L'ONU met en garde contre la stagnation des progrès dans la lutte contre le sida © DR
Ce jeudi 1er décembre, les pays du monde entier commémorent la Journée mondiale de lutte contre le sida. « Égalité maintenant » est le thème retenu pour l’édition de cette année.
À cette occasion, les Nations Unies ont averti, lundi 28 novembre, que les progrès en matière de prévention et de traitement du VIH pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes ont pratiquement stagné au cours des trois dernières années.
Dans un communiqué, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a déploré que près de 110.000 enfants et adolescents (0-19 ans) sont morts de causes liées au sida en 2021. Aussi, 310.000 autres personnes ont été nouvellement infectées, ce qui porte le nombre total de jeunes vivant avec le VIH à 2,7 millions.
Selon Anurita Bains, cheffe adjointe de la lutte contre le VIH/sida à l’UNICEF, les enfants «passent entre les mailles du filet parce que nous échouons collectivement à les trouver, à les tester et à leur faire suivre un traitement qui leur sauverait la vie. Chaque jour qui passe sans progrès, plus de 300 enfants et adolescents perdent leur combat contre le sida».
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Tendances positives à plus long terme
Bien qu’ils ne représentent que 7% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH, les enfants et les adolescents représentaient 17% de tous les décès liés au sida et 21% des nouvelles infections à VIH en 2021, a déploré l’ONU.
À moins que les moteurs des inégalités ne soient traités, prévient l’UNICEF, «mettre fin au sida chez les enfants et les adolescents restera un rêve lointain».
Cependant, a relevé l’agence onusienne, les tendances à plus long terme restent positives. Elle a précisé que les nouvelles infections au VIH chez les jeunes enfants (0-14 ans) ont chuté de 52% entre 2010 et 2021. Les nouvelles infections chez les adolescents (15-19 ans) ont également baissé de 40%. De même, la couverture du traitement antirétroviral à vie chez les femmes enceintes vivant avec le VIH est passée de 46% à 81% en une seule décennie.
Alors que le nombre total d’enfants vivant avec le VIH est en baisse, l’écart de traitement entre les enfants et les adultes continue de croître. Dans les pays prioritaires pour le VIH de l’UNICEF, la couverture du traitement antirétroviral pour les enfants était de 56% en 2020 mais est tombée à 54% en 2021.
Cette baisse, explique l’ONU, est due à plusieurs facteurs, notamment la pandémie de la Covid-19 et d’autres crises mondiales, qui ont accru la marginalisation et la pauvreté. Elle reflète également «une volonté politique en déclin et une riposte au sida en berne chez les enfants».
Et d’ajouter qu’à l’échelle mondiale, un pourcentage encore plus faible d’enfants vivant avec le VIH avait accès au traitement (52%), qui n’a que légèrement augmenté au cours des dernières années.
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Qu’en est-il de l’ampleur de l’épidémie au Maroc??
Selon les données établies au titre de l’année 2021 par la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé et de la protection sociale, environ 3.000 personnes vivent avec le VIH au Maroc (adultes et enfants), avec 830 nouvelles infections VIH et 387 décès enregistrés.
Le nombre cumulé de personnes vivant avec le VIH notifiées s’élève à plus de 19.000 en fin 2021 : 64% au stade asymptomatique VIH et 63% notifiés dans les régions de Souss-Massa, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi (2017-2021).
Côté prévention, environ 125.490 personnes, parmi les populations clés et vulnérables, ont été couvertes par les programmes de prévention combinée en 2021. 1.964 usagers de drogues, dont 442 injecteurs, bénéficient du traitement de substitution à la Méthadone. Ainsi, le nombre estimé des nouvelles infections a diminué de 48% entre 2011 et 2021.
Par ailleurs, l’Offre de dépistage a été élargie dans plus de 1600 structures de santé, 59 centres fixes et mobiles d’ONG et 70 établissements pénitentiaires. Quant au nombre annuel des tests VIH réalisés, il a augmenté de 60.446 en 2011 à 275.439 tests en 2021. Désormais, la proportion des personnes vivant le VIH (PVVIH) qui connaissent leur statut sérologique est passée de 22% en 2011 à 82% en 2021.
S’agissant du nombre des femmes enceintes testées pour le VIH, en consultation prénatale, il a augmenté de 5.630 en 2011 à 95.808 en 2021. En outre, la couverture des femmes enceintes vivant avec le VIH par la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a progressé de 22% en 2011 à 44% en 2021.
Enfin, les mesures mises en place ont permis de multiplier par 4,5 le nombre de personnes atteintes du VIH recevant un traitement antirétroviral entre 2011 et 2021, selon un communiqué du ministère de la Santé. Cela représente une augmentation de la couverture de 24% à 80% dans 35 centres référents de prise en charge des personnes vivant avec le VIH, avec une offre nationale de 14 laboratoires équipés pour le diagnostic et le suivi biologique de ces patients.
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