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Alors que le 1er mai se profile, une question se pose avec insistance : les syndicats réussiront-ils à faire valoir leurs revendications, notamment en matière de revalorisation salariale et de modification du barème de l’impôt sur le revenu, pour mieux soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs ? Le démarrage récent du dialogue social, repoussé suite au tremblement de terre du 8 septembre, suscite de grandes attentes. Ces discussions représentent une occasion pour les syndicats de voir leurs demandes aboutir.
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Dialogue constructif avec la CDT
Dans la continuité du renouveau du dialogue social, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a poursuivi vendredi 29 mars 2024 les discussions, accueillant une délégation de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) et de Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). La rencontre avec les dirigeants de la CDT, à laquelle participaient également la ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de l’Inclusion Economique, de la Petite Entreprise, du Travail et des Compétences, ainsi que le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, a été l’occasion de discuter des moyens pour répondre efficacement aux revendications des travailleurs et améliorer le niveau de vie des citoyens.
Durant cette réunion, caractérisée par un esprit constructif et un engagement mutuel à la responsabilité, Khalid Alami Houir, secrétaire général-adjoint de la CDT, a mis l’accent sur la nécessité pour le gouvernement d’honorer rapidement les engagements pris dans l’accord du 30 avril 2022. Parmi ces engagements figurent une augmentation générale des salaires dans les secteurs public et privé, une révision de l’impôt sur le revenu visant à réduire la charge fiscale sur les fonctionnaires et les salariés, ainsi que la création d’un nouveau grade pour les fonctionnaires, répondant ainsi aux préoccupations exacerbées par une inflation croissante observée au cours des deux dernières années.
En adhérant aux principes de la charte d’institutionnalisation du dialogue social, la discussion a également abordé la question des libertés syndicales, mettant en avant l’importance d’un dialogue sectoriel efficace pour l’apaisement des tensions et la résolution des conflits sociaux. Houir a souligné l’importance de discuter et de négocier les projets de loi gouvernementaux, en particulier ceux liés à la réforme des retraites, au droit de grève, et aux élections des membres des chambres professionnelles, pour atteindre un consensus.
Renforcement du dialogue social avec la CGEM
La rencontre avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), sous la direction de Chakib Alj, a mis en lumière les initiatives gouvernementales pour fortifier la résilience des entreprises face aux défis économiques persistants. L’accent a été mis sur l’importance de leur rôle dans le développement économique et la création d’emplois, malgré les défis posés par les crises actuelles.
Au cœur des échanges figuraient les attentes des entrepreneurs, notamment en ce qui concerne la révision du code du travail et la mise en place d’une législation encadrant l’exercice du droit de grève, ainsi que la réforme du système de retraite. Aziz Akhannouch a souligné l’engagement du gouvernement à promouvoir un dialogue social dynamique comme moyen de surmonter conjointement les défis économiques et sociaux, en vue de parvenir à des consensus constructifs qui soutiennent la croissance et le développement sous l’égide du roi Mohammed VI.
L’UNTM conteste son exclusion du dialogue social
Dans une riposte virulente publiée après sa réunion du 25 mars, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) a lancé une critique acerbe à l’encontre du gouvernement. Le syndicat, affilié au Parti de la justice et du développement (PJD) de l’opposition, a exprimé son mécontentement face à sa mise à l’écart du dialogue social, une exclusion qu’il juge infondée au regard des critères de représentativité.
L’UNTM accuse le gouvernement d’adopter une approche dominatrice dans les sphères sociale et politique, contribuant selon elle à une gestion désordonnée du dialogue social. Le syndicat reproche à l’exécutif de favoriser certains groupes au détriment des autres, notamment l’UNTM, dans le processus de négociation.
Mohamed Zouiten, secrétaire général de l’UNTM, conteste l’argument du gouvernement qui se repose sur la notion de «syndicat le plus représentatif», une exigence du Code du travail nécessitant un seuil de 6% de représentativité dans le secteur privé. Zouiten souligne la représentativité de l’UNTM, affirmant que son syndicat dépasse ce seuil en combinant les résultats des élections professionnelles dans les secteurs public et privé, tout en notant sa présence dans la Chambre des conseillers et le secteur agricole. Il déplore l’exclusion délibérée de son organisation par le gouvernement des discussions.
Le syndicat ne se contente pas de critiquer sa non-participation au dialogue social ; il dénonce également les attaques contre les droits des travailleurs, incluant les restrictions sur les libertés syndicales et le droit de grève. L’UNTM réclame une approche plus inclusive pour remédier aux inégalités sociales, notamment dans l’agriculture, et s’oppose fermement à la réforme des retraites envisagée par le gouvernement, arguant qu’une telle réforme nuirait aux travailleurs.
Au-delà des questions de dialogue social et de réformes, l’UNTM met en lumière l’érosion du pouvoir d’achat causée par l’inflation et critique la gestion gouvernementale des subventions, en particulier en ce qui concerne le gaz butane. Le syndicat exige une révision du Code du travail et des lois électorales pour les représentants des salariés, visant à rectifier les anomalies de la scène syndicale et à rétablir la confiance dans le mouvement syndical, soulignant l’importance d’une action collective pour défendre les intérêts des travailleurs face aux défis économiques et sociaux actuels.
La Confédération des TPE-PME entre exclusion du dialogue et défis de survie
La Confédération marocaine de TPE-PME, représentant les intérêts des très petites, petites et moyennes entreprises ainsi que des auto-entrepreneurs, critique aussi à son tour son absence dans les négociations en cours, arguant que les décisions prises sans sa participation manquent de légitimité et ne sauraient s’appliquer à ses membres. De plus, elle soulève la question de l’impossibilité d’appliquer des augmentations du salaire minimum (SMIG) sans tenir compte de la situation précaire dans laquelle se trouvent nombre de ces entreprises, accentuée par un manque de soutien gouvernemental. La proposition d’augmenter le SMIG à 5.000 DH est jugée irréalisable pour beaucoup d’entre elles, mettant en péril leur survie même.
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Elle déplore également son exclusion des instances de décision et des programmes de soutien qui affectent directement les TPE-PME, comme la CNSS, Maroc PME, et d’autres, limitant ainsi sa capacité à influencer les politiques et les mesures économiques en faveur de ses membres.
L’alarme est tirée sur la gravité de la situation économique des TPE-PME et des auto-entrepreneurs, avec un nombre alarmant de faillites dépassant largement les statistiques officielles. Cette détérioration menace l’emploi et la stabilité économique, rendant urgente l’adoption de mesures de soutien ciblées.
Appels à l’action de la Confédération des TPE-PME
La Confédération critique l’absence d’engagement du ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences dans le dialogue et dans l’élaboration de politiques répondant aux besoins des petites entités. Elle appelle à une réévaluation de cette approche pour mieux intégrer les TPE-PME dans les stratégies économiques nationales.
Par ailleurs, la Confédération demande la relance du programme Intilaka pour faciliter l’accès au financement des TPE-PME en difficulté, soulignant le besoin d’une répartition plus équitable des ressources financières et la mise en œuvre effective du quota de 20% des commandes publiques destinées à ces entreprises, conformément aux engagements antérieurs.
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En réponse à ces défis, la Confédération annonce la création de l’Observatoire marocain des TPE, visant à fournir des données précises et des analyses pour mieux appréhender l’impact des politiques économiques sur ces entreprises et formuler des recommandations adaptées.
À travers ces initiatives et revendications, la Confédération marocaine de TPE-PME cherche à renforcer la position des petites entreprises et auto-entrepreneurs dans l’économie nationale, insistant sur la nécessité d’un dialogue inclusif et d’une collaboration étroite entre tous les acteurs économiques pour assurer une croissance durable et équitable.
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