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Mardi soir, la CGT a annoncé que 500.000 personnes avaient manifesté ce mardi à Paris contre la réforme des retraites, soit 100.000 de plus que son estimation lors de la précédente journée de mobilisation, le 19 janvier. De son côté, la préfecture de police faisait savoir qu’elle en avait recensé 87.000 pour ce 2e round, elle en avait compté 80.000 manifestants il y a dix jours.
Le cabinet Occurrence, auquel souscrivent certains médias comme l’AFP, donne lui un pointage encore plus faible, avec 55.000 manifestants dans le cortège parisien. Au final, en début de soirée, lorsque les chiffres sont consolidés, la CGT estime que ce sont 2,8 millions de manifestants qui ont battu le pavé dans toute la France, contre 1,272 million seulement pour la police. Comment expliquer de tels écarts ?
En dehors des intérêts politiques à déclarer plus ou moins de manifestants lors d’une mobilisation, les méthodes de comptage sont très différentes selon les sources. Par exemple, au lendemain de la mobilisation du 19 janvier, les syndicats ont procédé à un calcul à partir de la première ligne de manifestants en tête de cortège, multipliée par le nombre de lignes supposées, une fois la manifestation étirée dans sa totalité.
De son côté, la préfecture de police poste des agents à des lieux-clés pour compter les manifestants effectifs, par groupes de 10, avec des taux de correction de 10% à la hausse. Souvent cité par les médias qui font appel à lui, le cabinet indépendant Occurrence utilise une technique électronique, qui compte chaque manifestant qui passe une ligne donnée sur le cortège, filmée par une caméra.
Aucune des trois méthodes ne peut prétendre à l’exactitude, chacune comportant des angles morts. La technique des syndicats fait fi de la densité réelle de la manifestation, qui peut être clairsemée par endroits et compacte à d’autres. Celle de la préfecture repose sur une appréciation visuelle humaine, en tant que telle sujette à des erreurs et à des moments de déconcentration.
Quant à la méthode du cabinet Occurrence, elle ne peut pas prendre en compte les éventuelles divergences de la manifestation, par exemple lorsque des cortèges se forment dans des rues qui n’étaient pas prévues par les organisateurs, ou lorsque la ligne de comptage est placée sur un point où le cortège passe tardivement.
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