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La dernière note du Haut-Commissariat au Plan (HCP) dresse un bilan inquiétant de la situation de l’emploi au Maroc. La perte d’emplois et la montée du chômage mettent en évidence les difficultés qui affligent le marché du travail. Face à cette réalité. La note révèle une contraction significative dans plusieurs secteurs, entraînant une diminution de l’offre d’emploi et une augmentation du taux de chômage. Une situation qui soulève des questions sur la capacité du pays à assurer une croissance économique inclusive et durable.
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157.000 emplois perdus en 2023
L’économie nationale a enregistré une perte nette de 157.000 postes d’emploi entre 2022 et 2023. Cette évolution résulte principalement d’une réduction de 198.000 emplois en milieu rural, malgré une augmentation de 41.000 emplois en milieu urbain.
En parallèle, le taux d’activité a enregistré une baisse de 0,7 point, s’établissant à 43,6%. Cette évolution est le résultat de deux facteurs essentiels : d’une part, l’élargissement de la population en âge de travailler, avec une augmentation de 1,4%, et d’autre part, une légère contraction de la population active de 0,2%. Il est important de noter que cette diminution du taux d’activité est plus prononcée en milieu rural (-1,8 point) qu’en milieu urbain (-0,1 point). Un décalage qui, une fois de plus, met en évidence, les disparités croissantes entre ces deux environnements en matière d’emploi.
Pareillement, le taux d’emploi a suivi la même trajectoire, passant de 39,1% à 38% à l’échelle nationale, enregistrant des baisses notables en milieu rural et urbain. Les hommes et les femmes ont également été affectés différemment, avec une diminution de 1,4 point de 0,9 point respectivement.
Dans ce contexte, c’est le secteur des services qui demeure le principal pourvoyeur d’emplois, représentant 48,3% de la main-d’œuvre active. Il est suivi par l’agriculture, la forêt et la pêche, avec 27,8%, tandis que l’industrie, y compris l’artisanat, et le BTP contribuent significativement, avec respectivement 12,2% et 11,6% des actifs occupés. Cependant, l’agriculture a subi une perte nette de 202.000 postes d’emploi, mettant en lumière les défis persistants auxquels ce secteur essentiel est confronté.
En dépit de ces pertes, certains secteurs ont démontré une capacité remarquable à générer de nouveaux postes. C’est notamment le cas du BTP qui a créé 19.000 emplois. De plus, le secteur des services a apporté sa contribution en ajoutant 15.000 postes, principalement dans les domaines sociaux, de l’hébergement et de la restauration. Cependant, il est important de noter que le secteur du commerce a connu une diminution significative de ses effectifs.
Un tiers des chômeurs en quête d’emploi depuis moins d’un an
L’année 2023 a marqué une augmentation particulière du chômage avec 138.000 personnes supplémentaires sans emploi. Cela a porté le nombre total de chômeurs de 1.442.000 en 2022 à 1.580.000 en 2023, soit une augmentation de 1,2 point, passant ainsi de 11,8% à 13% sur le plan national. Cette tendance à la hausse a été observée aussi bien en milieu urbain, où le taux de chômage est passé de 15,8% à 16,8%, qu’en milieu rural, avec une augmentation de 5,2% à 6,3%.
Cette situation affecte différemment les genres, avec une augmentation de 1,2 point chez les hommes, passant de 10,3% à 11,5%, et de 1,1 point chez les femmes, de 17,2% à 18,3%. Les diplômés sont particulièrement touchés, avec une hausse de 1,1 point de leur taux de chômage, tandis que les personnes sans diplôme voient leur situation se dégrader avec une augmentation de 0,7 point de leur taux de chômage.
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Les jeunes, en particulier, restent la catégorie la plus affectée, avec une augmentation de 3,1 points de leur taux de chômage, atteignant ainsi 35,8% chez les 15-24 ans. Les tranches d’âge suivantes montrent également une augmentation, bien que moins prononcée, illustrant un problème généralisé d’accès à l’emploi au sein de la population active.
La note du HCP révèle aussi qu’un tiers des chômeurs sont dans cette situation depuis moins d’un an, tandis que la durée moyenne du chômage a légèrement diminué, passant de 33 à 32 mois. Quant aux principales causes du chômage, elles demeurent l’achèvement des études et le licenciement ou l’arrêt de l’activité de l’employeur, représentant chacune environ 27% des cas.
Enfin, le volume du sous-emploi a aussi augmenté, passant de 972.000 à 1.043.000 personnes, avec des hausses observées tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Le taux de sous-emploi a suivi cette tendance, augmentant de 9,0% à 9,8% dans le pays de 8,1% à 8,7% en milieu urbain et de 10,4% à 11,6% en milieu rural.
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