MMDH), contre 494,38 millions de DH (MDH) en 2018. Cette hausse significative continue de s’accélérer, comme en témoigne le volume des exportations pour les six premiers mois de l’année en cours, qui a déjà dépassé le seuil de 1 MMDH. Parallèlement, le Maroc a considérablement augmenté ses importations en provenance des Émirats, passant de 7,68 MMDH en 2018 à plus de 14,48 MMDH en 2022, et s’élevant à 8,37 MMDH pour le premier semestre de 2023.

Ces chiffres ne sont pas seulement le reflet d’une relation commerciale robuste entre les deux pays, mais ils démontrent également un potentiel de croissance soutenu. Désormais, le Maroc et les Émirats arabes unis semblent bien partis pour franchir de nouveaux paliers, promettant une coopération encore plus étroite, fructueuse et diversifiée dans les années à venir.

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