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La visite du Monarque en Chine, en mai 2016, et sa rencontre avec le président chinois, Xi Jinping, a été accompagnée de la signature d’un partenariat stratégique. Cette date a été cruciale pour l’affermissement des relations bilatérales Maroc-Chine.
Le Royaume s’impose de plus en plus comme une plateforme d’accueil des investisseurs chinois. Ceci est particulièrement le cas après la pandémie de la Covid-19, qui a paralysé l’économie mondiale en entravant les flux commerciaux. Une réorganisation des chaines de valeur mondiales fut opérée. C’est dans ce contexte particulier que les investisseurs chinois ont opté d’investir massivement au Maroc.
Ainsi, plusieurs secteurs névralgiques de l’économie marocaine sont concernés par ces investissements chinois, notamment les batteries pour véhicules électriques, les énergies renouvelables, les pièces automobiles, le textile. Ces projets de grande envergure sont estimés à plusieurs milliards de dirhams.
Le projet phare de ce rapprochement historique entre ces deux nations souveraines est la Cité Mohammed VI Tanger Tech. Cette cité illustre la solidité des relations bilatérales aux niveaux économique et politique. Ce projet ambitieux de ville industrielle et intelligente reflète une convergence des visions marocaine et chinoise, se positionnant comme un hub dans les secteurs de la mobilité électrique, de l’automobile et des énergies renouvelables.
Belt and Road Initiative (BRI)
Le projet de la «nouvelle route de la soie», avec l’adhésion du Maroc à cette initiative chinoise, constitue un point d’ancrage pour l’empire du Milieu. Ce dernier pourra ainsi pénétrer les marchés africains et européens, le Royaume étant la locomotive de l’Afrique et un point d’entrée vers l’Europe.
En effet, le Maroc dispose d’atouts considérables tels que la stabilité politique et économique, le positionnement stratégique, l’ouverture économique, la main d’œuvre qualifiée, les infrastructures de qualité et la connectivité. Ajoutons à cela un autre avantage indéniable : les accords de libre-échange conclus par le Maroc avec les États-Unis. Ceux-ci représentent un atout significatif pour les industriels chinois ciblés par des taxations prohibitives de certains produits, en particulier les voitures et batteries électriques, à leur entrée sur les marchés américains et européens.
Par ailleurs, en 2023, le Royaume a institué une nouvelle charte de l’Investissement. Cette charte constitue, en effet, une aubaine pour les investisseurs chinois, car elle englobe de nombreuses incitations offertes aux investisseurs étrangers.
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Au niveau des nouveaux projets IDE greenfield, annoncés par des entreprises internationales, ont plus que quadruplé. Ces derniers sont passés de 3,8 milliards de dollars en 2021 à 15,6 milliards de dollars en 2022 et à 20,4 milliards de dollars en 2023. La Chine se taille la part du lion dans ces projets, en devenant le nouvel investisseur principal. A lui seul, le pays représente 29% de toutes les dépenses d’investissements en IDE greenfield annoncés pour 2022-2023.
Un investissement greenfield est une forme d’IDE qui se produit lorsqu’une société transnationale s’installe dans un pays en voie de développement pour construire de nouvelles usines/magasins. Ces investissements sont largement mis en avant par les pays d’accueil, car créateurs d’emplois, mais aussi sources de transfert technologique et de savoir-faire.
Les sept grands projets chinois au Maroc
Gotion High-tech, leader mondial dans le secteur des batteries électriques, a implanté la première gigafactory d’Afrique de la région MENA au Maroc. Le 6 juin 2024, le groupe chinois a signé un accord avec le gouvernement marocain pour un investissement de 13 milliards de dirhams. L’objectif est de réaliser un projet intégré et complet de fabrication de batteries électriques à Kénitra, permettant la création de 17.000 emplois directs, indirects et induits, dont 2.300 à haute qualification. À terme, ce projet a pour visée de développer une capacité de 100 GWh pour un montant d’investissement global de 65 milliards de dirhams. Les travaux de construction ont déjà débuté et dureront huit mois. L’usine sera opérationnelle en juin 2026, ayant cinq fois la taille de l’usine Renault à Tanger. La totalité de la production est destinée à l’export avec un volume estimé à 20 milliards de dollars.
CNGR et le fonds d’investissement Al Mada, ont créé une co-entreprise de fabrication de composants de batteries pour véhicules électriques. Sur une superficie de 200 hectares, le complexe industriel, baptisé Core Battery Components, prendre place à Jorf Lasfar, pour un investissement de 20 milliards de dirhams. Ainsi, avec ce partenariat fructueux, cette joint-venture place le Royaume dans une chaine de valeur mondiale. Par ailleurs, 95% de la production sera destinée à l’export, servant des clients comme le constructeur automobile américain Tesla et le sud-coréen LG chem.
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BTR New Material Group, société chinoise, a signé une convention d’investissement avec le gouvernement le 29 mars 2024. Cet investissement porte sur un projet stratégique de production de cathodes, pour un montant d’investissement de 3 milliards de dirhams, avec la création de plus de 2.500 emplois. L’usine sera implantée à la Cité Mohammed VI Tanger Tech et aura une capacité de 50.000 tonnes par an.
Tinci est un groupe chinois, principal fournisseur chinois d’électrolytes et d’électrolytes chimiques pour batteries au lithium. En juin 2023, le groupe a annoncé la construction d’une usine au Maroc, dans le parc industriel de Jorf Lasfar, à Casablanca, et nécessitera un investissement global d’environ 280 millions de dollars. La construction du projet durera 24 mois, et permettra à terme de produire annuellement 150.000 t d’électrolytes, 100.000 t d’hexafluorophosphate de lithium et 50.000 t de phosphate de fer et de lithium.
Sentury Tire est un géant chinois des pneumatiques. L’annonce de la construction d’une usine de pointe à Tanger, début 2023, sur une superficie de 10 hectares et sur une durée de 18 mois. Elle sera installée dans la Cité Mohammed VI Tanger Tech. Cette situation géostratégique permettra au groupe chinois d’alimenter le marché européen, le Maghreb, l’Afrique et les États-Unis. À terme, l’usine aura une capacité de production de 12 millions d’unités de pneus par an.
Sunrise est un géant chinois du textile. Le groupe a l’intention d’investir 4,1 milliards de dirhams au Maroc. Ce projet permettra la création de 11.000 emplois directs d’ici à 3 ans dans plusieurs régions du Royaume. Le secteur du textile national sera redynamisé par cet investissement significatif, intégré aux chaines de valeur mondiales.
Aelon est un groupe chinois spécialisé dans les équipements éoliens. En octobre 2023, les autorités marocaines et l’entreprise chinoise ont signé un accord portant sur un financement de 245 millions de dollars pour la construction d’une usine de fabrication de pâles éoliennes. L’usine est construite dans la zone d’accélération industrielle de Nador, il sera opérationnel en janvier 2025, les travaux ayant déjà débuté en janvier 2024. L’usine sera déployée sur une superficie de 50 hectares, et produira 600 pales par an, une fois qu’elle sera opérationnelle. Avec la création de 3.332 emplois et un chiffre d’affaires prévisionnel de 682 millions de dollars.
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