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La lutte contre la corruption au Maroc est un grand combat. Un défi complexe que l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) met en évidence dans un récent rapport alarmant. Ce rapport expose un état des lieux critique, révélant un manque de confiance dans les mécanismes de contrôle et un déficit d’efficacité des instances dédiées à la lutte contre ce fléau.
Les conclusions indiquent clairement que, malgré une prise de conscience croissante du problème, le Maroc a encore du chemin à parcourir pour éradiquer la corruption de manière efficace et durable. La nécessité d’une approche plus holistique et d’une meilleure coordination entre les différentes instances est plus que jamais d’actualité, si le pays souhaite réellement progresser dans sa lutte.
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Corruption : le Maroc dégringole
Le document de l’INPPLC dresse une situation préoccupante au Maroc. Selon cette institution, la lutte contre la corruption demeure insatisfaisante, une affirmation corroborée par le recul notable du Maroc dans l’Indice de perception de la corruption (IPC). En effet, au cours des quatre dernières années, le Royaume a perdu cinq précieux points, atteignant un maigre score de seulement 38% pour l’année 2022, accompagné d’une chute vertigineuse de 21 places dans le classement mondial de l’IPC.
Ce rapport souligne un paradoxe inquiétant : malgré une baisse significative du nombre de dossiers de corruption soumis à la justice, la sensibilisation du public à cette problématique semble augmenter. Cette contradiction met en évidence une complexité dans la perception et la gestion de la corruption au Maroc.
En outre, l’INPPLC constate que, malgré les efforts déployés, le Maroc n’a pas réussi à améliorer son classement ni sa notation dans la lutte contre la corruption. De plus, une grande partie de la population marocaine considère l’action des instances dédiées à la lutte contre la corruption comme inefficace. La dénonciation des cas de corruption est souvent perçue comme inutile, révélant un manque de confiance dans les mécanismes de contrôle et de sanction.
Le rapport révèle également que la corruption est une préoccupation majeure pour les citoyens marocains, occupant la sixième place parmi leurs préoccupations. Pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), elle se situe en troisième position, tandis que pour les chefs d’entreprise, elle est à la huitième place.
L’étude met en exergue le fait que tant les citoyens que les entreprises estiment que la corruption demeure largement répandue au Maroc, avec des niveaux variables selon les secteurs. En particulier, le secteur de la santé, qu’il soit public ou privé, est jugé comme étant le plus vulnérable, suivi de près par les partis politiques, le gouvernement, le parlement et les syndicats. D’autres domaines d’activité sont également touchés par une prolifération de la corruption, tels que le recrutement, les nominations dans le secteur public, les aides sociales à la population, les licences, les agréments et les autorisations exceptionnelles.
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Stratégie nationale de lutte contre la corruption : où en est-on ?
Lancée fin 2015, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption a enregistré, selon l’INPPLC, des avancées notables dans divers projets intégrés à ses programmes. Ces avancées englobent des domaines tels que les services aux citoyens, la digitalisation des services administratifs, l’augmentation de la transparence et de l’accès à l’information, l’éthique, ainsi que la sensibilisation, entre autres aspects cruciaux.
Cependant, il est crucial de noter que malgré ces réalisations à différents niveaux, les objectifs fixés par la stratégie semblent encore loin d’être réalisés, voire hors de portée. Cette réalité est mise en évidence par les régressions observées dans plusieurs indicateurs internationaux pertinents.
Les raisons de ces lacunes sont multiples, et l’INPPLC en identifie plusieurs. Tout d’abord, il y a un manque d’engagement manifeste de la part des parties prenantes impliquées dans la lutte contre la corruption. De plus, l’absence d’une coordination efficace et d’un contrôle rigoureux des programmes et des projets constitue un obstacle majeur. Le manque de clarté dans l’allocation des budgets consacrés à la stratégie est également relevé comme un point faible, ainsi que l’absence d’un plan de communication adéquat visant à renforcer la crédibilité des politiques mises en œuvre et à mobiliser les citoyens, les acteurs économiques et d’autres parties prenantes.
Et pour remédier à ces problèmes, l’INPPLC a formulé des recommandations pertinentes. Elles visent à renforcer les réalisations existantes et à réorienter les efforts lorsque cela s’avère nécessaire. Parallèlement, il est suggéré d’institutionnaliser la coordination des programmes et de la systématiser en mettant en place un cadre institutionnel propice à la collaboration, à la consultation et à la complémentarité entre l’INPPLC, le gouvernement, ainsi que les diverses institutions et parties prenantes impliquées dans les stratégies nationales et les politiques publiques. Cette démarche permettrait de renforcer l’efficacité de la lutte contre la corruption et de rapprocher la réalisation des objectifs de la stratégie.
Les recommandations de l’INPPLC
À la fin du rapport, l’INPPLC a formulé plusieurs recommandations. Elles sont basées sur une vision globale et cohérente et visent à préparer le contexte général pour la prévention et la lutte contre la corruption, promouvoir la transparence et la qualité des services publics, et créer un environnement propice à la dissuasion et à la lutte contre l’impunité. Ces recommandations sont un appel à l’action pour éradiquer la corruption et renforcer la probité dans toutes les sphères de la société.
Pour l’institution, il est tout d’abord impératif de renforcer le système de dénonciation des actes de corruption et de protéger les lanceurs d’alerte. Cette mesure permettra aux individus courageux qui signalent des actes répréhensibles de le faire en toute sécurité, contribuant ainsi à une plus grande transparence et à une meilleure application des lois anti-corruption.
En outre, il est nécessaire de renforcer les mécanismes institutionnels de renvoi des dossiers liés à des crimes et actes de corruption. Cela garantira que les affaires de corruption sont traitées avec la rigueur nécessaire et que les responsables de tels actes sont tenus pour responsables de leurs actions.
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La révision du code de la procédure pénale est également une étape cruciale pour intégrer les exigences spécifiques de la lutte contre la corruption, assurant ainsi une application efficace des lois et des sanctions appropriées. Et afin de favoriser une convergence et une complémentarité institutionnelles dans la lutte contre la corruption, la collaboration et la coordination entre les différentes autorités et institutions compétentes doivent être renforcées, pour une action plus cohérente dans la lutte contre ce fléau.
À cela s’ajoute l’orientation de la transformation digitale vers une approche centrée sur le citoyen qui s’avère aussi essentielle. Cela implique l’amélioration de la qualité des services publics, le renforcement de l’inclusion numérique des citoyens et la consolidation des infrastructures numériques pour faciliter l’accès à l’information et la participation citoyenne.
Enfin, pour assurer une réactivité efficace dans le cadre de la convergence et de la complémentarité institutionnelle, l’INPPLC estime qu’il est essentiel d’adopter des orientations stratégiques telles que l’éducation, la formation et le renforcement des valeurs de la probité et de la gouvernance responsable. De plus, la promotion du partenariat public-privé, l’adoption de lois pour assécher les foyers de corruption, et la création d’un environnement garant de la dissuasion et de la lutte contre l’impunité sont des étapes cruciales pour faire progresser la lutte contre la corruption au Maroc.
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